Finances publiques : la France fait contre mauvaise fortune bon cœur

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Moody’s et Fitch évitent un abaissement préjudiciable pour le pays en maintenant, pour l’instant, ses notes souveraines inchangées. Mais le contexte reste préoccupant avec la hausse continue de la dette et du déficit public.

Aa2 et AA-. Tel est le verdict de Moody’s et Fitch sur la situation financière de la France. Les deux agences de notation publiaient vendredi 26 avril 2024 leur dernier bulletin d’évaluation semestrielle consacrée au pays de Marianne.

Et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’annonce a laissé place à un certain soulagement au plus haut sommet de l’État, selon Le Monde. Et pour cause, cela intervient alors que la conjoncture économico-financière reste déplorable en France.

La dette explose et le déficit s’avère bien plus important que les 3% visés par l’exécutif à l’échéance 2027. Une nouvelle dégradation de la note souveraine du pays n’aurait donc pas été injuste de la part de Moody’s et Fitch dans ce contexte.

Méthode Coué

Même si la classe politique tend à accorder relativement peu de crédit à cet exercice des agences de notation. Le député Charles Sitzenstuhl de Renaissance juge ainsi dans les colonnes du Monde que ces décisions des agences « ne sont pas décisives » et que la soutenabilité de la dette française « ne fait pas d’inquiétude ».

Même son de cloche au sein de l’opposition où Éric Coquerel de La France insoumise estime que « la France n’a aucun mal à placer sa dette sur les marchés », tout en taclant la politique économique gouvernementale.

« Cette décision doit nous inviter à redoubler de détermination pour rétablir nos finances publiques et tenir l’objectif fixé par le président de la République : être sous les 3 % du PIB », a réagi de son côté le ministre des Finances, Bruno Le Maire, cité par Le Monde.

Standard and Poor’s redoutée

Cette prudence témoigne de l’inquiétude ambiante au sein du pouvoir en perspective de l’évaluation à venir de Standard and Poor’s, la dernière des trois principales agences de notation, prévue pour le 31 mai.

En cause, la concomitance de ce verdict avec les élections européennes. Difficile en effet d’espérer une de la clémence de la part de la plus prestigieuse des agences à l’heure où la dégradation budgétaire s’accentue.

De quoi assombrir davantage les chances de la majorité à ce scrutin pour lequel l’extrême droite – en l’occurrence le Rassemblement national – fait figure d’épouvantail.

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