Arrivé en tête des élections législatives, le Nouveau Front populaire (NFP) a déjà prévenu qu’il appliquera son programme, rien que son programme, et cela malgré une absence de majorité absolue. La coalition de gauche souhaite mener une véritable « révolution fiscale », qui consisterait à faire payer gros aux plus riches, et moins aux ménages modestes.
Grâce au barrage républicain et ses nombreux désistements, le Nouveau Front populaire (NFP) est arrivé en tête des élections législatives, le 7 juillet. L’union de gauche –composée des Insoumis, des Socialistes, des Ecologistes et des Communistes – a obtenu 178 députés. Elle devance la coalition Ensemble (Renaissance-MoDem-Horizons), qui a remporté 156 sièges, et le Rassemblement National, qui se contente de 142 députés, alors qu’il espérait une nouvelle victoire après celle du premier tour.
NFP réclame tous les pouvoirs pour gouverner
Comme il n’y a pas de majorité absolue (établie à 289 élus), les trois blocs devraient composer ensemble tout au long du reste du quinquennat d’Emmanuel Macron (jusqu’en 2027). Mais, pour le Nouveau Front populaire, pas question de partager le banc de la gouvernance. Il estime que les autres sont les perdants de ces élections, donc qu’ils n’ont pas le droit de décider. Au nom de cette vision un peu ingrate, il réclame d’occuper Matignon et surtout d’imposer son programme.
Le NFP en quête de justice sociale
Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise (LFI) et son chef Jean-Luc Mélenchon ont déjà prévu qu’ils ne négocieront pas le programme du NFP. Celui-ci sera appliqué, dans son entièreté si possible. Et il n’épargnera pas les Français les plus riches. Marine Tondelier, la patronne des Ecologistes, a déjà résumé ce programme en ces termes : « la justice sociale». Concrètement, il s’agira de taper fort dans la poche des plus aisés.
Réintroduction de l’ISF supprimé par Macron
Pour se faire, le Nouveau Front Populaire annonce un retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) remplacé en 2018 par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). Et ce n’est pas tout. Le NFP compte renforcer ce dispositif pour gagner 15 milliards d’euros. Ainsi, il va y ajouter le patrimoine professionnel et les biens mobiliers, telles que les actions. Mais aussi et surtout, il y aura un volet climatique. Les actifs émetteurs de dioxyde de carbone seront soumis à une surtaxation. Cette idée devrait satisfaire les ONG environnementales.
Progressivité de l’impôt sur le revenu
Le NFP compte également rendre progressif l’impôt sur le revenu (IR) au profit des ménages modestes. Avec la gauche au pouvoir, les personnes gagnant moins de 4 000 euros nets par mois avant impôt seront moins ponctionnées. Dans cette perspective, le barème actuel de l’IR et de la contribution sociale généralisée (CSG) connaitront un changement. Il y aura désormais 14 tranches d’imposition, contre respectivement 5 et 1 tranches aujourd’hui. Cela ferait gagner 5 milliards d’euros.
Le NFP veut supprimer la «flat tax»
Par ailleurs, le Nouveau Front Populaire souhaite mettre fin à la «flat tax». La suppression de ce prélèvement forfaitaire unique (PFU) permettrait de réaliser 1,8 milliard d’euros d’économies par an. Les principaux perdants seraient les Français dont le taux d’imposition sur le revenu excède 30%. C’est-à-dire les ménages gagnant plus de 82 341 euros par an (et actuellement imposé à 41%). Ce qui correspond aux 2% les plus riches de la population.
Un allègement de la fiscalité des Français modestes
En outre, les camarades de gauche veulent alléger la fiscalité sur les successions pour les plus modestes par des mesures non encore précisées. Dans le même temps, ils rêvent d’alourdir la fiscalité des plus hauts patrimoines, au-dessus de 4 millions d’euros. Le programme du NFP ne doit donc pas beaucoup plaire aux plus riches de France. Les Français moins aisés, eux, devraient trinquer. Et cela d’autant que la gauche a annoncé une série de mesures en faveur du pouvoir d’achat. Comme le blocage des prix des biens de première nécessité et la hausse des salaires.