Marché du travail aux États-Unis : résilience malgré l’incertitude

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En décembre, les États-Unis ont créé 256 000 emplois, bien au-delà des prévisions économiques. Ce chiffre témoigne d’une résilience notable du marché du travail américain, malgré les défis économiques mondiaux et les tensions inflationnistes. Une dynamique qui a surpris les marchés et soulève des interrogations sur les futures décisions de la Réserve fédérale.

Des chiffres d’emplois supérieurs aux attentes

Les dernières données du Bureau of Labor Statistics (BLS) révèlent une création de 256 000 emplois non agricoles en décembre, dépassant largement les 155 000 emplois attendus par les économistes. Ce chiffre dépasse également celui de novembre, où 212 000 emplois avaient été créés. Le taux de chômage, qui est une autre mesure cruciale de la santé économique, a également diminué de 4,2 % à 4,1 % entre novembre et décembre, bien que les analystes prévoyaient une stagnation à 4,2 %. Cette dynamique indique que l’économie américaine, malgré des incertitudes géopolitiques et des préoccupations inflationnistes, continue de croître à un rythme soutenu.

Malgré ces bons résultats, les marchés financiers ont réagi de manière volatile. Les indices boursiers américains ont chuté de 1,6 % après la publication de ces données, et les rendements des obligations à 2 ans ont grimpé de 8 points de base. Cette réaction est alimentée par la crainte que la Banque centrale américaine (la Fed) ne modifie sa politique monétaire pour tenir compte de la solidité du marché du travail, retardant ainsi les baisses de taux qui étaient attendues. La possibilité d’une pause dans l’assouplissement monétaire pourrait également entraîner un renforcement des rendements obligataires à court terme, ce qui pourrait affecter les perspectives économiques à court et moyen terme.

La robustesse de l’emploi pourrait redéfinir les attentes économiques. En effet, la création d’emplois au-delà des prévisions pourrait forcer la Fed à reconsidérer son approche des taux d’intérêt. Initialement, les marchés s’attendaient à des baisses de taux pour soutenir la croissance économique, mais les bons chiffres de l’emploi suggèrent une économie moins fragile qu’espéré, ce qui pourrait amener la banque centrale à réévaluer ses actions et potentiellement retarder les réductions de taux.

Une dynamique économique robuste malgré des déséquilibres sectoriels

Malgré la forte création d’emplois, la composition sectorielle des nouveaux emplois soulève des préoccupations. En effet, une large proportion des emplois créés en décembre 2024 se concentre dans les secteurs de la santé, de l’éducation et des loisirs-hôtellerie. En cumulant ces secteurs, on constate qu’ils ont contribué à hauteur de 78 % des créations d’emplois, bien qu’ils représentent une fraction beaucoup plus petite de l’économie américaine globale. Ces secteurs sont souvent caractérisés par des emplois à temps partiel, moins rémunérés et moins sûrs, ce qui peut poser des défis à long terme pour la stabilité économique.

Le secteur public, les soins de santé et l’éducation, qui ont généré une grande partie des emplois, sont des domaines où les conditions de travail sont souvent moins favorables que dans le secteur privé. Ces secteurs sont également moins susceptibles de stimuler une forte consommation ou d’augmenter la productivité globale du pays. De plus, les nouveaux emplois dans ces secteurs sont généralement moins bien rémunérés et sont plus susceptibles d’être à temps partiel. Cette forte concentration dans des secteurs moins rémunérateurs pourrait avoir des répercussions sur la consommation et la croissance à long terme, ralentissant la dynamique économique globale.

Le salaire horaire moyen a augmenté de 0,28 % en décembre, ce qui correspond à un salaire de 35,69 dollars de l’heure. Cette augmentation, bien qu’en ligne avec les prévisions, reste en deçà des attentes des économistes qui prévoyaient une hausse plus importante. En parallèle, le nombre d’heures de travail agrégées a légèrement augmenté de 0,2 %, ce qui reste faible. Sur une base annualisée, cette progression est de seulement 1 %, ce qui suggère une croissance modérée de la productivité du travail et une stagnation dans l’évolution des revenus, deux facteurs cruciaux pour soutenir la consommation des ménages américains.

Les perspectives économiques et l’impact de la politique monétaire

Malgré la solidité du marché de l’emploi, l’inflation reste une préoccupation majeure. Les analystes et économistes estiment que la Fed pourrait être amenée à prendre des décisions plus fermes concernant les taux d’intérêt. Alors que la baisse des taux était une perspective envisagée à la lumière d’une économie plus faible, la résilience du marché de l’emploi pourrait encourager la banque centrale à ralentir ce processus. Ce qui signifie que les consommateurs pourraient être confrontés à des coûts d’emprunt plus élevés, ce qui pourrait impacter leur pouvoir d’achat et ralentir l’économie en général.

La Fed devra faire face à un dilemme complexe : d’un côté, l’économie américaine est dynamique et semble solide sur le marché du travail, mais de l’autre, l’inflation pourrait rester persistante et nécessiter une politique monétaire plus stricte. Ce paradoxe pourrait forcer la Fed à ajuster ses décisions en fonction des nouvelles données économiques, notamment en repoussant l’idée d’une baisse des taux à plus tard dans l’année.

Avec des taux d’intérêt relativement élevés aux États-Unis, la question se pose maintenant de savoir dans quelle mesure ces taux affecteront l’économie mondiale. Les rendements obligataires élevés peuvent freiner les investissements à l’échelle internationale, en particulier dans les pays en développement. Si les taux d’intérêt restent élevés, cela pourrait potentiellement ralentir la croissance économique mondiale, car les entreprises et les consommateurs pourraient réduire leurs emprunts, limitant ainsi la croissance du PIB à l’échelle mondiale.



La Chine et l’Afghanistan : une stratégie d’influence et d’investissement

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La Chine a fait un pas audacieux sur la scène internationale en établissant des relations diplomatiques avec l’Afghanistan, un pays largement isolé. À travers une série d’initiatives stratégiques, Pékin cherche à tirer parti des ressources naturelles abondantes de l’Afghanistan, tout en renforçant sa présence géopolitique dans la région.

Un rôle diplomatique actif et pragmatique

Depuis le retour des talibans au pouvoir en 2021, l’Afghanistan est un paria sur la scène internationale – aucun pays ne reconnaissant officiellement son gouvernement. Pourtant, la Chine a pris l’initiative d’ouvrir une ambassade à Kaboul, devenant ainsi le premier et unique pays à nommer un ambassadeur en Afghanistan depuis ce changement de régime. Ce geste, bien qu’il semble contre-intuitif au vu de l’isolement diplomatique de l’Afghanistan, s’inscrit dans la logique d’un pragmatisme stratégique chinois.

Les relations diplomatiques entre les deux nations ont commencé par des discussions sur le commerce bilatéral, notamment autour des ressources naturelles afghanes. L’Afghanistan, riche en cuivre, lithium et autres minerais stratégiques, devient un terrain de jeu privilégié pour la Chine, bien que ce rapprochement ne soit pas sans risques. En effet, le gouvernement chinois est accusé de ne pas conditionner son soutien à des critères liés aux droits de l’homme, notamment les droits des femmes, ce qui est un sujet sensible pour de nombreux acteurs internationaux. Les États-Unis et l’Union européenne restent fermes sur cette question, ce qui laisse la voie libre à Pékin pour exploiter l’opportunité d’une alliance avec le régime taliban.

Exploitation des ressources naturelles : un enjeu économique crucial

L’Afghanistan détient de vastes ressources naturelles encore largement inexploitées, dont le cuivre, le lithium, et des terres rares, qui sont essentielles pour la transition énergétique et les industries de haute technologie. La Chine, assoiffée de ressources, voit dans ces richesses un levier stratégique pour son développement industriel. Le projet phare de cette coopération est celui du gisement de cuivre de Mes Aynak, situé à 40 km de Kaboul. Ce gisement, l’un des plus grands au monde, avait été confié à la compagnie publique chinoise MCC avant que la guerre et les questions de préservation du patrimoine culturel n’interrompent son exploitation.

Malgré ces défis, les négociations entre les autorités afghanes et MCC semblent reprendre. Une commission interministérielle est en place pour explorer des solutions qui permettraient l’extraction du cuivre sans endommager les sites archéologiques, une préoccupation majeure, notamment après la destruction des bouddhas de Bamiyan en 2001. En parallèle, Pékin a également mis l’accent sur l’exploitation du pétrole afghan et sur des investissements massifs dans le solaire, visant à répondre aux besoins énergétiques croissants de l’Afghanistan tout en consolidant ses liens économiques avec le pays.

Des infrastructures stratégiques et une ouverture vers la région

L’un des axes majeurs de la politique chinoise en Afghanistan est l’amélioration des infrastructures. La construction d’une route de 300 km entre le Badakhshan (au nord-est) et la frontière chinoise vise à renforcer les échanges commerciaux, qui demeurent actuellement faibles, avec seulement 1,5 milliard de dollars d’échanges annuels. Cette route permettra non seulement de faciliter les échanges économiques, mais aussi de sécuriser les routes commerciales cruciales pour Pékin.

Mais la sécurité de ces investissements reste un défi majeur. L’attentat de décembre 2022 contre un hôtel à Kaboul qui abritait des Chinois a mis en lumière les dangers d’investir dans un pays où la situation sécuritaire est volatile. La Chine, qui craint les répercussions des attaques menées par des groupes comme l’État islamique, a donc exigé des garanties de la part des talibans, notamment en matière de lutte contre le terrorisme, en particulier contre les séparatistes ouïghours du Xinjiang. Ces préoccupations géopolitiques sont d’autant plus importantes à mesure que Pékin cherche à renforcer ses liens avec les pays voisins de l’Afghanistan, dans le cadre de son initiative « Belt and Road« .

Une intégration dans la nouvelle route de la soie

L’Afghanistan, en raison de sa position géographique stratégique, est un acteur clé dans la mise en œuvre de la « Ceinture et la Route », le projet phare de la Chine visant à connecter la Chine à l’Asie centrale, au Moyen-Orient et à l’Europe par des infrastructures de transport et des échanges commerciaux. L’Afghanistan pourrait ainsi être intégré au Corridor économique Chine-Pakistan, qui relie déjà la Chine au port stratégique de Gwadar au Pakistan, offrant ainsi à Pékin un accès direct à la mer d’Arabie.

Les autorités chinoises voient dans ce partenariat une opportunité d’élargir leur influence en Asie centrale, notamment en renforçant leur position face aux États-Unis et à la Russie, tout en profitant des ressources naturelles du pays pour soutenir sa croissance économique. Le projet pourrait également ouvrir de nouveaux marchés pour la Chine, notamment dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures et des technologies. L’inclusion de l’Afghanistan dans la « Ceinture et la Route » pourrait ainsi marquer un tournant dans la politique régionale de Pékin, tout en consolidant son influence sur la scène mondiale.



Le Social Listening : quels dangers ?

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Devenu un outil central pour les entreprises et les gouvernements, le Social Listening, ou écoute sociale, soulève autant de questions qu’il ouvre de perspectives. Entre analyse des opinions et débats éthiques, que faut-il savoir de cette pratique en plein essor ? 

Un outil stratégique au service des institutions et des entreprises 

Initialement conçu comme un levier marketing, le Social Listening consiste à analyser les conversations publiques sur les réseaux sociaux pour mieux comprendre les attentes, les préoccupations ou les tendances. Les entreprises utilisent ces données afin d’ajuster leurs produits ou cibler leurs campagnes publicitaires. Mais cette pratique s’étend désormais au domaine politique. 

En France, le gouvernement investit 5 millions d’euros par an, dès 2025, pour détecter et analyser les opinions des internautes sur son action et l’actualité. Cette initiative repose sur des technologies qui, à partir de publications en ligne, agrègent des données anonymes pour identifier des tendances globales. Un outil de mesure moderne qui complète, voire rivalise avec, les sondages traditionnels. 

Social Listening : entre opportunités et craintes 

Contrairement aux sondages classiques, le Social Listening capte des avis exprimés spontanément et sans biais liés à l’interaction avec un enquêteur. Comme l’explique le sociologue du numérique Baptiste Kotras, auteur de La voie du web, les utilisateurs des réseaux sociaux participent sans le savoir à une « lecture de textes par des machines ». 

Cependant, il ne s’agit pas d’une surveillance personnalisée. Les données recueillies sont anonymes et fragmentées, cherchant à dégager des tendances collectives plutôt qu’à cibler des individus. Contrairement à certaines idées reçues, écouter directement une conversation via un téléphone reste complexe et légalement encadré. 

Mais les inquiétudes persistent. Cette analyse massive d’opinions publiques pose des questions sur l’éthique et la transparence de son utilisation. Les internautes mesurent-ils pleinement l’impact de leurs discussions en ligne ? 

Entre modernité et héritage historique 

L’écoute des opinions publiques n’est pas une nouveauté. Sous l’Ancien Régime, des agents royaux recueillaient déjà les murmures des Parisiens pour informer le pouvoir. Aujourd’hui, les technologies numériques ont simplement élargi la portée de cette veille, permettant une analyse instantanée et globale des tendances. 

En politique, comme en économie, l’objectif est de capter les signaux faibles et anticiper les attentes. Le Service d’Information du Gouvernement (SIG) inclut désormais le web parmi ses sources de veille pour orienter les décisions et stratégies. 

Des enjeux cruciaux pour l’avenir 

Alors que l’écoute sociale se démocratise, un équilibre reste à trouver entre exploitation des données et respect de la vie privée. Si le Social Listening permet de mieux comprendre les aspirations collectives, son utilisation à des fins abusives pourrait susciter défiance et rejet. 

Cette pratique, qui conjugue technologie, communication et sociologie, s’affirme comme un outil puissant. Mais elle pose une question essentielle : comment s’assurer qu’écouter ne devienne pas surveiller ? 

L’opérateur télécom : un expert à double casquette

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Alors que le marché des télécommunications est en constante évolution, les opérateurs doivent allier une solide expertise technique à un sens aigu du commerce pour répondre aux besoins de leurs partenaires-revendeurs.

Le secteur des télécommunications, en perpétuelle mutation, exige de ses acteurs une polyvalence sans faille. Au cœur de cette dynamique, l’opérateur télécom se positionne comme un véritable chef d’orchestre, capable de jongler avec les subtilités techniques et les enjeux commerciaux. Pour répondre aux attentes de partenaires-revendeurs de plus en plus exigeants et informés, ce professionnel doit incarner un profil hybride, mêlant habilement compétences techniques et qualités commerciales.

Maîtriser les rouages techniques : une condition sine qua non

L’opérateur est dans l’obligation de connaître les technologies de télécommunications afin de conseiller efficacement les partenaires et leur proposer des solutions adaptées. Il est ainsi amené à se tenir constamment informé des dernières innovations en matière de réseaux mobiles, d’internet haut débit ou encore de téléphonie sur IP. En s’appuyant sur cette expertise technique, l’opérateur comprend les besoins spécifiques de chaque partenaire et lui présente les offres les plus pertinentes.

Au-delà des connaissances théoriques, l’opérateur télécom doit également maîtriser les outils et les logiciels utilisés dans son secteur. Cela lui permet de réaliser des diagnostics, de configurer des équipements et de résoudre les éventuels problèmes rencontrés par les clients finaux de ses partenaires-revendeurs. Cette aptitude à agir rapidement et efficacement est essentielle pour satisfaire les partenaires et leurs clients.

Comme l’indique Franck Loisel, responsable des ventes indirectes région Grand Ouest de l’opérateur télécom Stelogy, « il faut avoir les armes pour accompagner les partenaires-revendeurs sur n’importe quelle offre télécom. Sans une réelle expertise technique, l’opérateur n’est pas en mesure de résoudre toutes les problématiques ».

Un sens aigu du commerce pour convaincre et vendre

Si la maîtrise des aspects techniques est indispensable, il ne faut pas négliger le volet commercial. Un opérateur performant doit faire preuve d’un sens aigu du commerce pour identifier les besoins de ses prospects, les convaincre de la valeur ajoutée des solutions proposées, et conclure des partenariats.

Ensuite, les partenaires comptent sur l’opérateur pour modéliser leurs offres d’un point de vue technologique, tout en assurant leur rentabilité. « Prenons l’exemple du remplacement du réseau cuivre par la fibre optique. Il représente un coût qu’il faut savoir anticiper et rentabiliser au mieux. En aidant ses partenaires à développer leur stratégie commerciale, Selogy leur permet de proposer à leurs clients des solutions optimales, au meilleur prix », précise Franck Loisel.

Grâce au savoir-faire technico-commercial de l’opérateur, les partenaires apprennent également à présenter leurs offres télécoms de manière attractive, à les vendre, et à fidéliser leur clientèle finale. Ils peuvent aussi profiter de l’accompagnement de l’opérateur pour identifier des prospects, et les convertir en clients.

La relation client est au cœur des télécommunications. C’est pourquoi l’opérateur doit posséder d’excellentes qualités relationnelles. Écoute active, sens de la persuasion, proximité, flexibilité, réactivité… Autant d’atouts qui lui permettent de construire des relations de confiance avec ses partenaires-revendeurs, et de les soutenir dans leurs choix.

 

En somme, le profil de l’opérateur télécom est résolument hybride. Il combine une réelle expertise technique avec de solides qualités commerciales. Cette double compétence lui permet de répondre aux enjeux d’un marché des télécommunications en constante mutation et de se positionner comme un véritable allié pour ses partenaires.

Pouvoir d’achat : pourquoi les salaires augmenteront moins en 2025 ?

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Les salaires en France devraient augmenter de 2,47% l’année prochaine, selon une étude du cabinet Alixio. Cette progression est nettement inférieure aux hausses enregistrées en 2023, et bien en dessous de l’inflation des dernières années, ce qui accentue les inquiétudes sur le pouvoir d’achat. 

Une lente reprise face à l’inflation 

Entre 2020 et 2023, l’inflation a considérablement réduit le pouvoir d’achat des ménages. Si en 2023 les salaires avaient progressé de 4,1%, cette augmentation restait inférieure au taux d’inflation de 4,9%, selon l’INSEE. Résultat : les salaires n’ont pas compensé la flambée des prix, en particulier ceux des produits essentiels et de l’énergie. 

Durant l’année 2025, bien que l’inflation diminue, les prix resterons nettement supérieurs à leur niveau de 2020. De plus, les dispositifs de soutien de l’État, tels que le bouclier tarifaire ou les primes exceptionnelles Macron, ont pris fin. Moins de 4% des entreprises prévoient de verser une prime cette année, aggravant la perte de pouvoir d’achat accumulée depuis quatre ans. 

Une dynamique salariale inégale 

Les augmentations prévues pour 2025 mettront en lumière les disparités entre les secteurs. Les métiers en tension comme la cybersécurité, l’intelligence artificielle et la finance spécialisée (les fusions et acquisitions), devraient connaître des hausses de salaires supérieures à la moyenne, allant de 3% à 5%. Les postes dans les ressources humaines, essentiels en période de restructuration, bénéficieront également d’une progression notable, à hauteur de 4%. 

En revanche, des secteurs comme le commerce et la construction, moins portés par la transformation numérique ou les enjeux stratégiques, verront des augmentations limitées autour de 2,1% à 2,2%. 

Un marché de l’emploi sous pression 

La baisse des perspectives d’augmentation salariale s’inscrit dans un contexte économique tendu. Près de 50% des entreprises envisagent un gel des recrutements, et 30% prévoient de réduire leurs effectifs. Si le chômage augmente, la peur de perdre son emploi pourrait freiner les revendications salariales, malgré des tensions déjà palpables. 

Cependant, certains profils resteront recherchés, notamment chez les cadres et les managers, où les besoins demeurent importants. Ce déséquilibre pourrait accentuer les inégalités entre les catégories socio-professionnelles, avec une progression des salaires concentrée sur les métiers stratégiques ou en forte demande. 

Une érosion du pouvoir d’achat durable 

Les modestes hausses salariales prévues pour 2025 ne permettront pas de combler les pertes de pouvoir d’achat accumulées ces dernières années. Tandis que l’économie se fragilise, de nombreux salariés devront composer avec un quotidien plus contraint, malgré une inflation en ralentissement. 

 

Carrefour : la cybersécurité au cœur de la logistique des JO 2024

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Partenaire officiel des Jeux Olympiques de Paris 2024, Carrefour a relevé un double défi : assurer une logistique massive tout en protégeant ses infrastructures numériques dans un contexte de menaces accrues.

Une infrastructure numérique sous pression

Durant les JO, Carrefour a fourni 40 000 repas quotidiens aux athlètes et géré trois magasins éphémères situés dans des lieux stratégiques comme le village olympique. Cette réussite logistique reposait sur une infrastructure numérique complexe comprenant 900 téraoctets de données dans le cloud et des milliers d’appareils connectés. Selon Guillaume Cécile, SecOps Manager chez Carrefour, l’événement a été un véritable test de résistance. « Les JO ont placé Carrefour dans un environnement exigeant en termes de rapidité et de sécurité », explique-t-il.

Chaque mois, le groupe détecte en moyenne 1 000 attaques ciblant ses systèmes. Ces menaces incluent le credential stuffing (réutilisation de mots de passe), le scraping de données sensibles ou encore des reconnaissances réseau malveillantes.

La cartographie des équipements, clé de la protection

Pour faire face à ces défis, Carrefour s’est associé à Armis, une entreprise spécialisée dans la surveillance des appareils connectés. Cette collaboration a permis de cartographier en temps réel tous les équipements présents sur les réseaux, des imprimantes oubliées aux équipements IoT. « Près de 40 % des actifs connectés n’étaient pas répertoriés, incluant des appareils obsolètes ou mal configurés », révèle Guillaume Cécile.

Dans les magasins éphémères ainsi que le siège, Carrefour a pu détecter des anomalies grâce à des sondes installées dans les entrepôts. Des routeurs non mis à jour depuis dix ans ou des équipements industriels connectés au réseau principal figuraient parmi les failles critiques identifiées.

Des leçons pour l’avenir

Au-delà des failles techniques, des usages inattendus ont mis en lumière des risques insoupçonnés. Une console de jeux connectée ou une Tesla utilisant le réseau d’un entrepôt illustrent l’importance de sensibiliser les employés. « La cybersécurité repose aussi sur l’éducation et la responsabilisation de chacun », insiste Guillaume Cécile.

L’expérience des JO a conduit Carrefour à renforcer ses protocoles de sécurité. Désormais, tous les appareils doivent être validés avant leur connexion, et des campagnes internes sensibilisent les employés aux bonnes pratiques. Les sondes déployées pour l’événement sont progressivement étendues à d’autres sites du groupe.

Carrefour a donc posé les bases d’un nouveau standard en cybersécurité. Ce savoir-faire partagé au sein du secteur renforce la préparation de l’entreprise face aux défis numériques à venir. « Les JO 2024 ont été une opportunité unique de tester nos infrastructures. Aujourd’hui, nous sommes mieux préparés pour l’avenir », conclut Guillaume Cécile

Les crédits à la consommation : un soutien clé pour les ménages en période de fin d’année

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Face aux dépenses de fin d’année, le crédit à la consommation s’impose comme une solution pratique pour de nombreux Français. Entre taux avantageux et démarches simplifiées, il permet de concilier projets personnels et gestion budgétaire. 

Les fêtes de fin d’année s’accompagnent de dépenses importantes pour de nombreux Français. Cadeaux, vacances ou encore frais liés à l’hiver, comme le chauffage et les pneus, pèsent sur les budgets. En 2024, malgré une baisse de l’inflation à 1,2 %, le pouvoir d’achat reste sous pression. Face à cette situation, le recours aux crédits à la consommation s’impose comme une solution privilégiée pour faire face à ces dépenses sans déséquilibrer ses finances. 

Les crédits à la consommation englobent plusieurs types de prêts : crédits affectés, prêts personnels non affectés et crédits renouvelables. Ce dernier, également connu sous le nom de crédit revolving, offre une réserve d’argent disponible à tout moment, se reconstituant au fil des remboursements. Idéal pour gérer des imprévus ou profiter de promotions attractives, il répond aux besoins de flexibilité des ménages. 

Obtenir un crédit est devenu plus accessible avec la numérisation des démarches. Les plateformes en ligne permettent d’ajuster les conditions de remboursement, comme étendre la durée ou réduire les mensualités, offrant ainsi une adaptabilité accrue aux emprunteurs. 

Le crédit à la consommation connaît un regain d’intérêt grâce à la baisse des taux directeurs opérée par la Banque centrale européenne (BCE) en octobre 2024. Ces réductions, qui devraient se poursuivre, influencent indirectement les taux des crédits, les rendant plus attractifs. Pour un projet personnel ou pour combler des dépenses imprévues, emprunter devient ainsi une option économiquement intéressante. 

Les soldes et promotions de fin d’année sont une période idéale pour réaliser des achats importants à moindre coût. Les crédits à la consommation offrent une capacité d’achat immédiate permettant de profiter de ces opportunités sans attendre. Dans un contexte où les ménages continuent de privilégier l’épargne, ces prêts constituent un levier pour concilier achats stratégiques et gestion responsable du budget. 

Les acteurs financiers innovent pour répondre aux attentes des consommateurs, en proposant des conditions flexibles et des démarches simplifiées. En cette période de fin d’année, où les dépenses se multiplient, ces solutions permettent de maintenir un équilibre budgétaire tout en réalisant des projets personnels. 

Le crédit à la consommation, bien que temporaire, s’impose comme un outil clé pour traverser la période des fêtes sereinement, tout en restant attentif à sa capacité de remboursement. 

Accord UE-Mercosur : entre espoirs et contestations

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L’accord de libre-échange conclu entre l’Union européenne et le Mercosur suscite des réactions contrastées. Alors que la Commission européenne salue une avancée économique majeure, l’opposition politique et les acteurs agricoles français dénoncent un texte jugé préjudiciable à l’environnement et aux agriculteurs européens.

Une avancée économique célébrée par Bruxelles

La présidente Ursula von der Leyen a présenté l’accord comme une étape clé pour renforcer les échanges commerciaux entre l’UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay). Selon elle, les garanties ajoutées au texte protègent les secteurs sensibles, notamment l’agriculture européenne. Bruxelles insiste sur les avantages pour les entreprises européennes, qui bénéficieront de tarifs douaniers réduits et d’un accès élargi à de nouveaux marchés. Cet accord est également perçu comme une opportunité stratégique pour contrecarrer l’influence croissante de la Chine en Amérique latine.

Consciente des critiques, la Commission affirme avoir intégré des mécanismes visant à préserver les engagements climatiques de l’UE. Elle met en avant une clause exigeant la lutte contre la déforestation en Amazonie. Cependant, ces garanties restent floues, et les défenseurs de l’environnement s’interrogent sur leur applicabilité réelle, surtout dans un contexte où le Brésil, sous l’ère Bolsonaro, a été accusé de négligence écologique.

La fronde française : un rejet unanime

En France, le secteur agricole se montre particulièrement remonté. La FNSEA, principal syndicat agricole, parle d’un « coup de poignard ». Les agriculteurs dénoncent l’arrivée probable de produits moins chers issus de normes sanitaires et environnementales moins exigeantes, ce qui pourrait affaiblir la compétitivité des producteurs français. Le vice-président de la FNSEA, Luc Smessaert, craint également une pression accrue sur les prix, déjà affectés par l’inflation et les crises successives. Des manifestations paysannes se profilent pour contrer ce qu’ils perçoivent comme une menace pour leur survie.

Les responsables politiques de tous bords fustigent cet accord. La France Insoumise parle d’une trahison envers les agriculteurs et l’environnement, tandis que le Rassemblement National accuse Emmanuel Macron de jouer un double jeu, affirmant s’opposer à l’accord tout en permettant son avancement. À l’Assemblée nationale, la question polarise également, le gouvernement étant accusé d’affaiblir la voix française en Europe. Ce bras de fer révèle les fractures idéologiques sur la politique commerciale de l’UE et les priorités environnementales.

Les perspectives d’une ratification incertaine

Malgré l’annonce de l’accord, la ratification par le Parlement européen et les États membres reste à venir. La France, soutenue par quelques pays, pourrait tenter de bloquer le processus en s’appuyant sur les arguments environnementaux et agricoles. Cependant, la Commission européenne pourrait chercher à amadouer les opposants en proposant des compensations ou des ajustements au texte.

L’accord Mercosur met en lumière le dilemme entre ouverture économique et souveraineté environnementale. Certains experts estiment que refuser cet accord pourrait isoler l’UE dans la compétition internationale, tandis que d’autres appellent à repenser la politique commerciale pour mieux aligner les intérêts économiques et écologiques. La France pourrait jouer un rôle clé en proposant des solutions alternatives pour préserver l’équilibre entre ces priorités.



Accord salarial à la SNCF : une avancée insuffisante pour calmer la grogne syndicale

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Alors qu’un accord salarial a été conclu entre la direction de la SNCF et deux syndicats, la contestation demeure vive, notamment en raison des tensions sur d’autres dossiers comme le fret ferroviaire et l’ouverture à la concurrence.

Un accord salarial qui protège le pouvoir d’achat

Vendredi soir, l’Unsa-Ferroviaire et la CFDT-Cheminots ont signé un accord salarial avec la direction de la SNCF. Cet accord prévoit une augmentation moyenne des salaires de 2,2 % en 2025, dont 0,7 point au-dessus de l’inflation prévue à 1,5 %, selon les estimations de la Banque de France. La direction a mis en avant le fait que cette hausse dépasse pour la quatrième année consécutive l’inflation, garantissant ainsi la protection du pouvoir d’achat des cheminots.

L’accord ne se limite pas aux hausses générales de salaires. Une partie de cette augmentation repose sur des avancements liés à l’ancienneté et des augmentations individuelles représentant 1,7 %. En complément, la prime de travail des cheminots sera revalorisée de 15 euros par mois. Ces mesures sont rendues possibles par les bons résultats financiers de la SNCF, positifs depuis six semestres consécutifs, selon la direction.

La direction a souligné que cet accord salarial ne pèsera ni sur les contribuables ni sur les voyageurs. Cette précision vise à rassurer dans un contexte où la SNCF est souvent accusée d’alourdir la dette publique ou d’augmenter les tarifs pour financer ses évolutions salariales.

Une division syndicale face à l’accord

Malgré les avancées de cet accord, la CGT-Cheminots, première organisation syndicale de la SNCF, et SUD-Rail, troisième syndicat, n’ont pas signé. Les deux organisations estiment que les propositions ne répondent pas aux attentes des cheminots. SUD-Rail a qualifié l’accord de « pas à la hauteur », tandis que la CGT pointe un manque d’ambition pour compenser pleinement la hausse du coût de la vie et récompenser les efforts des employés.

François Durovray, ministre délégué chargé des Transports, s’est félicité de cet accord, qu’il considère comme le fruit d’un dialogue social constructif. Cependant, cette satisfaction masque des fractures au sein des syndicats. La division entre signataires et non-signataires illustre les difficultés à fédérer autour d’une vision commune, dans un contexte où la confiance envers la direction de la SNCF semble fragilisée.

Pour la CGT et SUD-Rail, l’enjeu ne se limite pas aux augmentations de salaires. Ces syndicats dénoncent un manque de concertation sur d’autres dossiers, notamment la restructuration du fret ferroviaire et l’ouverture à la concurrence, deux sujets jugés cruciaux pour l’avenir du secteur et des cheminots.

Un mouvement social annoncé pour décembre

Tous les syndicats de la SNCF, y compris ceux ayant signé l’accord salarial, appellent à une grève à partir du 11 décembre. Ce mouvement est motivé par des préoccupations liées à des enjeux plus larges que les salaires. Le démantèlement de Fret SNCF et les modalités de l’ouverture à la concurrence cristallisent les tensions, alimentant un climat social tendu.

La restructuration de Fret SNCF, annoncée pour répondre aux exigences européennes de concurrence, suscite une vive opposition. Les syndicats dénoncent une mesure précipitée qui risque de fragiliser un secteur essentiel à la transition écologique et à la réduction des émissions de CO2. Ils estiment que cette réforme, sous couvert de rationalisation, pourrait entraîner des suppressions de postes et une dégradation des conditions de travail.

Face à cet appel à la mobilisation, le ministre des Transports a exhorté à la responsabilité, qualifiant cette grève d’ »incompréhensible » dans le contexte d’un accord salarial signé et de bons résultats financiers. Cependant, son appel risque de ne pas suffire à apaiser la colère des cheminots, qui se sentent délaissés sur des dossiers jugés structurants pour leur avenir.



Notre-Dame : les vestiges, un trésor archéologique

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Alors que Notre-Dame de Paris s’apprête à rouvrir après cinq ans de restauration, les vestiges de l’incendie de 2019 révèlent une autre facette de cette tragédie. Fragments de bois, de pierre et de métal sont devenus les témoins silencieux d’une histoire à la croisée du drame, de l’archéologie et de la science.

Une collecte archéologique sans précédent : entre urgence et précision

Dès les premiers jours qui ont suivi l’incendie, les autorités ont décidé de traiter les débris comme des vestiges archéologiques. Un choix inédit par son ampleur : plus de 10 000 morceaux de bois, des blocs de pierre noircis et des fragments métalliques ont été collectés. Ce travail de sauvetage a impliqué des mesures drastiques, comme l’établissement d’un site sous tentes sur le parvis pour inventorier les débris.

L’instabilité de la cathédrale et les risques d’effondrement ont empêché les archéologues d’intervenir directement sur le site. Ils ont dû recourir à des relevés photogrammétriques et à des outils télécommandés pour extraire chaque élément. Les fragments situés sur les voûtes ont été récupérés par des cordistes, dans une opération minutieuse mêlant archéologie et expertise technique.

Chaque pièce a été numérotée et classée avec précision. Ces informations ont permis de nourrir le projet de reconstruction. Les architectes ont, par exemple, étudié les éléments calcinés pour comprendre les techniques d’assemblage de la charpente du XIIIe siècle. Ce travail a aussi servi à reproduire fidèlement la flèche de Viollet-le-Duc, détruite par les flammes.

Les vestiges : des témoins silencieux au service de la science

Les vestiges sont entreposés dans un lieu tenu secret, sous haute sécurité en raison des risques de contamination au plomb. Seules quelques personnes autorisées, équipées de combinaisons intégrales, peuvent accéder à ces fragments : des poutres partiellement calcinées, des clous en métal tordus, et même une cloche miraculeusement intacte.

Certains vestiges se démarquent par leur état de conservation. Parmi eux, une tête d’ange encore ornée de polychromie rouge et bleue, ou des morceaux de frises sculptées. Ces éléments, souvent invisibles avant l’incendie, offrent une vision unique des techniques artistiques et architecturales utilisées à différentes époques.

Les chercheurs étudient ces fragments pour remonter le temps. Les poutres calcinées permettent d’identifier l’origine des forêts médiévales utilisées pour la charpente, tandis que les cernes des bois aident à comprendre les évolutions climatiques passées. À plus long terme, ces vestiges pourraient révéler de nouvelles données grâce aux progrès techniques futurs.

Préserver pour l’avenir : un défi patrimonial et scientifique

Si certains fragments seront exposés dans des musées, une grande partie restera destinée à la recherche. Ce choix illustre une volonté de transmettre aux générations futures une ressource patrimoniale unique, en préservant l’intégralité des vestiges de l’incendie.

L’analyse des vestiges a permis de confirmer des techniques de construction anciennes, comme l’usage du bois vert pour la charpente. Cette approche contribue à adapter les méthodes actuelles aux savoir-faire médiévaux et à respecter l’authenticité de Notre-Dame.

Laurent Roturier, directeur de la Drac, souligne que ces vestiges représentent une opportunité unique pour l’archéologie. Les catastrophes patrimoniales ont souvent été des révélateurs de connaissances nouvelles, mais l’ampleur de celle de Notre-Dame en fait un cas sans précédent. Ce trésor archéologique ouvre des perspectives pour comprendre non seulement l’histoire de la cathédrale, mais aussi celle de l’architecture gothique et des restaurations du XIXe siècle.



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