La grève des raffineries tire-t-elle à sa fin ?

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Une raffinerie
Image par PublicDomainPictures de Pixabay

 

Les salariés grévistes de deux sites de TotalEnergies ont suspendu mercredi soir leur mobilisation. Ce même jour, la CGT a proposé un protocole de sortie de crise à la direction du groupe pétrolier et gazier. Une tournure des évènements qui laisse penser qu’on se dirige vers la fin de la grève des raffineries.

Trois sites sur cinq débloqués chez TotalEnergies

Trois semaines après le lancement du mouvement, la grève des raffineries françaises de TotalEnergies semble s’acheminer vers sa fin. Après la levée, mercredi après-midi, de la grève à Donges en Loire-Atlantique, les salariés de deux sites pétroliers ont décidé de suspendre à leur tour la mobilisation. Il s’agit des sites de Mardyck, dans le Nord, et de La Mède dans les Bouches-du-Rhône.

L’information a été donnée par Eric Sellini, coordinateur national de la CGT pour TotalEnergies. La grève a été cependant reconduite à une très large majorité dans deux autres raffineries ou dépôts, à Gonfreville en Normandie et à Feyzin dans le Rhône. Peu avant le déblocage des trois autres sites, mercredi, le gouvernement avait déjà noté une amélioration nette sur le front de l’approvisionnement en carburant.

Baisse des difficultés d’approvisionnement

« Je sais que la situation est encore difficile pour beaucoup de nos compatriotes, mais la dynamique est là et je veux une nouvelle fois appeler les salariés grévistes à reprendre le travail », a déclaré la Première ministre Elisabeth Borne. La cheffe du gouvernement a relevé que 20,3% des stations-service connaissaient des difficultés d’approvisionnement sur au moins un carburant, contre 24,8% mardi. Cette amélioration sensible s’explique par la réquisition des salariés de Feyzin. Et le gouvernement serait prêt à répéter cette mesure.

Heureusement, la CGT a proposé mercredi un protocole de fin de conflit à la direction de TotalEnergies. Selon Eric Sellini, cette proposition contenait une demande de négociations sur l’emploi et les investissements, ainsi que des discussions locales sur les problématiques spécifiques évoquées par les grévistes. Elle comprenait également des garanties sur l’absence de répression vis-à-vis des grévistes, alors que le ton montait depuis quelques jours. La direction de TotalEnergies aurait refusé la plupart de ces points. Sauf les négociations en local.

Crainte d’un « Gilets jaunes 2 »

Si la CGT souhaite une sortie de crise, il s’agit déjà d’une bonne nouvelle pour tout le monde. Vendredi dernier, elle avait rejeté les accords avec la direction du groupe pétrolier et gazier français. Celui-ci suggérait une hausse de 5% des salaires et une prime exceptionnelle comprise entre 3 000 et 6 000 euros. Le syndicat, lui, a réclamé 10 % d’augmentation pour compenser l’inflation. Et surtout profiter aussi des revenus exceptionnels engrangés par TotalEnergies en 2021.

Le gouvernement a dit soutenir les grévistes concernant ces hausses de salaires. Son porte-parole, Olivier Véran, a appelé le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné à se montrer plus attentif aux réclamations de ses salaires. Au lieu de passer son temps sur les réseaux sociaux à se justifier sur le montant de son salaire. L’exécutif a intérêt à ce que TotalEnergies trouve rapidement une solution. Cela va permettre aux Français de partir en congés de Toussaint. Et d’éviter un mouvement social d’ampleur. Comme celui des Gilets jaunes en 2019 puisque d’autres organisations syndicales veulent entrer dans la danse.

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