Le retour de l’impôt pour sauver l’économie

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Le nouveau gouvernement envisage de mettre fin à certains avantages fiscaux longtemps réservés aux entreprises et ainsi qu’aux hauts revenus. Objectif : faire participer tout le monde à l’effort de guerre manifestement indispensable pour des finances publiques plus saines.

La France, deuxième économie européenne, se trouve à un tournant crucial. Après sept années de présidence d’Emmanuel Macron marquées par des baisses d’impôts pour les plus riches et les entreprises, le gouvernement s’apprête à faire machine arrière.

Cela pourrait passer par la hausse de l’impôt forfaitaire (ou « flat tax » en anglais) à 35% contre 30% (soit 12,8% d’impôt sur le revenu et 17,2% de prélèvements sociaux) actuellement. L’impôt sur la fortune pourrait également être rétabli, même si le Premier ministre reste flou quant à cette éventualité.

L’autre mesure à l’étude concerne la mise en place d’une taxe temporaire sur les « superprofits » des grandes entreprises. Autrement dit, une taxation des bénéfices exceptionnellement élevés réalisés dans des périodes de crise, dont le Covid-19 par exemple.

La fin du « président des riches » ?

Toutes ces mesures envisagées participent d’une stratégie destinée à renflouer les caisses bien exsangues de l’État. Pour cause, la dette publique atteint des sommets (plus de 110% du PIB) et le déficit continue de se creuser (6% du PIB attendu en 2024).

De quoi accentuer le besoin pressant de nouvelles sources de financement au risque d’alourdir encore la dette désormais à 3 000 milliards d’euros, soit plus de 110 % du produit intérieur brut, le niveau le plus élevé d’Europe après celles de la Grèce et de l’Italie.

« Les plus riches doivent prendre part à l’effort de solidarité », a ainsi averti le chef du gouvernement, dimanche 22 septembre dernier sur France 2. Quitte à revenir sur l’un des principes cardinaux du président Emmanuel Macron de ne pas en rajouter aux taxes, notamment pour les plus fortunés et les grandes sociétés ?

Le monde des affaires entre résignation et inquiétude

Le locataire de l’Élysée se refuse de le reconnaître, mais il semble l’état de déliquescence actuelle des finances publiques n’offrent pas de grande marge de manœuvre. Un virage fiscal se dessine donc, sous le regard impuissant du monde des affaires.

Ainsi, Patrick Martin, président du Medef, s’est dit « prêt à discuter » d’une hausse d’impôts pour les entreprises, à condition que le gouvernement réduise drastiquement les dépenses publiques.

De son côté, Rodolphe Saadé, PDG du géant du transport maritime CMA CGM, a déclaré que son groupe était disposé à verser une contribution exceptionnelle pour aider à renflouer les caisses de l’État. Quant aux investisseurs étrangers, on observe pour l’heure, un silence de plomb.

Qui est Antoine Armand, le nouveau locataire de Bercy ?

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Antoine Armand

Antoine Armand a été nommé ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie au sein du premier gouvernement Barnier, ce samedi 21 septembre. Il succède ainsi à Bruno Le Maire, titulaire du poste depuis 2017. Mais qui est ce jeune de 33 ans à qui on confie un portefeuille aussi exigeant ?

La valeur n’attend point le nombre d’années. Le nouveau Premier ministre Michel Barnier a présenté ce samedi 21 septembre son premier gouvernement. Il a choisi de nommer Antoine Armand, 33 ans seulement, au ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie. Ce dernier succède à Bruno Le Maire, titulaire du poste depuis 2017. Sur son compte X, le nouveau locataire de Bercy a exprimé sa gratitude « au Président de la République et au Premier ministre pour leur confiance ».

Antoine Armand a travaillé à l’IGF

Mais qui est-il au juste ? Né le 10 septembre 1991 à Paris, Antoine Armand est un haut fonctionnaire et homme politique français. C’est un ancien élève du lycée Henri-IV, de l’École normale supérieure (promotion 2011) et de l’École nationale d’administration (promotion Georges-Clemenceau, 2017-2018). Niveau carrière, il a travaillé pour l’Inspection générale des finances (IGF) à partir de 2019. Il y a traité des dossiers liés à l’industrie, à la gestion de la crise Covid-19 et à la transition énergétique, entre autres sujets.

Antoine Armand réélu député de la Haute-Savoie en juillet dernier

Engagé aux côtés d’Emmanuel Macron dès 2017, Antoine Armand devient le référent départemental de LREM (aujourd’hui Renaissance) en Haute-Savoie en 2019. Il est élu député de la 2e circonscription lors des élections législatives de 2022, puis réélu aux législatives anticipées de juillet 2024. A la faveur de cette victoire, il devient président de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale le 20 juillet 2024.

C’est l’arrière-petit-fils d’un illustre résistant français

Antoine Armand est l’arrière-petit-fils de Louis Armand, un haut fonctionnaire et résistant français. Né en 1905 et décédé en 1971, cet arrière-grand-père a organisé le groupe Résistance-fer en 1943, avec le soutien de Jean-Guy Bernard. Arrêté par la Gestapo le 25 juin 1944, il est sorti de prison à la libération de Paris. Le 18 novembre de la même année, Louis Armand a reçu la Croix de la Libération. Après la guerre, cet ingénieur de formation va consacrer sa carrière à la SNCF, dont il deviendra le président entre 1955 et 1958.

Bruno Le Maire prévient son successeur de la difficulté de la tâche

Louis Armand n’a jamais fait de politique. Ses passions étaient plutôt la recherche industrielle et l’aide aux autres. Son arrière-petit-fils, lui, a embrassé une carrière politique très jeune. A présent, il a la lourde charge de s’occuper des affaires à Bercy. Bruno Le Maire l’a déjà averti qu’il ne trouvera pas « dans un tiroir de [son] bureau je ne sais quelle recette miracle pour rétablir nos comptes publics ». Une façon de lui dire qu’il hérite d’un poste stratégique à un moment crucial pour la France.

Vers des hausses d’impôts ?

Les comptes publics sont actuellement dans le rouge. Et le déficit pourrait davantage se creuser pour atteindre 6,2% du PIB l’année prochaine. Certains politiques proposent d’augmenter les impôts pour redresser la barre. Le nouveau ministre de l’Économie a déjà annoncé les couleurs dans le JDD. Il a déclaré que « dans le contexte budgétaire (actuel), exclure d’office certains prélèvements exceptionnels et ciblés ne serait pas responsable ». Antoine Armand va devoir rapidement s’attaquer au budget 2025, attendu le 9 octobre prochain à l’Assemblée nationale.

La bière américaine à la dérive

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La consommation de la bière est à son plus bas niveau depuis plusieurs années aux États-Unis. La conséquence d’une conjonction de facteurs, forçant les industriels du secteur à se réinventer.

Aux États-Unis, la crise de la bière est profonde. Après avoir connu son âge d’or dans les années 1990-2000, portée notamment par l’essor des microbrasseries et l’engouement des Millennials pour les bières artisanales, la consommation est actuellement au plus bas.

En fait, elle n’avait jamais autant baissé depuis plus de 20 ans, à en croire les données de l’année dernière. Selon la plateforme américaine d’informations sur les industries de la bière et des boissons, Beer Marketer’s Insights (BMI), les expéditions de bière sont passées sous la barre des 200 millions de barils pour la première fois depuis 1999.

En conséquence, les acteurs du secteur tirent la langue, à commencer par les plus grands. Le Belge Anheuser-Busch InBev, premier brasseur mondial, peine à doper ses ventes aux États-Unis. Une situation que les épisodes de boycott sur fond de « guerre culturelle » n’arrangent pas les choses.

Un environnement de plus en plus défavorable

Le tableau n’est pas meilleur chez le Néerlandais Heineken incapable de se remettre d’un millésime 2023 chaotique où l’économie fragile a plombé sa rentabilité. À l’origine de cet état de fait, plusieurs facteurs, dont l’évolution des modes de consommation, selon un dossier consacré au sujet par le magazine Fortune.

Désireux de faire la fête autrement, les jeunes se tournent de plus en plus vers les spiritueux, les cocktails prêts-à-boire de même que les alternatives sans alcool. Viennent ensuite les effets de la pandémie toujours prégnants.

De quoi détourner les Américains des traditionnels lieux de consommation comme les bars et les restaurants. La hausse des prix (+5,9 % entre avril 2022 et avril 2023 et +72 % depuis 2000, selon le Bureau américain du Travail) liée à l’inflation a également rogné le pouvoir d’achat des ménages.

Le défi de l’innovation et de l’adaptation

« On voit des brasseries fermer à un rythme assez soutenu par rapport aux années précédentes. Malheureusement, je ne vois pas cela ralentir ou s’arrêter« , estime Adam Romanow, PDG et fondateur de Castle Island Brewing Co. dans le Massachusetts, cité par Fortune Magazine.

Pour espérer survivre à cette situation, les industriels devront faire évoluer leurs offres, en se diversifiant dans les boissons sans alcool par exemple. « Pour celles et ceux qui survivront, et ceux qui décideront de se lancer sur le marché, ils devront vraiment affûter leurs outils », prévient Romanow.

Salon de l’élevage : les agriculteurs attendent beaucoup du nouveau gouvernement

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Photo de Viktoria Babjakova sur Unsplash

Le Salon de l’élevage se tient en ce moment à Rennes. C’est l’occasion pour les agriculteurs d’interpeller l’exécutif sur les nombreuses difficultés qu’ils rencontrent. Ils attendent d’ailleurs beaucoup du prochain gouvernement, alors que le précèdent n’a pas tenu toutes ses promesses.

Le Salon international de l’élevage a ouvert mardi 17 septembre au parc des expositions de Rennes pour prendre fin ce jeudi 19 septembre 2024. Au total, 100 000 visiteurs et plus de 1 200 exposants venus de 120 pays participent à cet évènement. Pour cette nouvelle rentrée des classes, les agriculteurs ont beaucoup à dire aux dirigeants politiques.

Michel Barnier absent au Salon de l’élevage

Le nouveau Premier ministre Michel Barnier a donc été invité au Salon. Mais le locataire de Matignon n’a pas répondu à l’appel, en raison d’un agenda chargé. Il mène actuellement des tractations pour former le prochain gouvernement français tant attendu. Les choses coincent, avec un casting compliqué, sur fond d’un budget 2025 de tous les dangers. Il ne sera donc pas au Space. Et c’est la première fois, depuis 1995, qu’aucun membre de l’exécutif ne se rend à cet évènement.

Gabriel Attal avait fait des promesses aux agriculteurs en début d’année

Qu’importe, les paysans français peuvent toujours lui transmettre leur message. Ils nourrissent beaucoup d’espoir en sa nomination car c’est un allié des agriculteurs. L’ancien commissaire européen a même été ministre de l’Agriculture de 2007-2009 et est rodé aux négociations européennes. Michel Barnier doit apporter des réponses concrètes aux problèmes des agriculteurs, après les promesses largement non tenues de Gabriel Attal.

En février dernier, pour apaiser la colère du monde paysan entré en grève dans toute la France, l’ex ministre de l’Education nationale avait annoncé une longue liste de mesures. Celles-ci concernaient la compétitivité, les visas pour les saisonniers étrangers, les aides, les pesticides, la simplification administrative et surtout la souveraineté alimentaire, avec l’adoption d’une loi d’orientation agricole.

Les éleveurs confrontés à la flambée des maladies animales

Cette loi d’orientation agricole devait mettre en œuvre les revendications des manifestants, mais elle a subi un coup d’arrêt avec la dissolution de l’Assemblée nationale. S’il y a bien eu des avancées, de nombreuses promesses restent en suspens. Les agriculteurs ont ainsi l’impression de s’être fait rouler dans la farine, et ça ne leur plaît pas. Pour ne rien arranger, d’autres crises se sont ajoutés aux problèmes systémiques.

D’abord la météo, marquée par un printemps pluvieux qui a nui aux récoltes céréalières. Du côté des viticulteurs, on craint un mauvais millésime. Quant aux éleveurs, c’est encore plus grave. Ils sont confrontés à la flambée des maladies animales comme la fièvre catarrhale ovine, la grippe aviaire et la maladie hémorragique épizootique.

Il faut des vaccins en grande quantité

Cette crise sanitaire pèse sur les producteurs de volailles et bovins, et menace l’approvisionnement du marché à l’approche des fêtes de fin d’année, période de grande consommation. Les éleveurs demandent donc d’accélérer la vaccination des bêtes. « Pour enrayer ces maladies, il nous faut des doses », plaide Jean-François Guihard président d’Interbev. Selon le dirigeant, l’État a uniquement commandé « de quoi vacciner une vache sur 18 en France ».

Des solutions attendues pour éviter une nouvelle grève des agriculteurs

Plus globalement, les paysans appellent l’exécutif à prendre des engagements clairs. Pour eux, il urge d’agir pavec le renouvellemour sauver leur métier, ô combien vital, mais à la croisée des chemins ent poussif des générations. Ils appellent à investir dans l’agriculture et à la rendre plus attractive aux yeux des plus jeunes. Exaspérés par le jeu de dupes de l’Etat, certains participants au Salon ont laissé entendre qu’ils pourraient redescendre dans la rue si rien n’est fait d’ici un ou deux mois, le temps de laisser passer les récoltes.

Aux États-Unis, les ventes de fin d’année promettent d’être décevantes

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Le cabinet Deloitte met en garde contre une trop forte espérance des achats dans la période de Noël et au-delà aux États-Unis.

Les chiffres publiés ce jeudi 12 septembre 2024 par Deloitte sur les ventes à venir pendant la période des fêtes de fin d’année sont sans appel. Ils projettent une croissance à son plus faible niveau depuis 2018 aux États-Unis. Et cela concerne aussi bien les magasins que les ventes en ligne.

Pour ce créneau de trois mois, traditionnellement situé entre novembre et janvier, les données tablent sur une vente globalement estimée entre 1,54 et 1,59 trillion de dollars. Soit une augmentation comprise entre 2,3% et 3,3%.

Ce chiffre représente, à en croire Deloitte cité par l’agence Reuters, une progression nettement inférieure à celle de l’année dernière quand les ventes avaient flambé de 4,3% pour atteindre 1,54 trillion de dollars.

Des sous-secteurs tout aussi moroses

Les ventes en ligne, pourtant moteur de croissance ces dernières années grâce notamment boom du e-commerce, ne devraient progresser que de 7% à 9% pour atteindre entre 270 et 294 milliards de dollars. C’est toujours moins que les +10,1% enregistrés l’an passé.

Il devrait en être de même pour les boutiques et autres magasins physiques, avec une croissance attendue de 1,3% et 2,1% seulement, contre +3,1% l’an dernier. Leur chiffre d’affaires oscillerait entre 1,27 à 1,3 milliard de dollars, indique Deloitte.

Cette décélération anticipée quasi générale dans une période habituellement très prolifique pour les commerçants aux États-Unis, traduit un contexte économique moins porteur, avec un pouvoir d’achat des consommateurs fortement entamé par l’inflation.

Vers la chasse aux opportunités

« La hausse de l’endettement par carte de crédit et la possibilité que de nombreux consommateurs aient épuisé leurs économies de la période pandémique pèseront probablement sur la croissance des ventes cette saison par rapport à l’année précédente », témoigne Michael Jeschke, responsable du secteur Distribution et Biens de consommation chez Deloitte, dans les colonnes de Reuters.

Preuve d’un contexte économique particulièrement tendu, les consommateurs très peu enclins à mettre la main à la poche, devraient plutôt s’orienter vers la chasse aux bonnes affaires. C’est-à-dire la recherche de produits à prix bas, notamment concernant les achats courants comme l’épicerie ou encore l’équipement de maison, afin d’économiser le moindre centime.

L’enjeu pour les distributeurs sera donc de répondre à cette frénésie de quête des soldes par des offres alléchantes. De cette stratégie marketing devrait dépendre l’état de leurs marges au moment des comptes.

Ain : une dame s’est fait cloner sa carte bancaire et débiter

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carte bancaire
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Une habitante de l’Ain, en Auvergne-Rhône-Alpes, s’est fait cloner sa carte bancaire et débiter 1842 euros de son compte. Les escrocs avaient payé des nuits d’hôtel à Montpellier, à 400 kilomètres de chez elle. Elle a rapidement contacté le gérant de l’établissement hôtelier, qui a appelé à son tour la police. Un couple a été arrêté, puis remis en liberté après sa garde à vue. Mais, il devra rembourser la victime.

Dans l’Ain (Auvergne-Rhône-Alpes), une femme a été victime du clonage de sa carte bancaire et s’est fait débiter au moins 1842 euros de son compte. C’est le quotidien Midi Libre qui rapporte cette histoire. Le 4 septembre dernier, cette dame a constaté des prélèvements, sur son compte bancaire, 1 342 euros et 500 euros, pour payer plusieurs nuitées d’hôtel à Montpellier, à 400 kilomètres de chez elle. Pourtant, elle n’avait pas quitté son département depuis un bon moment.

Les suspects venus de Toulouse

Son premier réflexe a été de contacter très rapidement le gérant de l’établissement hôtelier en question, qui va à son tour appeler la police. Avisés par le dépôt de plainte du gérant, les policiers se dépêchent sur le site et procèdent à l’arrestation des deux suspects – un couple – aussitôt soumis à un interrogatoire. L’homme, un Italo-Camerounais de 31 ans, travaillant dans le milieu de la nuit sur Toulouse, a donné une explication étonnante.

Un généreux inconnu leur a offert plusieurs nuits tous frais payés

D’après lui, une personne avec laquelle il avait sympathisé lui aurait offert plusieurs nuits tous frais payés et en amoureux dans un hôtel de leur choix. Mieux, cet inconnu se serait chargé de la réservation à distance, une fois l’hôtel à Montpellier coché. Quel homme généreux ! Ou plutôt quel escroc généreux ! A moins que ce soit un mensonge du couple pour se disculper. Pour l’heure, la police n’a pas pu établir que le suspect dit la vérité.

La carte bancaire de la victime avait été clonée

Cependant, les policiers ont relevé pendant leur enquête que la carte bancaire de la victime avait été clonée à son insu. D’après leur expérience, la carte est probablement passée dans un boîtier piraté (installé sur un terminal de paiement ou un distributeur de billets) et a été copiée. Les malfrats ont ensuite transféré toutes  les données sur une nouvelle carte bancaire. C’est grâce à cette dernière qu’ils ont pu payer les nuitées à Montpellier.

Les suspects sommés de rembourser la victime

Le couple suspecté a été remis en liberté après sa garde à vue. Mais il devra rembourser la victime au centime. Quant au soit disant généreux donateur évoqué, il n’a pas encore été retrouvé. La police poursuit son enquête. Elle conseille dans ce genre de cas de contacter la banque ainsi que l’établissement débiteur, où les paiements ont été réalisés, afin de bloquer au plus vite toute transaction suspecte.

Une pratique frauduleuse appelée skimming

Dans le jargon informatique, la copie de la carte à l’insu du propriétaire est appelée « skimming ». Cette pratique illégale consiste à installer un petit dispositif dans les distributeurs de billets pour capturer les données de la bande magnétique des cartes bancaires, puis les transférer sur une nouvelle carte pour effectuer des paiements frauduleux. Les appareils de clonage, tel qu’une mini caméra ou un clavier modifié, sont souvent difficiles à repérer car conçus pour se fondre dans le lecteur de carte lui-même.

La véritable poule aux œufs d’or de Canal Plus

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Une plongée dans les plus récents comptes de la chaîne de télévision française révèle la place de choix occupée par ses activités hors de la métropole.

Canal Plus a beau représenter un des fleurons français de l’audiovisuel, sa mamelle nourricière n’est pas sur le territoire hexagonal, comme en témoigne une récente analyse des états financiers de la société sur plusieurs années.

Les chiffres décortiqués par BFMTV indiquent que trois quarts des bénéfices du groupe détenu par Vincent Bolloré proviennent de ses activités à l’international, et plus particulièrement en Afrique et dans les Dom-Tom.

Il s’agit de territoires français situés hors de l’Hexagone, avec le statut soit de département (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Mayotte), soit de collectivité territoriale (Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Polynésie française, Wallis-et-Futuna, Nouvelle-Calédonie).

Un monopole rentable

Fort d’un monopole quasiment sans partage sur le marché de la télévision payante, Canal Plus y a engrangé 227 millions d’euros de bénéfices opérationnels l’an dernier. Soit les trois quarts de l’ensemble (318 millions d’euros) des profits générés au cours de cette période.

Sans concurrence locale face à lui, l’entreprise règne en maître sur ce segment de la télévision payante. Une situation de rente particulièrement confortable qui lui vaut des marges estimées à 27% en moyenne, plus importantes que dans n’importe quel autre territoire.

Les activités historiques dans l’Hexagone dégagent en l’occurrence deux mois de bénéfices. Et pourtant, les droits des programmes, notamment sportifs, y sont bien moins élevés qu’en métropole en raison du niveau de vie relativement plus modeste. À cela s’ajoute le spectre du piratage particulièrement prégnant sur le continent africain.

Les raisons d’une stabilité

Si Canal+ réalise de bons résultats en Afrique, c’est aussi le cas du groupe Bolloré dont il est le premier actionnaire. Le groupe financier Oddo révélait déjà via une étude publiée en 2015 que le continent rapportait les deux tiers des profits du groupe avec seulement 25% des ventes.

De quoi renseigner sur l’ampleur cruciale de la profitabilité du groupe Bolloré dans celle de Canal Plus. Cette bonne santé des activités en dehors de l’Hexagone expliquerait, à en croire un ancien employé de Canal Plus, la stabilité de ce segment international.

Aux manettes depuis 2013, le patron Jacques du Puy déroule sa stratégie sans remous, loin de l’intervention de Vincent Bolloré. Contrairement aux autres divisions françaises du groupe, sa filiale n’a pas été chamboulée. Après tout, « pourquoi changer une équipe qui gagne ? ».

Interdiction de l’Eglise orthodoxe en Ukraine : le pape interpelle Zelensky

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Une Eglise orthodoxe
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A la guerre comme à la guerre ! L’Ukraine a décidé d’interdire l’Eglise orthodoxe rattachée au patriarcat de Moscou parce qu’elle soutiendrait l’invasion de son territoire. Dimanche, le pape François a interpellé Kiev sur cette décision portant atteinte à la liberté religieuse. « On ne touche pas aux Églises », a déclaré le souverain pontife. Mais pas sûr que Zelensky entende raison, lui qui veut effacer tout ce qui rappelle la Russie.

Dans sa volonté de couper tout lien avec la Russie, l’Ukraine perdrait-elle la tête ? Le Parlement ukrainien a adopté, le mardi 20 août, une loi qui interdit l’Eglise orthodoxe ukrainienne, sous le couvert de la nécessité de protéger « l’ordre constitutionnel dans le domaine des activités des organisations religieuses ». Evidemment, le président Volodymyr Zelensky a promulgué rapidement le texte, le samedi 24 août, jour de la Fête de l’indépendance de son pays de l’Union soviétique.

Le patriarche Kirill a apporté son soutien à l’invasion russe

Selon Kiev, cette loi vise à combattre l’influence russe dans le domaine religieux, en frappant l’Eglise orthodoxe rattachée au patriarcat de Moscou. Pourtant, cette église est celle d’au moins 25% des Ukrainiens, en particulier les russophones de l’est du pays. Le pouvoir ukrainien affirme que son patriarche Kirill à Moscou a apporté un soutien à l’invasion et a déclaré que les soldats russes qui mouraient pour leur patrie allaient directement au paradis.

L’Eglise orthodoxe persécutée depuis l’invasion russe

Si l’Eglise orthodoxe liée à Moscou est officiellement indésirable en Ukraine avec la nouvelle loi, elle est de fait persécutée depuis le déclenchement du conflit en février 2022. Mais, en 2018 déjà, le pouvoir ukrainien avait tenté de l’écarter en créant de toute pièce une nouvelle Église orthodoxe ukrainienne indépendante. Cette nouvelle organisation religieuse a refusé en 2019 l’unification avec l’autre Église orthodoxe ukrainienne rattachée au patriarcat de Kiev.

Des perquisitions et saisies contre l’Église orthodoxe

Bien que cette branche ait coupé les ponts avec Moscou en 2022 après le début de la guerre avec la Russie, les autorités ukrainiennes la considèrent toujours sous influence russe. Ainsi, elles ont multiplié les perquisitions, saisies et procédures judiciaires à son encontre. Pour les chrétiens, cela ressemble davantage à une persécution contre la religion historique des Ukrainiens russophones qu’à une réelle volonté d’obtenir son indépendance du patriarcat de Moscou.

Le pape François craint pour la liberté de ceux qui prient

Cet acharnement ne pouvait pas laisser indifférent le Vatican. Dimanche, au lendemain de la promulgation de la loi par Zelensky, dont le mandat présidentiel a expiré depuis mai dernier, le pape François a appelé à laisser tranquille l’Église orthodoxe ukrainienne. « On ne touche pas aux Églises », a-t-il déclaré devant les fidèles réunis sur la place St. Pierre pour l’angélus dominical. « En pensant aux lois récemment adoptées en Ukraine, monte en moi une crainte pour la liberté de ceux qui prient. Parce que ceux qui prient vraiment prient toujours pour tout le monde. On ne commet pas le mal en priant », a appuyé le souverain pontife.

Moscou dénonce la création d’« une fausse Église »

Sans surprise, le pouvoir russe a condamné la décision ukrainienne. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré que la loi adoptée par Kiev vise à « détruire la véritable orthodoxie canonique et à la remplacer par un substitut, une fausse Église ». De son côté, le patriarche Kirill, que l’on dit proche de Vladimir Poutine, a accusé les autorités ukrainiennes de « persécuter » les croyants de l’Église orthodoxe d’Ukraine.

Un appel à toutes les autres confessions chrétiennes

Jugeant la situation critique, le dirigeant religieux russe a également appelé ses pairs des autres confessions chrétiennes et les organisations internationales à « élever la voix pour défendre les croyants persécutés ». Pour sa part, le Conseil ukrainien des Églises et des organisations religieuses (KURO) avait déjà exprimé sa préoccupation le 16 août, soit quatre jours avant le vote au Parlement.

Il faut savoir distinguer une religion des actes de certains de ses dignitaires

Cette organisation a rencontré Zelensky pour lui réaffirmer son respect des droits et des libertés religieuses. Elle a aussi exhorté le président ukrainien à permettre aux fidèles « d’exprimer leurs sentiments et leurs croyances religieuses avec dignité », « malgré certains défis liés à la guerre » et le soutien « complice » de certains religieux dans les « crimes sanglants contre l’humanité des envahisseurs russes ».

L’Occident doit ramener Zelensky à la raison

Et c’est justement là le souci. Les actions de certains religieux n’engagent que leur personne. On ne saurait faire payer leurs actes à tout un peuple qui s’identifie à une religion, celle de ses ancêtres. Aussi, il est injuste de sanctionner l’Église orthodoxe d’Ukraine sur la base d’une politique agressive de la part du locataire actuel du Kremlin. Ce dernier passera, mais l’église restera. L’Occident devrait ramener Zelensky à l’ordre sur cette question, d’autant qu’il existe d’autres moyens de couper le cordon ombilical avec le patriarcat russe.

Avoir un expert en cybersécurité en entreprise devient une priorité

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Avoir un expert en cybersécurité en entreprise devient une priorité.
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Selon une étude Fortinet, les failles de cybersécurité dans les entreprises sont principalement attribuées à la pénurie des compétences. Celle-ci a des conséquences sévères pour les dirigeants, qui font face notamment à des sanctions financières, des peines de prison et une perte de poste.

Fortinet vient de publier son étude 2024 de la « Global Cybersecurity Skills Gap », qui fait un point sur les enjeux de la cybersécurité pour les entreprises. Cette année, la multinationale met en lumière les défis récurrents liés à la pénurie des compétences en cybersécurité. L’enquête a été menée auprès de 1850 professionnels du domaine cyber et de l’informatique, issus de 29 pays. Ces participants travaillent notamment dans la technologie (21%), la production industrielle (15%) et les services financiers (13%).

Un écart entre offre et demande sur le marché mondial de la cybersécurité

Selon les dirigeants interrogés, les entreprises attribuent de plus en plus souvent les failles de cybersécurité au manque d’experts dans le domaine de la gestion des risques informatiques. En 2024, près de 9 décideurs privés sur 10 (87%) pointent cette pénurie de compétences cyber (76% en France), contre 84% en 2023 et 80% l’année précédente. On estime aujourd’hui à 4 millions, le nombre de spécialistes nécessaires pour combler l’écart entre l’offre et la demande sur le marché mondial de la cybersécurité.

La responsabilité des dirigeants remise en cause à la suite d’un incident

En France, 72% (contre 70% au niveau global) des entreprises déclarent que cette pénurie de compétences crée davantage de risques pour leur organisation. Pis, elle a de multiples conséquences pour les dirigeants. En effet, la responsabilité de ces derniers est plus souvent remise en cause à la suite d’un cyber-incident, d’après le Global Cybersecurity Skills Gap Report 2024. Les directeurs ou cadres ont ainsi subi des sanctions financières, des peines de prison ou une perte de poste à la suite d’une cyberattaque.

Les dirigeants accordent désormais plus d’importance à la cybersécurité

Aussi, les intrusions ont causé des pertes financières et des dépenses supplémentaires supérieures à 1 million de dollars. Face à cette situation, les conseils d’administration font aujourd’hui de la cybersécurité un impératif. En France, 64% des professionnels interrogés par Fortinet (contre 72% dans le monde) affirment que leurs dirigeants ont accordé plus d’importance à la sécurité informatique en 2024 par rapport à l’année précédente. Mieux, 97% d’entre eux ont érigé la cybersécurité en priorité absolue.

Les entreprises adorent les profils certifiés et traditionnels

Pour atteindre leurs objectifs, les managers privilégient davantage les certifications dans le recrutement. Ils recherchent les candidats qui détiennent une certification ou qui travaillent avec une personne certifiée. Plus de 90% (98% en France) des répondants déclarent retenir en premier ces profils, de préférence ceux avec quatre ans d’expérience. Mais ils se disent également prêts à financer la certification en cybersécurité d’un collaborateur non expert. Malheureusement, il n’est pas aisé de trouver un simple candidat à embaucher.

Mais elles optent désormais pour la diversité dans le recrutement

Pour remédier à la pénurie des compétences, de plus en plus d’entreprises élargissent leur vivier de recrutement et ne se contentent plus des profils traditionnels. Elles misent principalement sur la diversité. D’après l’étude de Fortinet, 83% des répondants rapportent que leur entreprise a défini des objectifs de diversité dans le recrutement sur les prochaines années (72% en France). En dépit de cet engagement, le recrutement actif de femmes est en recul avec 85% de l’effectif visé atteint, contre 89% en 2022 et 88% en 2021. Au niveau des minorités, le taux reste stable à 68% des entreprises (contre 67% en 2021).

Il faut changer de paradigme dans l’approche de la cybersécurité en entreprise

Afin de maîtriser efficacement les risques cyber et lutter contre le manque de compétences, Fortinet propose un panel de solutions. La société de conseils recommande notamment d’adopter des technologies de sécurité pertinentes, de renforcer l’expertise des professionnels grâce à la formation et aux certifications et de tisser des collaborations académiques pour répondre aux besoins spécifiques du marché du travail. Elle recommande aussi d’explorer des bassins de talents dans des secteurs moins traditionnels, comme les adeptes de technologie autodidactes ou les professionnels provenant d’autres disciplines avec un potentiel élevé.

Walmart lance l’offensive contre Amazon

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L’enseigne de grande distribution mise désormais sur une stratégie agressive fondée sur des rabais avec comme partenaire, la chaîne de restauration rapide Burger King.

« Vous prendriez bien un burger ? ». Walmart va offrir dès septembre prochain, aux abonnés de son service d’abonnement premium Walmart+, la possibilité de bénéficier de ce célèbre hamburger du fast-food Burger King, selon les informations du Wall Street Journal (WSJ).

Le journal américain ajoute que ces abonnés peuvent depuis cette semaine, profiter d’une remise de 25% sur toutes les commandes passées en ligne auprès de Burger King. Lancé en 2020 par le géant de la grande distribution Walmart, Walmart+ donne aux bénéficiaires de jouir d’un certain nombre d’avantages, contre 98 dollars par an.

Au nombre de ceux-ci figurent la livraison gratuite des courses, une ristourne essence et le paiement mobile en magasin. À l’instar du service Amazon Prime du géant du e-commerce Amazon, est de fidéliser les clients Walmart grâce notamment à la promesse d’un gain de temps. De quoi booster les ventes en ligne du mastodonte de la grande distribution.

Amazon Prime toujours devant

À travers cette offre tout-en-un, il visait à rattraper son retard face à Amazon, le leader de la vente en ligne, dont le programme Prime a vu le jour 15 ans plus tôt. Reste que quatre ans après, cet objectif reste un vœu.

Malgré le coût de son offre plus élevé (139 dollars par an), Prime garde une longueur d’avance avec plus de 200 millions d’abonnés, selon le WSJ. C’est bien loin des huit millions d’abonnés, dont un million de salariés, de Walmart+, à en croire une source proche du dossier citée par le Wall Street Journal.

Ce chiffre remonte toutefois à 2021. Depuis, Walmart+ a bénéficié d’un nouvel engouement noté à travers la bonne santé du résultat des trois derniers trimestres (+10%), indique le WSJ.

La guerre du rabais est déclarée

Une porte-parole du groupe a ainsi déclaré au journal que la proportion d’abonnés qui renouvellent leur abonnement d’une année sur l’autre est à son « plus haut niveau » depuis la création du service.

Venessa Yates, responsable de Walmart+ depuis environ un an, ajoute à cet effet que l’enjeu au cours des derniers mois aura été d’attirer des abonnés, mais aussi de les fidéliser. La stratégie semble produire l’effet escompté.

Walmart ne désarme pas pour autant, d’autant que Walmart+ représente pour la multinationale, un des moyens principaux moyens d’augmenter ses revenus, dans un contexte économique difficile.

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