France : le NFP va taper dans le portefeuille des riches

0
Les Français les plus riches dans la ligne de mire du NFP.

Arrivé en tête des élections législatives, le Nouveau Front populaire (NFP) a déjà prévenu qu’il appliquera son programme, rien que son programme, et cela malgré une absence de majorité absolue. La coalition de gauche souhaite mener une véritable « révolution fiscale », qui consisterait à faire payer gros aux plus riches, et moins aux ménages modestes.

Grâce au barrage républicain et ses nombreux désistements, le Nouveau Front populaire (NFP) est arrivé en tête des élections législatives, le 7 juillet. L’union de gauche –composée des Insoumis, des Socialistes, des Ecologistes et des Communistes – a obtenu 178 députés. Elle devance la coalition Ensemble (Renaissance-MoDem-Horizons), qui a remporté 156 sièges, et le Rassemblement National, qui se contente de 142 députés, alors qu’il espérait une nouvelle victoire après celle du premier tour.

NFP réclame tous les pouvoirs pour gouverner

Comme il n’y a pas de majorité absolue (établie à 289 élus), les trois blocs devraient composer ensemble tout au long du reste du quinquennat d’Emmanuel Macron (jusqu’en 2027). Mais, pour le Nouveau Front populaire, pas question de partager le banc de la gouvernance. Il estime que les autres sont les perdants de ces élections, donc qu’ils n’ont pas le droit de décider. Au nom de cette vision un peu ingrate, il réclame d’occuper Matignon et surtout d’imposer son programme.

Le NFP en quête de justice sociale

Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise (LFI) et son chef Jean-Luc Mélenchon ont déjà prévu qu’ils ne négocieront pas le programme du NFP. Celui-ci sera appliqué, dans son entièreté si possible. Et il n’épargnera pas les Français les plus riches. Marine Tondelier, la patronne des Ecologistes, a déjà résumé ce programme en ces termes : « la justice sociale». Concrètement, il s’agira de taper fort dans la poche des plus aisés.

Réintroduction de l’ISF supprimé par Macron

Pour se faire, le Nouveau Front Populaire annonce un retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) remplacé en 2018 par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). Et ce n’est pas tout. Le NFP compte renforcer ce dispositif pour gagner 15 milliards d’euros. Ainsi, il va y ajouter le patrimoine professionnel et les biens mobiliers, telles que les actions. Mais aussi et surtout, il y aura un volet climatique. Les actifs émetteurs de dioxyde de carbone seront soumis à une surtaxation. Cette idée devrait satisfaire les ONG environnementales.

Progressivité de l’impôt sur le revenu

Le NFP compte également rendre progressif l’impôt sur le revenu (IR) au profit des ménages modestes. Avec la gauche au pouvoir, les personnes gagnant moins de 4 000 euros nets par mois avant impôt seront moins ponctionnées. Dans cette perspective, le barème actuel de l’IR et de la contribution sociale généralisée (CSG) connaitront un changement. Il y aura désormais 14 tranches d’imposition, contre respectivement 5 et 1 tranches aujourd’hui. Cela ferait gagner 5 milliards d’euros.

Le NFP veut supprimer la «flat tax»

Par ailleurs, le Nouveau Front Populaire souhaite mettre fin à la «flat tax». La suppression de ce prélèvement forfaitaire unique (PFU) permettrait de réaliser 1,8 milliard d’euros d’économies par an. Les principaux perdants seraient les Français dont le taux d’imposition sur le revenu excède 30%. C’est-à-dire les ménages gagnant plus de 82 341 euros par an (et actuellement imposé à 41%). Ce qui correspond aux 2% les plus riches de la population.

Un allègement de la fiscalité des Français modestes

En outre, les camarades de gauche veulent alléger la fiscalité sur les successions pour les plus modestes par des mesures non encore précisées. Dans le même temps, ils rêvent d’alourdir la fiscalité des plus hauts patrimoines, au-dessus de 4 millions d’euros. Le programme du NFP ne doit donc pas beaucoup plaire aux plus riches de France. Les Français moins aisés, eux, devraient trinquer. Et cela d’autant que la gauche a annoncé une série de mesures en faveur du pouvoir d’achat. Comme le blocage des prix des biens de première nécessité et la hausse des salaires.

Informatique : en grandes difficultés, Atos secouru par ses propres créanciers

0
Atos

Le groupe informatique français Atos, en difficultés financières ces dernières années, a trouvé dimanche un accord de restructuration avec des créanciers et des banques. Une semaine plus tôt, le consortium Onepoint, qui avait été choisi comme repreneur, s’est désisté à la surprise générale.

Atos enfin sauvé ? Le groupe informatique français, en difficultés financières ces dernières années, a annoncé dimanche avoir conclu un accord de restructuration avec un groupe de banques et de détenteurs d’obligations. Parmi ces derniers figurent Blackrock, Boussard & Gavaudan, Tresidor, Syquant, SPG, Fidera et AG2R.

Les créanciers veulent réduire la dette de 3,1 milliards d’euros

Cet accord prévoit une augmentation de capital de 233 millions d’euros et un apport supplémentaire de 1,5 à 1,675 milliard d’euros d’argent frais, à repartir à part égale entre les créanciers bancaires et porteurs d’obligations. Aussi, les créanciers devraient convertir 2,9 milliards d’euros de dette en capital (2,8 milliards d’euros, augmenté des intérêts non payés). En outre, ils s’engagent à réduire la dette du groupe de 3,1 milliards d’euros, sur les 4,8 milliards dus.

Onepoint a reculé après avoir été choisi par Atos

Pour ce qui concerne le calendrier, l’accord prévoit l’ouverture d’une procédure accélérée ce mois-ci, avec un objectif de réalisation effective de toutes les opérations de restructuration d’ici la fin de cette année. Les actionnaires ont donné toutes les garanties d’une reprise en bonne et due forme, pour éviter le revirement effectué par le précédent repreneur. Il y a une semaine, Atos avait choisi l’offre de restructuration de Onepoint, en concurrence avec le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.

Pour Onepoint, les conditions n’étaient pas réunies

Atos avait jugé que sa proposition était en phase avec ses objectifs. Onepoint promettait d’effacer la dette à hauteur de 3,2 milliards d’euros, en plus d’un apport de 1,8 milliard d’euros, dont 350 millions d’argent frais. Contre toute attente, le consortium mené par David Layani s’est désisté la semaine dernière. Il a expliqué dans un communiqué publié le 25 juin que les conditions n’étaient pas réunies pour conclure cet accord. Sa défection surprise a remis en selle Daniel Kretinsky. Mais le milliardaire tchèque a très vite été refroidi par les détenteurs d’obligations.

Atos doit garantir la cybersécurité des Jeux

Notons que l’Etat français souhaite aussi racheter les activités stratégiques d’Atos pour ne pas qu’elles tombent entre les mains d’acteurs étrangers. La firme tricolore est une pièce maitresse de la souveraineté numérique de la France. D’ailleurs, elle a été choisie par le Cojo (Comité d’organisation des jeux olympiques) pour assurer la chaîne logistique et numérique des Jeux, et garantir la cybersécurité de l’événement.

Atos, partenaire informatique mondial du CIO depuis 2002

Atos doit aussi gérer plus de 300.000 accréditations et se charger de la transmission des images aux télévisions. Par ailleurs, l’entreprise intégrera l’ensemble des partenaires technologiques, comme Orange, Intel et Cisco. Pour relever le défi, elle mobilisera ses 95 000 salariés, dont 300 seront disponibles 24h/24 et 7j/7 pendant toute la durée des compétitions. En tant partenaire informatique mondial du CIO depuis les Jeux de Salt Lake City en 2002, la société a l’expertise nécessaire pour la réussite de cette mission.

Attention aux hackers pro-russes

Mais Atos devra faire preuve de vigilance durant toute la période des JO, à cause des menaces cyber qui planent sur l’évènement. Les groupes de hackers russes, en particulier, pourraient nuire au bon fonctionnement des institutions nationales et à la bonne organisation de la compétition. Des groupes de hackers comme Anonymous Sudan et NoName057 s’attaqueront certainement au dispositif cyber.  Moscou souhaite discréditer la France et le CIO, qui l’a écarté des JO pour sa guerre contre l’Ukraine.

Défense : Thales veut rendre inutiles les drones

0
Thales prépare une arme anti-drones.
Photo de Goh Rhy Yan sur Unsplash

Thales a annoncé cette semaine la fabrication d’une arme bon marché capable d’abattre plusieurs drones à la fois en perturbant leur électronique. Selon le groupe français, ce dispositif devrait révolutionner la défense aérienne. Actuellement en phase d’essais sur le terrain avec l’armée britannique, il pourrait être disponible dès l’année prochaine.

Alex Cresswell, le CEO de Thales Royaume Uni, a dévoilé cette semaine la conception d’une arme à énergie dirigée capable de neutraliser un essaim de drones. Il promet que ce dispositif révolutionnera la défense aérienne dans les prochaines années, de quoi soulager les armées et les populations. Aujourd’hui, les drones constituent une grande menace dans les zones de conflits. Et les moyens pour les combattre restent coûteux, notamment les missiles.

Thales annonce une alternative peu coûteuse aux missiles

Le système de Thales se présente comme une alternative peu coûteuse aux missiles lorsqu’il s’agit de petites cibles dans les airs comme les drones. Selon les explications du groupe tricolore, cette arme à énergie dirigée par radiofréquence (RFDEW) peut détecter, suivre et neutraliser un essaim d’appareils volants. Elle émet des ondes radio pour perturber ou endommager les composants électroniques critiques, obligeant ces objets à s’arrêter net ou à tomber au sol.

Une arme anti-drones hautement automatisée

La nouvelle arme à énergie générée par radiofréquence à un coût de seulement 20 centimes par utilisation et une portée allant jusqu’à 1 km. Thales travaille à augmenter la distance. Le spécialiste de l’aérospatial et de la défense assure que son arme peut tirer rapidement par séquence sur des cibles individuelles ou engager simultanément toutes les menaces dans ce faisceau. Il la présente comme hautement automatisée et pouvant être utilisée par une seule personne. Thalès l’a conçue de telle sorte qu’on puisse la monter sur divers véhicules militaires, tels que des camions à plateau, et la relier à une source d’alimentation mobile.

Thales prévoit des tests sur le terrain auprès des soldats britanniques, dès cet été

Après les essais menés par l’entreprise, le système RFDEW doit maintenir subir des tests approfondis sur le terrain auprès des soldats britanniques au cours de cet été. Si les résultats sont bons, il sera livré aux forces armées britanniques à partir de l’année prochaine. Thales, qui anticipe une forte demande à travers le monde, a déjà doublé la production de ses installations à Belfast (Irlande du Nord). La société emploie 7000 personnes au Royaume Uni sur un effectif total de près de 80 000 salariés dans le monde.

Un dispositif bientôt livrée à l’Ukraine ?

Selon Alex Cresswell, cette nouvelle arme anti-drones pourrait être rapidement livrée à Kiev pour contrer des armements lourds et complexes de la Russie. « Passer de quelque chose qui fonctionne dans la plaine de Salisbury à quelque chose que l’on envoie en Ukraine, c’est quand même un sacré saut », a-t-il déclaré. Le ministre britannique de l’approvisionnement en matière de défense, James Cartlidge, a également affirmé que la guerre en Ukraine a montré l’importance d’une telle arme de défense face au « déploiement de systèmes sans équipage ».

En France, Thales a produit une arme à micro-ondes en forme d’antenne

James Cartlidge souligne en outre que ce système vient à point nommé, alors que les armées occidentales augmentent leurs dépenses militaires. Le budget de la défense britannique doit croître de 2,5 % du PIB d’ici 2030. Le système RFDEW pourrait contribuer à réduire la facture. Notons que Thales a développé d’autres équipements à énergie dirigée. En France, le groupe a produit E-TRAP, une arme à micro-ondes en forme d’antenne. Elle émet une impulsion électromagnétique très brève, mais d’une puissance assez forte pour dégrader ou détruire les composants électroniques des systèmes adverses.

Mali : l’Etat tente d’apporter une solution à l’insoluble crise énergétique

0

Depuis plusieurs mois, le Mali fait face à d’importants délestages d’électricité. Cette situation devient insupportable pour les foyers, commerces et entreprises. Sur des braises ardentes, le gouvernement tente bien que mal de résoudre cette crise énergétique, notamment par la construction de centrales solaires.

Les jours passent et se ressemblent au Mali. Depuis plusieurs mois, la population subit des coupures intempestives d’électricité qui plongent les quartiers dans le noir à la tombée de la nuit. Ces délestages quotidiens perturbent les activités économiques, dans un pays déjà à genoux.

Les groupes électrogènes pour faire face à la pénurie d’électricité

Pour limiter la casse, les Maliens se tournent vers les groupes électrogènes. Ces appareils sont devenus la solution de survie face à la pénurie d’électricité, mais ils génèrent une énorme pollution sonore. Pour contraindre l’Etat à trouver une solution rapidement, la Synergie d’Action pour le Mali (SAM) – une coalition d’opposants – a appelé à une mobilisation citoyenne, alors que les autorités de la Transition ont interdit les manifestations.

EDM, l’énergéticien malien, très déficitaire

La crise énergétique malienne s’explique en partie par les contre-performances d’EDM (Énergie du Mali). L’énergéticien national a une mauvaise santé financière depuis plusieurs mois. Il doit 600 milliards de FCFA à ses nombreux fournisseurs. Il tente de se sortir de cet endettement, en vain.  Il y a quelques semaines, son directeur général avait annoncé un rationnement, avec la fourniture d’électricité 12 heures par jour. Ce qui n’est pas toujours le cas. Tous les regards se tournent désormais vers le ministère de l’énergie et de l’eau, dirigé par Mme Bintou Camara.

Des solutions existent pour mettre fin à la crise énergétique

La crise énergétique au Mali est également due à l’obsolescence du réseau électrique et à la dépendance du pays vis-à-vis des combustibles fossiles. Il faut également noter que l’approvisionnement est structurellement déficitaire depuis plusieurs décennies. Aliou Diallo, un homme d’affaires et politique malien influent, a récemment présenté une série de mesures pour permettre au Mali de sortir de cette crise et de gagner son indépendance énergétique. Peut-être va-t-il falloir piquer quelques-unes de ces propositions ?

La construction annoncée de deux mégas-centrales

Aliou Diallo recommande notamment de mettre le cap sur les énergies renouvelables comme en Europe. En particulier le solaire, l’éolien et l’hydrogène, dont le dirigeant malien est un expert international grâce à sa compagnie Hydroma Inc. Bamako a justement annoncé investir dans les énergies vers. En mai, il a fait part de la construction de deux centrales photovoltaïques de 200 MW et 100 MW, en partenariat avec la Russie et la Chine. Mais il faudra attendre deux ou trois ans pour que la production démarre…

Législatives : que prépare le RN pour votre patrimoine ?

0

Victorieux des européennes 2024 en France, le Rassemblement National (RN) part encore favori pour les législatives anticipées de juillet. La perspective d’une prise de pouvoir du parti d’extrême droite inquiète les économistes et les chefs d’entreprise. De nombreux Français craignent pour leurs finances et leur patrimoine. Mais que nous réserve Marine Le Pen ?

Le Rassemblement National a remporté dimanche, et de loin, les européennes 2024. Il a recueilli 31,37% des suffrages exprimés, ce qui lui permet de gagner 30 des 81 sièges réservés à la France au Parlement européen. Le parti d’Emmanuel Macron prend la deuxième place avec 14,6% des voix, devant le Parti socialiste (13,83%).

Le Rassemblement National proche du pouvoir

Ainsi défait, le président de la République a préféré dissoudre l’Assemblée nationale et annoncé l’organisation de législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet prochains. Ce choix représente une aubaine pour le RN, qui pourrait prendre le pouvoir avant la présidentielle de 2027. En effet, en cas de nouvelle victoire, le parti d’extrême droite nommerait un Premier ministre et prendrait le perchoir du Palais Bourbon.

Économistes et chefs d’entreprises inquiets du programme du RN

Face à cette perspective, syndicats et partis de gauche ont appelé à la mobilisation générale et surtout à l’union pour gagner les législatives de juillet. Plus réservés, les économistes et chefs d’entreprises se contentent d’alerter sur le programme de Marine Le Pen. Celui-ci risquerait de mettre l’économie française en déroute. Il menacerait aussi nos finances et notre patrimoine. Mais quelles mesures contient-il ?

Marine Le Pen veut un impôt sur la fortune financière (IFF)

On sait depuis la présidentielle de 2022 que Marine Le Pen veut créer un impôt sur la fortune financière (IFF), en remplacement de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) instauré par Emmanuel Macron après la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Contrairement à l’IFI, l’IFF exonère la résidence principale et les actifs professionnels, notamment agricoles. Mais il réintègre tous les actifs mobiliers et les œuvres d’art acquises depuis moins de dix ans.

L’IFF devrait rapporter 3,4 milliards d’euros

Selon Marine Le Pen, l’IFF apporte une solution pour protéger les classes moyennes qui entraient parfois dans l’ISF à cause de la possession d’un patrimoine immobilier familial. Cet impôt aura les mêmes taux et les mêmes seuils que l’ancien ISF, a-t-elle promis. Il devrait toucher 250.000 personnes et rapporter 3,4 milliards d’euros. A titre de comparaison, l’ISF permettait à l’Etat d’engranger environ 4 milliards d’euros annuels, tandis que l’IFI a recueilli 1,56 milliard d’euros en 2020.

Le RN veut l’exonération d’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans

Autres mesures concernant le patrimoine, l’exonération d’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans. Objectif : pousser les jeunes à rester en France (trop enclins à l’exode vers les Etats Unis) et à fonder leur famille (Marine Le Pen veut relancer la natalité). Cette mesure représenterait 2 milliards d’euros de manque à gagner. Par ailleurs, le RN prévoit de mettre en place un super prêt à taux zéro jusqu’à 100.000 euros pour favoriser l’accession à la propriété.

Constituer un fonds souverain pour faire travailler l’épargne dormant des Français

Les ménages de moins de 35 ans bénéficient de plus de souplesse. Ils pourraient ne rembourser qu’à hauteur de 40% à partir du troisième enfant. Mais là encore, cette mesure sera très coûteuse avec la forte hausse des taux depuis 2022. Notons en outre que le RN veut créer un fonds souverain pour faire travailler l’épargne dormant des Français. Marine Le Pen pense que cette sur-épargne pourrait servir à financer les PME et TPE, les infrastructures nucléaires ou encore la réindustrialisation.

Comme le RN, Bruno Le Maire lorgne aussi sur ce surplus d’épargne

Son but est de capter au moins 500 milliards d’euros d’ici à 2027. Rappelons que la France a l’une des sur-épargnes les plus élevées de l’OCDE. Début 2024, Bruno Le Maire a estimé à plus de 10.000 milliards d’euros l’argent logé dans les comptes bancaires dormants en Europe. Lui aussi souhaite faire travailler ce surplus d’épargne pour la croissance, l’emploi et l’innovation. Le RN n’est donc pas le seul à lorgner dessus. Toutefois, on craint que l’ensemble de ses mesures ne creuse davantage la dette française.

En France, la restauration rapide trace sa route

0

Une nouvelle étude révèle le succès de la restauration commerciale sur le territoire français. Avec un point d’orgue pour la restauration rapide manifestement très appréciée.

La France serait-elle devenue le pays du fast-food ? Cela semble bien être le cas, au-delà de l’origine de ce concept de cuisine rapide remontant aux États-Unis. Et pour cause, McDonald’s, Burger King, KFC, Quick, Subway et les autres chaînes connaissent un succès certain dans l’Hexagone.

C’est ce que révèle une étude du cabinet Food Service Vision impliquant les 423 acteurs du secteur recensés sur l’ensemble du territoire national. Les données dévoilées, lundi 27 mai dernier, témoignent du rôle de fer de lance de la restauration rapide dans l’industrie de la restauration de chaînes en France.

Elles évoquent une hausse de 30% du chiffre d’affaires entre 2019 et 2023, dépassant largement les progressions dans d’autres segments, dont la restauration à table. Celle-ci ne récolte que 4% de hausse sur la même période.

Le hamburger fait recette

Il s’agit, à en croire Food Service Vision, d’une conséquence de l’augmentation du nombre de points de vente chiffrés désormais à 16.027. Des stands où le hamburger se révèle être la plus populaire des restaurations. Il génère en effet plus du tiers du marché total en 2023.

Soit près de 8,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires généré. S’ensuivent le sandwich avec 1,4 milliard, le grill crédité d’un milliard, le poulet frit à 958 millions et la pizza avec 777 millions d’euros.

Il s’y ajoute les tacos avec un chiffre d’affaires de 434 millions d’euros. Soit un bond de 26% sur une année. Les donuts jouissent également d’un attrait évident, fort d’un total des ventes estimé au triple de la période précédente.

Un incontournable culinaire

Longtemps synonyme, à tort ou à raison, de la malbouffe, le fast-food semble s’être désormais imposé comme un incontournable du paysage culinaire français. Et ce malgré le contexte d’inflation galopante et conséquemment, de baisse du pouvoir d’achat.

De quoi inciter McDonald’s, numéro incontesté sur ce segment, à se frotter les mains. Mais au-delà des burgers et autres cuisines de la restauration rapide, c’est l’ensemble de l’industrie de la restauration commerciale qui a le vent en poupe en France.

En témoignent les 20,6 milliards d’euros de chiffres d’affaires générés en 2023 selon Food Service Vision. Cela représente le double du chiffre de 2020 et une flambée de 8% sur un an.

Entreprises : Zoom veut que notre jumeau numérique nous remplace aux réunions

0
Photo de visuals sur Unsplash

Zoom, la plateforme de visioconférence numéro un dans le monde, travaille sur un projet fou. A savoir, nous permettre de créer notre jumeau numérique pour qu’il participe aux réunions à notre place, grâce à l’intelligence artificielle. Cet avatar pourrait négocier et prendre des décisions comme on l’aurait fait.

Depuis sa démocratisation en 2022, l’intelligence artificielle fait beaucoup rêver. Les dirigeants de la tech imaginent des projets fous, qui semblent aujourd’hui utopiques. Comme celui d’Eric Yuan, PDG de Zoom, la première plateforme de visioconférence dans le monde. Lors d’un entretien avec le journaliste Nilay Patel pour le podcast Decoder de The Verge, le dirigeant a révélé son ambition ultime : nous permettre de créer notre propre avatar pour qu’il nous représente quelque fois au travail.

Zoom exploite un concept qui existe dans d’autres domaines

Grâce à l’intelligence artificielle (IA), les utilisateurs de Zoom pourraient créer leur jumeau numérique qui participerait aux événements à distance, comme les réunions professionnelles en ligne. Pour rappel, un jumeau numérique est une version virtuelle d’un objet ou d’un système physique réel. Cette représentation reflète avec précision l’état et le comportement de son homologue physique en utilisant des données liées aux modèles réels. Le secteur de l’industrie, par exemple, l’utilise à profusion.

Zoom donnera la possibilité de créer plusieurs clones numériques

Dans le cas de Zoom, il s’agirait d’une réplique de nous-même. Selon Eric Yuan, il serait possible de créer plusieurs clones numériques d’une seule personne. L’objectif est d’avoir des avatars doués dans un domaine précis, par exemple les négociations dans le cadre d’une vente. Pour se faire, il faudra paramétrer chacun de ces jumeaux numériques. Pour alimenter ces systèmes, Zoom donnera la possibilité à chaque utilisateur de disposer de son propre modèle de langage (LLM).

Le jumeau numérique s’occupera d’autres tâches

Chaque système serait personnalisé pour correspondre à la manière de penser et de s’exprimer de son modèle humain. Par ailleurs, le double numérique ne se contentera pas de nous remplacer à des réunions. Il devrait aussi nous aider à exécuter diverses tâches. Par exemple, consulter notre messagerie et nos e-mails, prendre nos appels téléphoniques, gérer des projets ou encore faire du codage. D’après Eric Yuan, on pourrait alors partir en voyage sans se soucier du travail derrière nous. Il suffit de programmer son avatar.

Zoom veut qu’on se consacre à des choses plus personnelles

Avec son idée de jumeau numérique, Zoom veut exploiter au mieux l’IA pour automatiser entièrement des tâches professionnelles répétitives. L’entreprise souhaite que les humains se passent de tâches peu satisfaisantes pour se concentrer sur les choses qui nous intéressent vraiment. Nous pourrions avoir plus de temps pour notre famille et pour les interactions interpersonnelles. On pourrait même travailler trois jours par semaine, l’avatar s’occupant du reste.

Des défis technologiques et des questions juridiques

Eric Yuan pense que sa technologie arrivera d’ici à quelques années. Il faut dire qu’il reste d’immenses défis technologiques à relever. On sait par exemple que les LLM nécessitent aujourd’hui une puissance de calcul colossale et qu’ils sont sujets aux hallucinations. Aussi, ce projet soulève des défis liés à la sécurité car une autre personne pourrait utiliser notre double numérique. Zoom dit qu’il travaillera à supprimer ces problèmes. Mais que fera-t-il des questions juridiques sur la personne de cet avatar ?

Nouvelle-Calédonie : des violences sur fond d’inégalités économiques

0
Photo de ev sur Unsplash

En Nouvelle-Calédonie, des émeutes ont eu lieu lundi et mardi en marge de l’adoption d’une réforme constitutionnelle modifiant le corps électoral. Elles ont fait plusieurs dégâts, avec des commerces pillés et/ou incendiés. Ces violences couvent de fortes inégalités économiques sur ce territoire ultramarin.

Le calme est partiellement revenu ce mercredi matin en Nouvelle-Calédonie. L’archipel français du Pacifique a vécu deux jours d’extrêmes violences dans la capitale Nouméa et ses environs, principalement Dumbéa et Mont-Dore. Des centaines de jeunes ont affronté les forces de l’ordre pour protester contre une réforme constitutionnelle qui modifie le corps électoral.

Les natifs de Nouvelle-Calédonie craignent de devenir minoritaires

Conformément à l’accord de Nouméa de 1998, seuls les natifs et les résidents de longue date de la Nouvelle-Calédonie peuvent prendre part aux élections provinciales et aux référendums locaux. Cette mesure vise à préserver l’équilibre entre la population autochtone kanake et les nouveaux habitants venant de France métropolitaine. Selon un recensement de 2019, les natifs représentent 41,2 % de la population, qui s’élève à 270.000 habitants. Ils craignent ainsi de devenir minoritaires et de ne plus pouvoir donner leur avis sur la gestion politique du territoire.

Une réforme constitutionnelle élargit le droit de vote aux nouveaux venus de France

Après l’adoption de la réforme constitutionnelle par l’Assemblée nationale, les indépendantistes du Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS) ont dénoncé le passage en force d’un texte menaçant l’existence du peuple autochtone. Ils appellent toutefois au calme les jeunes, qui sont devenus incontrôlables. La cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), pourtant à l’origine de la mobilisation, a fait le même appel.

Une centaine d’interpellations et trois décès en deux jours d’émeutes

Même si les parlementaires, réunis en Congrès à Versailles, validaient définitivement la réforme constitutionnelle, il est encore possible de trouver un accord global sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie d’ici juillet prochain. Cela permettrait de suspendre la révision constitutionnelle, avant les nouvelles élections provinciales prévues d’ici décembre. Craignant une escalade, le ministère de l’Intérieur a annoncé l’envoi de cinquante autres éléments du GIGN pour soutenir les gendarmes et policiers déjà sur place.

La Nouvelle-Calédonie, territoire en proie à des inégalités économiques

Les violences de lundi et mardi ont occasionné une centaine d’interpellations et de blessés, mais également fait trois décès. Au-delà de la réforme constitutionnelle, elles sont la manifestation d’une frustration sociale. En effet, plus de 26 % des jeunes Calédoniens sont au chômage, selon des chiffres de l’Insee. Aussi, un Calédonien sur cinq (51.000) vit sous le seuil de pauvreté. Les Kanaks sont particulièrement concernés.

Une crise sévère dans la filière du nickel, principal employeur local

Par ailleurs, la Nouvelle-Calédonie est le territoire ultramarin le plus cher. En 2022, l’écart de niveau de prix à la consommation avec l’Hexagone s’élevait à 31%. Cet écart atteignait 78 % pour les seuls produits alimentaires. Les difficultés économiques de l’archipel sont largement dues à la crise dans la filière du nickel, premier employeur local. Ce secteur fait face à la flambée des coûts de l’énergie et à la chute des cours du minerai, sans oublier la concurrence de l’Indonésie. Le gouvernement a annoncé un plan de redressement. Mais celui-ci ne fait pas l’unanimité.

Frais bancaires : la DGCCRF épingle une trentaine de banques

0
Frais bancaires : la DGCCRF épingle une trentaine de banques

En 2023, la DGCCRF a épinglé 39 des 181 banques contrôlées pour mauvaises pratiques en matière de frais bancaires. L’une d’entre elles, la Société Générale, a même écopé d’une amende record et a dû rembourser des clients.

La direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a présenté, le vendredi 3 mai, le bilan de son activité en 2023. Dans ce rapport annuel, l’organisme révèle qu’une banque sur cinq en France présente des irrégularités en matière de frais bancaires.

La DGCCRF épingle 39 établissements sur les frais bancaires

Les frais bancaires se sont les prélèvements effectués par les banques pour diverses opérations, dont la gestion du compte et un virement effectué dans un autre établissement. Ces transactions peuvent coûter très chères si on les multiplie. Selon la DGCCRF, 39 des 181 établissements bancaires contrôlés en 2023 étaient en anomalie au niveau des frais bancaires. Le gendarme dit avoir lancé 36 avertissements et dressé 3 procès-verbaux pour pratique commerciale trompeuse.

La DGCCRF sanctionne lourdement la Société Générale

La DGCCRF ne précise pas le nom des banques incriminées. Mais on sait qu’elle a infligé une lourde amende à l’une d’entre elles, la Société Générale. Début janvier, cette banque a écopé d’une sanction financière record de 4,5 millions d’euros « pour des prélèvements de commissions d’intervention non justifiées ». La Répression des fraudes assure que cette sanction est « proportionnée à la gravité des faits » et qu’elle a été proposée avec l’accord du parquet de Nanterre.

Une erreur de paramétrage informatique, assure la SG

La Société Générale a accepté l’amende salée et a reconnu « une erreur de paramétrage informatique dans l’application de commissions d’intervention ». Aussi, la banque a remboursé intégralement les clients particuliers concernés par les frais bancaires abusifs. Mais elle ne dit pas à combien s’élève le montant de ces remboursements.

Les frais bancaires rapportent 6,5 milliards d’euros par an

Pour 2022, la DGCCRF a constaté que 70 établissements bancaires sur les 315 contrôlés étaient en anomalie » sur les frais d’incidents. Soit 22% de banques en infraction, à peu près la même proportion qu’en 2023. Les sanctions ne changent donc rien aux habitudes de ces entreprises. L’association 60 millions de consommateurs ne croit  pas qu’elles vont un jour se mettre en conformité puisque cette pratique leur rapporterait jusqu’à 6,5 milliards d’euros par an.

Plus de 270.000 signalements enregistrés par la DGCCRF en 2023

La DGCCRF effectuent des contrôles dans d’autres secteurs d’activités comme les assurances et mutuelles, l’immobilier, le logement et le BTP. En 2023, elle a enregistré plus de 270.000 signalements sur sa plateforme Signal Conso. L’agence dit en avoir lu 70% et avoir apporté une réponse à 88% d’entre eux. Ces signalements concernent en particulier les produits vendus sur Internet (118.000), dont 29.040 produits alimentaires et non alimentaires en magasin.

Avec Lixo, l’intelligence artificielle fouille les poubelles

0
Photo de rivage sur Unsplash

Lixo, une startup française, a développé une intelligence artificielle capable de repérer les anomalies dans les poubelles dédiées au tri sélectif. Cette technologie permet de faire gagner du temps aux entreprises de collecte et de réduire les budgets des collectivités.

Pour faciliter la gestion des déchets et aider à leur valorisation, la startup Lixo a conçu une intelligence artificielle capable de repérer les anomalies dans les poubelles dédiées au tri sélectif. La technologie permet de gagner du temps et de réduire les coûts pour les collectivités.

Le capteur de Lixo prend des photos en rafale

La technologie de Lixo prend la forme d’un boîtier intégrant des caméras miniaturisées. Ce capteur est fixé au-dessus de la trémie (réservoir) du camion-benne. Il prend des photos en rafale lors du déversement des poubelles. Ces photos sont ensuite transmises en temps réel à un mini-ordinateur installé dans l’habitacle, au pied de la cabine du chauffeur. Le micro-ordinateur se charge à son tour de repérer instantanément les mauvais déchets grâce à un algorithme de reconnaissance.

Il a un degré de précision de l’ordre de 95 %

Selon la fondatrice de Lixo, Marjorie Darcet, l’intelligence artificielle parvient à reconnaître divers déchets, notamment des bouteilles d’eau, des végétaux, des cartons et des sacs noirs, avec des degrés de précision de l’ordre de 95 %. Elle serait même capable de détecter des objets plus rares, comme des bonbonnes de gaz dangereux pour le personnel. Un autre point fort du système, c’est qu’il s’adapte aux températures très basses de l’hiver et celles très hautes de l’été. Aussi, il supporterait le nettoyage à haute pression dans les camionss.

Plusieurs collectivités ont adopté l’IA de Lixo

Grâce à la détection des anomalies, Lixo réduit les dépenses des collectivités. Car un déchet jeté dans la mauvaise poubelle coûte deux à trois fois plus cher aux autorités. Plusieurs collectivités ont déjà adopté le dispositif, dont la Métropole européenne de Lille (MEL). Celle-ci a intégré l’intelligence artificielle dans 11 de ses 60 camions de ramassage. Grâce à cette technologie, elle parvient à réduire drastiquement les erreurs de tri ainsi que son budget.

Pas question de repérer les foyers à l’origine des anomalies

Grâce à l’IA de Lixo, on peut aussi associer des images à l’étiquette RFID des poubelles pour identifier les foyers à l’origine des anomalies. Mais les autorités préfèrent ne pas utiliser le système à cet effet. Selon le vice-président en charge de la gestion des déchets de la MEL, Régis Cauche, il s’agit de faire de la pédagogie et non du name and shame ou de la répression. Ainsi, les données récoltées par l’IA lors des collectes restent anonymes.

La médiation et la sensibilisation, plutôt que la répression

Les collectivités préfèrent cibler les quartiers où il y a trop d’anomalies. C’est plus acceptable. Une fois un quartier problématique identifié, des ambassadeurs du tri y sont envoyés pour des actions de médiation et de sensibilisation. Les autorités n’appliquent pas de sanctions sur les zones fautives. En revanche, elles envisagent des peines pour les professionnels comme les restaurants et les pizzerias.

DOSSIERS

Une superbactérie.

Infections nosocomiales : les bactéries à Gram enfin sous contrôle ?

Nosopharm, une startup française de biotechnologie, finalise la conception d’un nouvel antibiotique efficace contre les bactéries à Gram responsables de la plupart des infections...

PORTRAITS

Antoine Armand

Qui est Antoine Armand, le nouveau locataire de Bercy ?

Antoine Armand a été nommé ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie au sein du premier gouvernement Barnier, ce samedi 21 septembre. Il succède...