Le retour de l’impôt pour sauver l’économie

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Le nouveau gouvernement envisage de mettre fin à certains avantages fiscaux longtemps réservés aux entreprises et ainsi qu’aux hauts revenus. Objectif : faire participer tout le monde à l’effort de guerre manifestement indispensable pour des finances publiques plus saines.

La France, deuxième économie européenne, se trouve à un tournant crucial. Après sept années de présidence d’Emmanuel Macron marquées par des baisses d’impôts pour les plus riches et les entreprises, le gouvernement s’apprête à faire machine arrière.

Cela pourrait passer par la hausse de l’impôt forfaitaire (ou « flat tax » en anglais) à 35% contre 30% (soit 12,8% d’impôt sur le revenu et 17,2% de prélèvements sociaux) actuellement. L’impôt sur la fortune pourrait également être rétabli, même si le Premier ministre reste flou quant à cette éventualité.

L’autre mesure à l’étude concerne la mise en place d’une taxe temporaire sur les « superprofits » des grandes entreprises. Autrement dit, une taxation des bénéfices exceptionnellement élevés réalisés dans des périodes de crise, dont le Covid-19 par exemple.

La fin du « président des riches » ?

Toutes ces mesures envisagées participent d’une stratégie destinée à renflouer les caisses bien exsangues de l’État. Pour cause, la dette publique atteint des sommets (plus de 110% du PIB) et le déficit continue de se creuser (6% du PIB attendu en 2024).

De quoi accentuer le besoin pressant de nouvelles sources de financement au risque d’alourdir encore la dette désormais à 3 000 milliards d’euros, soit plus de 110 % du produit intérieur brut, le niveau le plus élevé d’Europe après celles de la Grèce et de l’Italie.

« Les plus riches doivent prendre part à l’effort de solidarité », a ainsi averti le chef du gouvernement, dimanche 22 septembre dernier sur France 2. Quitte à revenir sur l’un des principes cardinaux du président Emmanuel Macron de ne pas en rajouter aux taxes, notamment pour les plus fortunés et les grandes sociétés ?

Le monde des affaires entre résignation et inquiétude

Le locataire de l’Élysée se refuse de le reconnaître, mais il semble l’état de déliquescence actuelle des finances publiques n’offrent pas de grande marge de manœuvre. Un virage fiscal se dessine donc, sous le regard impuissant du monde des affaires.

Ainsi, Patrick Martin, président du Medef, s’est dit « prêt à discuter » d’une hausse d’impôts pour les entreprises, à condition que le gouvernement réduise drastiquement les dépenses publiques.

De son côté, Rodolphe Saadé, PDG du géant du transport maritime CMA CGM, a déclaré que son groupe était disposé à verser une contribution exceptionnelle pour aider à renflouer les caisses de l’État. Quant aux investisseurs étrangers, on observe pour l’heure, un silence de plomb.

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