L’opérateur télécom : un expert à double casquette

0

Alors que le marché des télécommunications est en constante évolution, les opérateurs doivent allier une solide expertise technique à un sens aigu du commerce pour répondre aux besoins de leurs partenaires-revendeurs.

Le secteur des télécommunications, en perpétuelle mutation, exige de ses acteurs une polyvalence sans faille. Au cœur de cette dynamique, l’opérateur télécom se positionne comme un véritable chef d’orchestre, capable de jongler avec les subtilités techniques et les enjeux commerciaux. Pour répondre aux attentes de partenaires-revendeurs de plus en plus exigeants et informés, ce professionnel doit incarner un profil hybride, mêlant habilement compétences techniques et qualités commerciales.

Maîtriser les rouages techniques : une condition sine qua non

L’opérateur est dans l’obligation de connaître les technologies de télécommunications afin de conseiller efficacement les partenaires et leur proposer des solutions adaptées. Il est ainsi amené à se tenir constamment informé des dernières innovations en matière de réseaux mobiles, d’internet haut débit ou encore de téléphonie sur IP. En s’appuyant sur cette expertise technique, l’opérateur comprend les besoins spécifiques de chaque partenaire et lui présente les offres les plus pertinentes.

Au-delà des connaissances théoriques, l’opérateur télécom doit également maîtriser les outils et les logiciels utilisés dans son secteur. Cela lui permet de réaliser des diagnostics, de configurer des équipements et de résoudre les éventuels problèmes rencontrés par les clients finaux de ses partenaires-revendeurs. Cette aptitude à agir rapidement et efficacement est essentielle pour satisfaire les partenaires et leurs clients.

Comme l’indique Franck Loisel, responsable des ventes indirectes région Grand Ouest de l’opérateur télécom Stelogy, « il faut avoir les armes pour accompagner les partenaires-revendeurs sur n’importe quelle offre télécom. Sans une réelle expertise technique, l’opérateur n’est pas en mesure de résoudre toutes les problématiques ».

Un sens aigu du commerce pour convaincre et vendre

Si la maîtrise des aspects techniques est indispensable, il ne faut pas négliger le volet commercial. Un opérateur performant doit faire preuve d’un sens aigu du commerce pour identifier les besoins de ses prospects, les convaincre de la valeur ajoutée des solutions proposées, et conclure des partenariats.

Ensuite, les partenaires comptent sur l’opérateur pour modéliser leurs offres d’un point de vue technologique, tout en assurant leur rentabilité. « Prenons l’exemple du remplacement du réseau cuivre par la fibre optique. Il représente un coût qu’il faut savoir anticiper et rentabiliser au mieux. En aidant ses partenaires à développer leur stratégie commerciale, Selogy leur permet de proposer à leurs clients des solutions optimales, au meilleur prix », précise Franck Loisel.

Grâce au savoir-faire technico-commercial de l’opérateur, les partenaires apprennent également à présenter leurs offres télécoms de manière attractive, à les vendre, et à fidéliser leur clientèle finale. Ils peuvent aussi profiter de l’accompagnement de l’opérateur pour identifier des prospects, et les convertir en clients.

La relation client est au cœur des télécommunications. C’est pourquoi l’opérateur doit posséder d’excellentes qualités relationnelles. Écoute active, sens de la persuasion, proximité, flexibilité, réactivité… Autant d’atouts qui lui permettent de construire des relations de confiance avec ses partenaires-revendeurs, et de les soutenir dans leurs choix.

 

En somme, le profil de l’opérateur télécom est résolument hybride. Il combine une réelle expertise technique avec de solides qualités commerciales. Cette double compétence lui permet de répondre aux enjeux d’un marché des télécommunications en constante mutation et de se positionner comme un véritable allié pour ses partenaires.

Pouvoir d’achat : pourquoi les salaires augmenteront moins en 2025 ?

0

Les salaires en France devraient augmenter de 2,47% l’année prochaine, selon une étude du cabinet Alixio. Cette progression est nettement inférieure aux hausses enregistrées en 2023, et bien en dessous de l’inflation des dernières années, ce qui accentue les inquiétudes sur le pouvoir d’achat. 

Une lente reprise face à l’inflation 

Entre 2020 et 2023, l’inflation a considérablement réduit le pouvoir d’achat des ménages. Si en 2023 les salaires avaient progressé de 4,1%, cette augmentation restait inférieure au taux d’inflation de 4,9%, selon l’INSEE. Résultat : les salaires n’ont pas compensé la flambée des prix, en particulier ceux des produits essentiels et de l’énergie. 

Durant l’année 2025, bien que l’inflation diminue, les prix resterons nettement supérieurs à leur niveau de 2020. De plus, les dispositifs de soutien de l’État, tels que le bouclier tarifaire ou les primes exceptionnelles Macron, ont pris fin. Moins de 4% des entreprises prévoient de verser une prime cette année, aggravant la perte de pouvoir d’achat accumulée depuis quatre ans. 

Une dynamique salariale inégale 

Les augmentations prévues pour 2025 mettront en lumière les disparités entre les secteurs. Les métiers en tension comme la cybersécurité, l’intelligence artificielle et la finance spécialisée (les fusions et acquisitions), devraient connaître des hausses de salaires supérieures à la moyenne, allant de 3% à 5%. Les postes dans les ressources humaines, essentiels en période de restructuration, bénéficieront également d’une progression notable, à hauteur de 4%. 

En revanche, des secteurs comme le commerce et la construction, moins portés par la transformation numérique ou les enjeux stratégiques, verront des augmentations limitées autour de 2,1% à 2,2%. 

Un marché de l’emploi sous pression 

La baisse des perspectives d’augmentation salariale s’inscrit dans un contexte économique tendu. Près de 50% des entreprises envisagent un gel des recrutements, et 30% prévoient de réduire leurs effectifs. Si le chômage augmente, la peur de perdre son emploi pourrait freiner les revendications salariales, malgré des tensions déjà palpables. 

Cependant, certains profils resteront recherchés, notamment chez les cadres et les managers, où les besoins demeurent importants. Ce déséquilibre pourrait accentuer les inégalités entre les catégories socio-professionnelles, avec une progression des salaires concentrée sur les métiers stratégiques ou en forte demande. 

Une érosion du pouvoir d’achat durable 

Les modestes hausses salariales prévues pour 2025 ne permettront pas de combler les pertes de pouvoir d’achat accumulées ces dernières années. Tandis que l’économie se fragilise, de nombreux salariés devront composer avec un quotidien plus contraint, malgré une inflation en ralentissement. 

 

Carrefour : la cybersécurité au cœur de la logistique des JO 2024

0

Partenaire officiel des Jeux Olympiques de Paris 2024, Carrefour a relevé un double défi : assurer une logistique massive tout en protégeant ses infrastructures numériques dans un contexte de menaces accrues.

Une infrastructure numérique sous pression

Durant les JO, Carrefour a fourni 40 000 repas quotidiens aux athlètes et géré trois magasins éphémères situés dans des lieux stratégiques comme le village olympique. Cette réussite logistique reposait sur une infrastructure numérique complexe comprenant 900 téraoctets de données dans le cloud et des milliers d’appareils connectés. Selon Guillaume Cécile, SecOps Manager chez Carrefour, l’événement a été un véritable test de résistance. « Les JO ont placé Carrefour dans un environnement exigeant en termes de rapidité et de sécurité », explique-t-il.

Chaque mois, le groupe détecte en moyenne 1 000 attaques ciblant ses systèmes. Ces menaces incluent le credential stuffing (réutilisation de mots de passe), le scraping de données sensibles ou encore des reconnaissances réseau malveillantes.

La cartographie des équipements, clé de la protection

Pour faire face à ces défis, Carrefour s’est associé à Armis, une entreprise spécialisée dans la surveillance des appareils connectés. Cette collaboration a permis de cartographier en temps réel tous les équipements présents sur les réseaux, des imprimantes oubliées aux équipements IoT. « Près de 40 % des actifs connectés n’étaient pas répertoriés, incluant des appareils obsolètes ou mal configurés », révèle Guillaume Cécile.

Dans les magasins éphémères ainsi que le siège, Carrefour a pu détecter des anomalies grâce à des sondes installées dans les entrepôts. Des routeurs non mis à jour depuis dix ans ou des équipements industriels connectés au réseau principal figuraient parmi les failles critiques identifiées.

Des leçons pour l’avenir

Au-delà des failles techniques, des usages inattendus ont mis en lumière des risques insoupçonnés. Une console de jeux connectée ou une Tesla utilisant le réseau d’un entrepôt illustrent l’importance de sensibiliser les employés. « La cybersécurité repose aussi sur l’éducation et la responsabilisation de chacun », insiste Guillaume Cécile.

L’expérience des JO a conduit Carrefour à renforcer ses protocoles de sécurité. Désormais, tous les appareils doivent être validés avant leur connexion, et des campagnes internes sensibilisent les employés aux bonnes pratiques. Les sondes déployées pour l’événement sont progressivement étendues à d’autres sites du groupe.

Carrefour a donc posé les bases d’un nouveau standard en cybersécurité. Ce savoir-faire partagé au sein du secteur renforce la préparation de l’entreprise face aux défis numériques à venir. « Les JO 2024 ont été une opportunité unique de tester nos infrastructures. Aujourd’hui, nous sommes mieux préparés pour l’avenir », conclut Guillaume Cécile

Les crédits à la consommation : un soutien clé pour les ménages en période de fin d’année

0
Accountant calculating profit with financial analysis graphs. Notebook, glasses and calculator lying on desk. Accountancy concept. Cropped view.

Face aux dépenses de fin d’année, le crédit à la consommation s’impose comme une solution pratique pour de nombreux Français. Entre taux avantageux et démarches simplifiées, il permet de concilier projets personnels et gestion budgétaire. 

Les fêtes de fin d’année s’accompagnent de dépenses importantes pour de nombreux Français. Cadeaux, vacances ou encore frais liés à l’hiver, comme le chauffage et les pneus, pèsent sur les budgets. En 2024, malgré une baisse de l’inflation à 1,2 %, le pouvoir d’achat reste sous pression. Face à cette situation, le recours aux crédits à la consommation s’impose comme une solution privilégiée pour faire face à ces dépenses sans déséquilibrer ses finances. 

Les crédits à la consommation englobent plusieurs types de prêts : crédits affectés, prêts personnels non affectés et crédits renouvelables. Ce dernier, également connu sous le nom de crédit revolving, offre une réserve d’argent disponible à tout moment, se reconstituant au fil des remboursements. Idéal pour gérer des imprévus ou profiter de promotions attractives, il répond aux besoins de flexibilité des ménages. 

Obtenir un crédit est devenu plus accessible avec la numérisation des démarches. Les plateformes en ligne permettent d’ajuster les conditions de remboursement, comme étendre la durée ou réduire les mensualités, offrant ainsi une adaptabilité accrue aux emprunteurs. 

Le crédit à la consommation connaît un regain d’intérêt grâce à la baisse des taux directeurs opérée par la Banque centrale européenne (BCE) en octobre 2024. Ces réductions, qui devraient se poursuivre, influencent indirectement les taux des crédits, les rendant plus attractifs. Pour un projet personnel ou pour combler des dépenses imprévues, emprunter devient ainsi une option économiquement intéressante. 

Les soldes et promotions de fin d’année sont une période idéale pour réaliser des achats importants à moindre coût. Les crédits à la consommation offrent une capacité d’achat immédiate permettant de profiter de ces opportunités sans attendre. Dans un contexte où les ménages continuent de privilégier l’épargne, ces prêts constituent un levier pour concilier achats stratégiques et gestion responsable du budget. 

Les acteurs financiers innovent pour répondre aux attentes des consommateurs, en proposant des conditions flexibles et des démarches simplifiées. En cette période de fin d’année, où les dépenses se multiplient, ces solutions permettent de maintenir un équilibre budgétaire tout en réalisant des projets personnels. 

Le crédit à la consommation, bien que temporaire, s’impose comme un outil clé pour traverser la période des fêtes sereinement, tout en restant attentif à sa capacité de remboursement. 

Accord UE-Mercosur : entre espoirs et contestations

0

L’accord de libre-échange conclu entre l’Union européenne et le Mercosur suscite des réactions contrastées. Alors que la Commission européenne salue une avancée économique majeure, l’opposition politique et les acteurs agricoles français dénoncent un texte jugé préjudiciable à l’environnement et aux agriculteurs européens.

Une avancée économique célébrée par Bruxelles

La présidente Ursula von der Leyen a présenté l’accord comme une étape clé pour renforcer les échanges commerciaux entre l’UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay). Selon elle, les garanties ajoutées au texte protègent les secteurs sensibles, notamment l’agriculture européenne. Bruxelles insiste sur les avantages pour les entreprises européennes, qui bénéficieront de tarifs douaniers réduits et d’un accès élargi à de nouveaux marchés. Cet accord est également perçu comme une opportunité stratégique pour contrecarrer l’influence croissante de la Chine en Amérique latine.

Consciente des critiques, la Commission affirme avoir intégré des mécanismes visant à préserver les engagements climatiques de l’UE. Elle met en avant une clause exigeant la lutte contre la déforestation en Amazonie. Cependant, ces garanties restent floues, et les défenseurs de l’environnement s’interrogent sur leur applicabilité réelle, surtout dans un contexte où le Brésil, sous l’ère Bolsonaro, a été accusé de négligence écologique.

La fronde française : un rejet unanime

En France, le secteur agricole se montre particulièrement remonté. La FNSEA, principal syndicat agricole, parle d’un « coup de poignard ». Les agriculteurs dénoncent l’arrivée probable de produits moins chers issus de normes sanitaires et environnementales moins exigeantes, ce qui pourrait affaiblir la compétitivité des producteurs français. Le vice-président de la FNSEA, Luc Smessaert, craint également une pression accrue sur les prix, déjà affectés par l’inflation et les crises successives. Des manifestations paysannes se profilent pour contrer ce qu’ils perçoivent comme une menace pour leur survie.

Les responsables politiques de tous bords fustigent cet accord. La France Insoumise parle d’une trahison envers les agriculteurs et l’environnement, tandis que le Rassemblement National accuse Emmanuel Macron de jouer un double jeu, affirmant s’opposer à l’accord tout en permettant son avancement. À l’Assemblée nationale, la question polarise également, le gouvernement étant accusé d’affaiblir la voix française en Europe. Ce bras de fer révèle les fractures idéologiques sur la politique commerciale de l’UE et les priorités environnementales.

Les perspectives d’une ratification incertaine

Malgré l’annonce de l’accord, la ratification par le Parlement européen et les États membres reste à venir. La France, soutenue par quelques pays, pourrait tenter de bloquer le processus en s’appuyant sur les arguments environnementaux et agricoles. Cependant, la Commission européenne pourrait chercher à amadouer les opposants en proposant des compensations ou des ajustements au texte.

L’accord Mercosur met en lumière le dilemme entre ouverture économique et souveraineté environnementale. Certains experts estiment que refuser cet accord pourrait isoler l’UE dans la compétition internationale, tandis que d’autres appellent à repenser la politique commerciale pour mieux aligner les intérêts économiques et écologiques. La France pourrait jouer un rôle clé en proposant des solutions alternatives pour préserver l’équilibre entre ces priorités.



Accord salarial à la SNCF : une avancée insuffisante pour calmer la grogne syndicale

0

Alors qu’un accord salarial a été conclu entre la direction de la SNCF et deux syndicats, la contestation demeure vive, notamment en raison des tensions sur d’autres dossiers comme le fret ferroviaire et l’ouverture à la concurrence.

Un accord salarial qui protège le pouvoir d’achat

Vendredi soir, l’Unsa-Ferroviaire et la CFDT-Cheminots ont signé un accord salarial avec la direction de la SNCF. Cet accord prévoit une augmentation moyenne des salaires de 2,2 % en 2025, dont 0,7 point au-dessus de l’inflation prévue à 1,5 %, selon les estimations de la Banque de France. La direction a mis en avant le fait que cette hausse dépasse pour la quatrième année consécutive l’inflation, garantissant ainsi la protection du pouvoir d’achat des cheminots.

L’accord ne se limite pas aux hausses générales de salaires. Une partie de cette augmentation repose sur des avancements liés à l’ancienneté et des augmentations individuelles représentant 1,7 %. En complément, la prime de travail des cheminots sera revalorisée de 15 euros par mois. Ces mesures sont rendues possibles par les bons résultats financiers de la SNCF, positifs depuis six semestres consécutifs, selon la direction.

La direction a souligné que cet accord salarial ne pèsera ni sur les contribuables ni sur les voyageurs. Cette précision vise à rassurer dans un contexte où la SNCF est souvent accusée d’alourdir la dette publique ou d’augmenter les tarifs pour financer ses évolutions salariales.

Une division syndicale face à l’accord

Malgré les avancées de cet accord, la CGT-Cheminots, première organisation syndicale de la SNCF, et SUD-Rail, troisième syndicat, n’ont pas signé. Les deux organisations estiment que les propositions ne répondent pas aux attentes des cheminots. SUD-Rail a qualifié l’accord de « pas à la hauteur », tandis que la CGT pointe un manque d’ambition pour compenser pleinement la hausse du coût de la vie et récompenser les efforts des employés.

François Durovray, ministre délégué chargé des Transports, s’est félicité de cet accord, qu’il considère comme le fruit d’un dialogue social constructif. Cependant, cette satisfaction masque des fractures au sein des syndicats. La division entre signataires et non-signataires illustre les difficultés à fédérer autour d’une vision commune, dans un contexte où la confiance envers la direction de la SNCF semble fragilisée.

Pour la CGT et SUD-Rail, l’enjeu ne se limite pas aux augmentations de salaires. Ces syndicats dénoncent un manque de concertation sur d’autres dossiers, notamment la restructuration du fret ferroviaire et l’ouverture à la concurrence, deux sujets jugés cruciaux pour l’avenir du secteur et des cheminots.

Un mouvement social annoncé pour décembre

Tous les syndicats de la SNCF, y compris ceux ayant signé l’accord salarial, appellent à une grève à partir du 11 décembre. Ce mouvement est motivé par des préoccupations liées à des enjeux plus larges que les salaires. Le démantèlement de Fret SNCF et les modalités de l’ouverture à la concurrence cristallisent les tensions, alimentant un climat social tendu.

La restructuration de Fret SNCF, annoncée pour répondre aux exigences européennes de concurrence, suscite une vive opposition. Les syndicats dénoncent une mesure précipitée qui risque de fragiliser un secteur essentiel à la transition écologique et à la réduction des émissions de CO2. Ils estiment que cette réforme, sous couvert de rationalisation, pourrait entraîner des suppressions de postes et une dégradation des conditions de travail.

Face à cet appel à la mobilisation, le ministre des Transports a exhorté à la responsabilité, qualifiant cette grève d’ »incompréhensible » dans le contexte d’un accord salarial signé et de bons résultats financiers. Cependant, son appel risque de ne pas suffire à apaiser la colère des cheminots, qui se sentent délaissés sur des dossiers jugés structurants pour leur avenir.



Notre-Dame : les vestiges, un trésor archéologique

0

Alors que Notre-Dame de Paris s’apprête à rouvrir après cinq ans de restauration, les vestiges de l’incendie de 2019 révèlent une autre facette de cette tragédie. Fragments de bois, de pierre et de métal sont devenus les témoins silencieux d’une histoire à la croisée du drame, de l’archéologie et de la science.

Une collecte archéologique sans précédent : entre urgence et précision

Dès les premiers jours qui ont suivi l’incendie, les autorités ont décidé de traiter les débris comme des vestiges archéologiques. Un choix inédit par son ampleur : plus de 10 000 morceaux de bois, des blocs de pierre noircis et des fragments métalliques ont été collectés. Ce travail de sauvetage a impliqué des mesures drastiques, comme l’établissement d’un site sous tentes sur le parvis pour inventorier les débris.

L’instabilité de la cathédrale et les risques d’effondrement ont empêché les archéologues d’intervenir directement sur le site. Ils ont dû recourir à des relevés photogrammétriques et à des outils télécommandés pour extraire chaque élément. Les fragments situés sur les voûtes ont été récupérés par des cordistes, dans une opération minutieuse mêlant archéologie et expertise technique.

Chaque pièce a été numérotée et classée avec précision. Ces informations ont permis de nourrir le projet de reconstruction. Les architectes ont, par exemple, étudié les éléments calcinés pour comprendre les techniques d’assemblage de la charpente du XIIIe siècle. Ce travail a aussi servi à reproduire fidèlement la flèche de Viollet-le-Duc, détruite par les flammes.

Les vestiges : des témoins silencieux au service de la science

Les vestiges sont entreposés dans un lieu tenu secret, sous haute sécurité en raison des risques de contamination au plomb. Seules quelques personnes autorisées, équipées de combinaisons intégrales, peuvent accéder à ces fragments : des poutres partiellement calcinées, des clous en métal tordus, et même une cloche miraculeusement intacte.

Certains vestiges se démarquent par leur état de conservation. Parmi eux, une tête d’ange encore ornée de polychromie rouge et bleue, ou des morceaux de frises sculptées. Ces éléments, souvent invisibles avant l’incendie, offrent une vision unique des techniques artistiques et architecturales utilisées à différentes époques.

Les chercheurs étudient ces fragments pour remonter le temps. Les poutres calcinées permettent d’identifier l’origine des forêts médiévales utilisées pour la charpente, tandis que les cernes des bois aident à comprendre les évolutions climatiques passées. À plus long terme, ces vestiges pourraient révéler de nouvelles données grâce aux progrès techniques futurs.

Préserver pour l’avenir : un défi patrimonial et scientifique

Si certains fragments seront exposés dans des musées, une grande partie restera destinée à la recherche. Ce choix illustre une volonté de transmettre aux générations futures une ressource patrimoniale unique, en préservant l’intégralité des vestiges de l’incendie.

L’analyse des vestiges a permis de confirmer des techniques de construction anciennes, comme l’usage du bois vert pour la charpente. Cette approche contribue à adapter les méthodes actuelles aux savoir-faire médiévaux et à respecter l’authenticité de Notre-Dame.

Laurent Roturier, directeur de la Drac, souligne que ces vestiges représentent une opportunité unique pour l’archéologie. Les catastrophes patrimoniales ont souvent été des révélateurs de connaissances nouvelles, mais l’ampleur de celle de Notre-Dame en fait un cas sans précédent. Ce trésor archéologique ouvre des perspectives pour comprendre non seulement l’histoire de la cathédrale, mais aussi celle de l’architecture gothique et des restaurations du XIXe siècle.



Le luxe français : entre ralentissement et avenir prometteur

0

Le secteur du luxe français, après une croissance exceptionnelle, fait face à un ralentissement, mais reste un acteur clé de l’économie mondiale. En dépit des défis, la France maintient sa position de leader grâce à ses marques emblématiques et une forte demande locale et internationale.

Un ralentissement qui reste sous contrôle

Après le rebond spectaculaire du secteur post-Covid, le marché du luxe a atteint des niveaux inédits, notamment en 2021, avec une croissance supérieure à celle de 2019. Cette euphorie s’est poursuivie jusqu’en 2022, mais la première partie de l’année 2023 a marqué un ralentissement. Si le secteur a encore enregistré un taux de croissance de 10 % au premier trimestre 2023, cette décélération est davantage perçue comme une normalisation que comme une crise profonde. Le ralentissement a d’ailleurs commencé dès la fin 2022, bien que les groupes de luxe aient encore enregistré de bons résultats.

L’inflation et le climat d’incertitude économique ont particulièrement affecté les clients « aspirationnels », ceux qui achètent du luxe de façon ponctuelle, souvent sur des produits d’entrée de gamme. Les États-Unis ont observé ce phénomène de manière marquée, car après le rebond post-Covid, l’assouplissement des mesures économiques a freiné la demande. Cela démontre que la croissance rapide du secteur était en partie soutenue par des politiques économiques temporaires, dont la disparition a contribué à cette normalisation.

Le luxe est un secteur clé pour l’économie française. Il représente plus de 3 % de la population active en France, avec plus d’un million d’emplois directs et indirects liés à cette industrie. En raison de la demande constante, les maisons de luxe françaises prévoient de pourvoir 20 000 emplois d’ici 2025, notamment pour compenser les départs à la retraite. Ces emplois couvrent une large gamme de professions allant de la production à la distribution, en passant par la gestion des boutiques de luxe.

La France : un leader mondial du luxe

La France reste le leader mondial du luxe, à la fois grâce à ses marques emblématiques et ses groupes influents. Des entreprises comme LVMH, Kering, Hermès et Chanel figurent parmi les plus grandes marques du secteur. La France occupe ainsi la première place mondiale, avec cinq des sept premières maisons du marché du luxe. En comparaison, des pays comme la Suisse ou l’Italie sont particulièrement forts dans des segments spécifiques, comme l’horlogerie et la chaussure, mais peinent à égaler l’influence des marques françaises.

Si le marché français reste un pilier important, la majorité des achats de luxe dans l’Hexagone ne proviennent plus des touristes étrangers, notamment asiatiques, mais des clients locaux. Avant la pandémie, près de 60 % des achats de luxe en France étaient réalisés par des touristes. Depuis le retour de la clientèle locale, notamment française, après le Covid, la dynamique s’est rééquilibrée. Cependant, le marché mondial reste dominé par une forte demande internationale.

Dans le panorama mondial, les consommateurs américains dominent avec environ 30 à 35 % des achats de luxe, suivis par la Chine, dont la part a chuté après la pandémie. Avant celle-ci, les consommateurs chinois représentaient environ 30 % du marché mondial, mais leur influence a diminué, atteignant seulement 18 % en 2022. Toutefois, des prévisions optimistes suggèrent que la Chine pourrait bientôt retrouver sa place de leader sur le marché, atteignant entre 38 et 40 % des achats mondiaux d’ici 2030.

La compétitivité du marché et les défis à venir

Le secteur du luxe reste soumis à une forte concurrence, non seulement entre les grandes marques établies, mais aussi avec l’émergence de nouveaux acteurs. Si la France conserve une position dominante, des pays comme la Suisse et l’Italie restent des compétiteurs de taille, particulièrement dans certains segments comme l’horlogerie et la maroquinerie de luxe. Les maisons françaises doivent donc continuellement innover pour maintenir leur prééminence face à ces défis.

L’évolution des attentes des consommateurs, notamment des jeunes générations, oblige les maisons de luxe à s’adapter. La quête d’authenticité, la conscience sociale et écologique et l’intérêt pour des expériences uniques deviennent des facteurs déterminants dans le choix des consommateurs. La manière dont les maisons répondent à ces nouvelles demandes pourrait bien déterminer leur avenir sur le marché mondial.

Enfin, l’industrie du luxe se distingue par sa capacité à résister aux crises économiques. Si le ralentissement actuel est noté, il s’inscrit dans un cycle normal de croissance, et la solidité des grandes maisons leur permet de surmonter des périodes difficiles. Les marques françaises, en particulier, bénéficient d’une expertise unique qui leur permet de rester en tête de course, tout en naviguant habilement entre les défis économiques et les nouvelles attentes des consommateurs.


Trump : l’Europe face aux nouveaux défis économiques

0

La réélection de Donald Trump aux États-Unis suscite de vives inquiétudes en Europe. Protectionnisme, hausse des droits de douane, et renouveau de la fracturation hydraulique marquent un tournant qui pourrait peser lourdement sur les entreprises européennes. 

Une dépendance énergétique renforcée

Depuis la guerre en Ukraine et la fin des importations de gaz russe, les pays européens se tournent massivement vers le gaz naturel liquéfié (GNL) des États-Unis, un choix coûteux. Avec le retour de Donald Trump, la production américaine de gaz pourrait être relancée grâce à la fracturation hydraulique, une technique controversée. Cette décision pourrait renforcer l’approvisionnement en gaz pour l’Europe, mais sans forcément faire baisser les prix, car le GNL reste cher une fois liquéfié, transporté, et regazéifié.

Si ce gaz est une solution transitoire pour certains, notamment en Allemagne qui souhaite s’éloigner du charbon, il n’en reste pas moins une énergie fossile. Pour Pierre-André de Chalendar, bien que le gaz soit plus respectueux du climat que le charbon, ce recours ne répond pas aux objectifs européens de décarbonation. En France, moins dépendante grâce à l’énergie nucléaire, l’impact est moindre, mais la dépendance au gaz américain pose une question cruciale pour l’avenir de la transition énergétique européenne.

En relançant la production de gaz, Donald Trump pourrait réduire les prix aux États-Unis, ce qui pourrait indirectement alléger les coûts pour les importations européennes. Néanmoins, en l’absence de production propre et d’une dépendance accrue aux importations, les industries européennes restent vulnérables aux fluctuations des prix de l’énergie, avec un impact majeur sur leur compétitivité mondiale.

Un protectionnisme américain préoccupant pour les entreprises européennes

Dans le cadre de sa politique protectionniste, Donald Trump entend augmenter les droits de douane sur tous les produits importés aux États-Unis. Pour les exportateurs français, bien que moins exposés que les Allemands, cette mesure pourrait avoir des conséquences, notamment pour les industries du luxe, de l’agroalimentaire (vin), et de la haute technologie. Si les consommateurs américains optent pour des produits locaux, cela pourrait réduire la demande de biens européens, augmentant ainsi la pression sur les entreprises exportatrices.

Selon Pierre-André de Chalendar, l’instabilité générée par cette politique protectionniste pourrait renforcer la concurrence des produits chinois en Europe. Face à des États-Unis plus fermés, la Chine pourrait en effet se tourner davantage vers l’Europe pour écouler ses produits, ce qui accentuerait la pression sur les entreprises européennes, déjà affaiblies par les restrictions énergétiques et la crise économique.

Face à l’offensive protectionniste de Trump, la réaction de l’Union européenne reste incertaine. D’après Chalendar, un sursaut d’unité européenne est nécessaire pour défendre les intérêts de l’industrie européenne. Si l’Europe répondait fermement, Trump pourrait revoir sa politique, mais une telle réaction nécessite une entente politique et une vision commune, encore trop souvent absentes.

Pressions fiscales et instabilité budgétaire en France

Dans le budget français pour 2025, le gouvernement prévoit une augmentation des impôts pour les grandes entreprises qui font des bénéfices. Bien que ce projet de loi soit encore en cours de discussion à l’Assemblée nationale, il suscite déjà des inquiétudes parmi les dirigeants d’entreprises, qui redoutent un climat économique encore plus difficile, en particulier dans un contexte international tendu.

Le budget 2025 envisage aussi une réduction des allègements de cotisations, augmentant ainsi le coût du travail pour les entreprises. Pour les chefs d’entreprise, cela pourrait limiter les embauches et affecter l’investissement, ce qui pourrait affaiblir davantage les entreprises françaises face à leurs concurrents internationaux. Pierre-André de Chalendar souligne que cette hausse de la pression fiscale pourrait être tolérable si elle s’accompagnait de réformes structurelles sur la dépense publique, nécessaires pour améliorer la compétitivité nationale.

La cacophonie à l’Assemblée nationale autour de ce budget accentue l’incertitude pour les entreprises. « L’incertitude n’est jamais bonne pour l’économie« , rappelle Chalendar. En effet, pour l’industrie française, déjà en difficulté, ce manque de clarté crée un climat instable qui retarde les prises de décisions et entrave les stratégies de croissance.

Plastique à la demande : une révolution ?

0

Une machine capable de transformer des objets en plastique en quelques heures sur simple demande pourrait bouleverser notre gestion des ressources et notre consommation. Cette innovation, encore à l’état de concept, ouvre la voie à des applications prometteuses dans la lutte contre la pollution plastique et pour une économie plus circulaire.

Une solution écologique aux déchets plastiques

Avec cette technologie, le plastique jeté pourrait être recyclé directement, sans passer par les étapes de collecte, de tri ou de traitement industriel. Au lieu de finir dans des décharges ou dans les océans, les objets en plastique usagés seraient insérés dans la machine, puis transformés en matières premières prêtes à être réutilisées. Ce concept pourrait ainsi réduire significativement les volumes de déchets plastiques et leur impact environnemental.

Contrairement au recyclage conventionnel, cette machine transformerait le plastique en circuit fermé et local. Les usines de recyclage et les lourds processus industriels pourraient être allégés, réduisant à la fois les coûts de transport et la consommation d’énergie. Les utilisateurs pourraient eux-mêmes alimenter leur machine avec leurs objets inutilisés, ce qui en ferait une solution plus accessible et durable pour tous, des particuliers aux entreprises.

Cette technologie permettrait aussi de répondre aux besoins individuels et aux petites séries. Les utilisateurs pourraient produire des objets personnalisés, en fonction de leurs besoins et de leurs préférences, à partir de plastique usagé. Cette production localisée contribuerait ainsi à diminuer la dépendance aux chaînes d’approvisionnement internationales et favoriserait une fabrication plus écoresponsable et adaptée aux nécessités locales.

Vers une économie circulaire et durable

Avec cette machine, le plastique pourrait être réutilisé à l’infini, donnant naissance à une nouvelle génération d’objets recyclés. Au lieu de jeter et de racheter, les consommateurs auraient la possibilité de transformer leurs produits obsolètes en de nouveaux objets utiles. Cela participerait à la création d’une véritable économie circulaire où chaque produit aurait un cycle de vie prolongé et des applications variées.

Une machine capable de recycler le plastique sur demande pourrait encourager la créativité et l’innovation. Les designers, artisans et petites entreprises pourraient concevoir des objets à partir de plastique usagé, favorisant des créations uniques et écoresponsables. En donnant aux matériaux une nouvelle vie, cette technologie renforcerait les initiatives locales et les entreprises engagées dans la valorisation des ressources.

Installer cette technologie dans les écoles, les entreprises ou les espaces publics serait une manière d’éduquer les citoyens au recyclage et à la réduction des déchets. En permettant à chacun de voir directement le processus de transformation, la machine deviendrait un outil pédagogique et sensibilisateur puissant, incitant le public à réfléchir à sa consommation de plastique et aux solutions de recyclage.

Les défis techniques et sociaux à surmonter

Pour que cette machine soit opérationnelle, elle devra être capable de traiter une grande diversité de plastiques, avec des compositions chimiques et des qualités variées. Les plastiques comme le PVC, le PET et le polypropylène exigent des températures et des méthodes de traitement différentes. Ce défi technique implique des recherches avancées pour s’assurer que le recyclage à domicile reste efficace et sécuritaire pour les utilisateurs.

Une telle innovation pourrait avoir un coût élevé, ce qui limiterait son accessibilité aux particuliers et petites entreprises. Cependant, des partenariats publics ou des subventions pourraient permettre une large diffusion de cette technologie, tout en réduisant progressivement les coûts de fabrication. Cette machine pourrait devenir un investissement attractif pour les collectivités locales ou les entreprises soucieuses de leur impact écologique.

Pour que cette machine atteigne son plein potentiel, les citoyens devront adopter une nouvelle façon de penser et d’agir vis-à-vis du plastique et de la consommation. Une éducation sur les bénéfices du recyclage en circuit fermé sera nécessaire pour encourager l’utilisation régulière de cette machine. Cette approche pourrait représenter un tournant pour les consommateurs, en renforçant l’idée que chaque objet en plastique peut être une ressource à revaloriser.



DOSSIERS

Dette française : la crainte d’un déclassement durable

Les incertitudes politiques nourrissent l’inquiétude des marchés et font planer le spectre d’un affaiblissement structurel de l’économie française. La défiance des marchés face à l’instabilité Depuis...

PORTRAITS

Antoine Armand

Qui est Antoine Armand, le nouveau locataire de Bercy ?

Antoine Armand a été nommé ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie au sein du premier gouvernement Barnier, ce samedi 21 septembre. Il succède...