Carrefour : la cybersécurité au cœur de la logistique des JO 2024

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Partenaire officiel des Jeux Olympiques de Paris 2024, Carrefour a relevé un double défi : assurer une logistique massive tout en protégeant ses infrastructures numériques dans un contexte de menaces accrues.

Une infrastructure numérique sous pression

Durant les JO, Carrefour a fourni 40 000 repas quotidiens aux athlètes et géré trois magasins éphémères situés dans des lieux stratégiques comme le village olympique. Cette réussite logistique reposait sur une infrastructure numérique complexe comprenant 900 téraoctets de données dans le cloud et des milliers d’appareils connectés. Selon Guillaume Cécile, SecOps Manager chez Carrefour, l’événement a été un véritable test de résistance. « Les JO ont placé Carrefour dans un environnement exigeant en termes de rapidité et de sécurité », explique-t-il.

Chaque mois, le groupe détecte en moyenne 1 000 attaques ciblant ses systèmes. Ces menaces incluent le credential stuffing (réutilisation de mots de passe), le scraping de données sensibles ou encore des reconnaissances réseau malveillantes.

La cartographie des équipements, clé de la protection

Pour faire face à ces défis, Carrefour s’est associé à Armis, une entreprise spécialisée dans la surveillance des appareils connectés. Cette collaboration a permis de cartographier en temps réel tous les équipements présents sur les réseaux, des imprimantes oubliées aux équipements IoT. « Près de 40 % des actifs connectés n’étaient pas répertoriés, incluant des appareils obsolètes ou mal configurés », révèle Guillaume Cécile.

Dans les magasins éphémères ainsi que le siège, Carrefour a pu détecter des anomalies grâce à des sondes installées dans les entrepôts. Des routeurs non mis à jour depuis dix ans ou des équipements industriels connectés au réseau principal figuraient parmi les failles critiques identifiées.

Des leçons pour l’avenir

Au-delà des failles techniques, des usages inattendus ont mis en lumière des risques insoupçonnés. Une console de jeux connectée ou une Tesla utilisant le réseau d’un entrepôt illustrent l’importance de sensibiliser les employés. « La cybersécurité repose aussi sur l’éducation et la responsabilisation de chacun », insiste Guillaume Cécile.

L’expérience des JO a conduit Carrefour à renforcer ses protocoles de sécurité. Désormais, tous les appareils doivent être validés avant leur connexion, et des campagnes internes sensibilisent les employés aux bonnes pratiques. Les sondes déployées pour l’événement sont progressivement étendues à d’autres sites du groupe.

Carrefour a donc posé les bases d’un nouveau standard en cybersécurité. Ce savoir-faire partagé au sein du secteur renforce la préparation de l’entreprise face aux défis numériques à venir. « Les JO 2024 ont été une opportunité unique de tester nos infrastructures. Aujourd’hui, nous sommes mieux préparés pour l’avenir », conclut Guillaume Cécile

Les crédits à la consommation : un soutien clé pour les ménages en période de fin d’année

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Face aux dépenses de fin d’année, le crédit à la consommation s’impose comme une solution pratique pour de nombreux Français. Entre taux avantageux et démarches simplifiées, il permet de concilier projets personnels et gestion budgétaire. 

Les fêtes de fin d’année s’accompagnent de dépenses importantes pour de nombreux Français. Cadeaux, vacances ou encore frais liés à l’hiver, comme le chauffage et les pneus, pèsent sur les budgets. En 2024, malgré une baisse de l’inflation à 1,2 %, le pouvoir d’achat reste sous pression. Face à cette situation, le recours aux crédits à la consommation s’impose comme une solution privilégiée pour faire face à ces dépenses sans déséquilibrer ses finances. 

Les crédits à la consommation englobent plusieurs types de prêts : crédits affectés, prêts personnels non affectés et crédits renouvelables. Ce dernier, également connu sous le nom de crédit revolving, offre une réserve d’argent disponible à tout moment, se reconstituant au fil des remboursements. Idéal pour gérer des imprévus ou profiter de promotions attractives, il répond aux besoins de flexibilité des ménages. 

Obtenir un crédit est devenu plus accessible avec la numérisation des démarches. Les plateformes en ligne permettent d’ajuster les conditions de remboursement, comme étendre la durée ou réduire les mensualités, offrant ainsi une adaptabilité accrue aux emprunteurs. 

Le crédit à la consommation connaît un regain d’intérêt grâce à la baisse des taux directeurs opérée par la Banque centrale européenne (BCE) en octobre 2024. Ces réductions, qui devraient se poursuivre, influencent indirectement les taux des crédits, les rendant plus attractifs. Pour un projet personnel ou pour combler des dépenses imprévues, emprunter devient ainsi une option économiquement intéressante. 

Les soldes et promotions de fin d’année sont une période idéale pour réaliser des achats importants à moindre coût. Les crédits à la consommation offrent une capacité d’achat immédiate permettant de profiter de ces opportunités sans attendre. Dans un contexte où les ménages continuent de privilégier l’épargne, ces prêts constituent un levier pour concilier achats stratégiques et gestion responsable du budget. 

Les acteurs financiers innovent pour répondre aux attentes des consommateurs, en proposant des conditions flexibles et des démarches simplifiées. En cette période de fin d’année, où les dépenses se multiplient, ces solutions permettent de maintenir un équilibre budgétaire tout en réalisant des projets personnels. 

Le crédit à la consommation, bien que temporaire, s’impose comme un outil clé pour traverser la période des fêtes sereinement, tout en restant attentif à sa capacité de remboursement. 

Accord UE-Mercosur : entre espoirs et contestations

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L’accord de libre-échange conclu entre l’Union européenne et le Mercosur suscite des réactions contrastées. Alors que la Commission européenne salue une avancée économique majeure, l’opposition politique et les acteurs agricoles français dénoncent un texte jugé préjudiciable à l’environnement et aux agriculteurs européens.

Une avancée économique célébrée par Bruxelles

La présidente Ursula von der Leyen a présenté l’accord comme une étape clé pour renforcer les échanges commerciaux entre l’UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay). Selon elle, les garanties ajoutées au texte protègent les secteurs sensibles, notamment l’agriculture européenne. Bruxelles insiste sur les avantages pour les entreprises européennes, qui bénéficieront de tarifs douaniers réduits et d’un accès élargi à de nouveaux marchés. Cet accord est également perçu comme une opportunité stratégique pour contrecarrer l’influence croissante de la Chine en Amérique latine.

Consciente des critiques, la Commission affirme avoir intégré des mécanismes visant à préserver les engagements climatiques de l’UE. Elle met en avant une clause exigeant la lutte contre la déforestation en Amazonie. Cependant, ces garanties restent floues, et les défenseurs de l’environnement s’interrogent sur leur applicabilité réelle, surtout dans un contexte où le Brésil, sous l’ère Bolsonaro, a été accusé de négligence écologique.

La fronde française : un rejet unanime

En France, le secteur agricole se montre particulièrement remonté. La FNSEA, principal syndicat agricole, parle d’un « coup de poignard ». Les agriculteurs dénoncent l’arrivée probable de produits moins chers issus de normes sanitaires et environnementales moins exigeantes, ce qui pourrait affaiblir la compétitivité des producteurs français. Le vice-président de la FNSEA, Luc Smessaert, craint également une pression accrue sur les prix, déjà affectés par l’inflation et les crises successives. Des manifestations paysannes se profilent pour contrer ce qu’ils perçoivent comme une menace pour leur survie.

Les responsables politiques de tous bords fustigent cet accord. La France Insoumise parle d’une trahison envers les agriculteurs et l’environnement, tandis que le Rassemblement National accuse Emmanuel Macron de jouer un double jeu, affirmant s’opposer à l’accord tout en permettant son avancement. À l’Assemblée nationale, la question polarise également, le gouvernement étant accusé d’affaiblir la voix française en Europe. Ce bras de fer révèle les fractures idéologiques sur la politique commerciale de l’UE et les priorités environnementales.

Les perspectives d’une ratification incertaine

Malgré l’annonce de l’accord, la ratification par le Parlement européen et les États membres reste à venir. La France, soutenue par quelques pays, pourrait tenter de bloquer le processus en s’appuyant sur les arguments environnementaux et agricoles. Cependant, la Commission européenne pourrait chercher à amadouer les opposants en proposant des compensations ou des ajustements au texte.

L’accord Mercosur met en lumière le dilemme entre ouverture économique et souveraineté environnementale. Certains experts estiment que refuser cet accord pourrait isoler l’UE dans la compétition internationale, tandis que d’autres appellent à repenser la politique commerciale pour mieux aligner les intérêts économiques et écologiques. La France pourrait jouer un rôle clé en proposant des solutions alternatives pour préserver l’équilibre entre ces priorités.



Accord salarial à la SNCF : une avancée insuffisante pour calmer la grogne syndicale

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Alors qu’un accord salarial a été conclu entre la direction de la SNCF et deux syndicats, la contestation demeure vive, notamment en raison des tensions sur d’autres dossiers comme le fret ferroviaire et l’ouverture à la concurrence.

Un accord salarial qui protège le pouvoir d’achat

Vendredi soir, l’Unsa-Ferroviaire et la CFDT-Cheminots ont signé un accord salarial avec la direction de la SNCF. Cet accord prévoit une augmentation moyenne des salaires de 2,2 % en 2025, dont 0,7 point au-dessus de l’inflation prévue à 1,5 %, selon les estimations de la Banque de France. La direction a mis en avant le fait que cette hausse dépasse pour la quatrième année consécutive l’inflation, garantissant ainsi la protection du pouvoir d’achat des cheminots.

L’accord ne se limite pas aux hausses générales de salaires. Une partie de cette augmentation repose sur des avancements liés à l’ancienneté et des augmentations individuelles représentant 1,7 %. En complément, la prime de travail des cheminots sera revalorisée de 15 euros par mois. Ces mesures sont rendues possibles par les bons résultats financiers de la SNCF, positifs depuis six semestres consécutifs, selon la direction.

La direction a souligné que cet accord salarial ne pèsera ni sur les contribuables ni sur les voyageurs. Cette précision vise à rassurer dans un contexte où la SNCF est souvent accusée d’alourdir la dette publique ou d’augmenter les tarifs pour financer ses évolutions salariales.

Une division syndicale face à l’accord

Malgré les avancées de cet accord, la CGT-Cheminots, première organisation syndicale de la SNCF, et SUD-Rail, troisième syndicat, n’ont pas signé. Les deux organisations estiment que les propositions ne répondent pas aux attentes des cheminots. SUD-Rail a qualifié l’accord de « pas à la hauteur », tandis que la CGT pointe un manque d’ambition pour compenser pleinement la hausse du coût de la vie et récompenser les efforts des employés.

François Durovray, ministre délégué chargé des Transports, s’est félicité de cet accord, qu’il considère comme le fruit d’un dialogue social constructif. Cependant, cette satisfaction masque des fractures au sein des syndicats. La division entre signataires et non-signataires illustre les difficultés à fédérer autour d’une vision commune, dans un contexte où la confiance envers la direction de la SNCF semble fragilisée.

Pour la CGT et SUD-Rail, l’enjeu ne se limite pas aux augmentations de salaires. Ces syndicats dénoncent un manque de concertation sur d’autres dossiers, notamment la restructuration du fret ferroviaire et l’ouverture à la concurrence, deux sujets jugés cruciaux pour l’avenir du secteur et des cheminots.

Un mouvement social annoncé pour décembre

Tous les syndicats de la SNCF, y compris ceux ayant signé l’accord salarial, appellent à une grève à partir du 11 décembre. Ce mouvement est motivé par des préoccupations liées à des enjeux plus larges que les salaires. Le démantèlement de Fret SNCF et les modalités de l’ouverture à la concurrence cristallisent les tensions, alimentant un climat social tendu.

La restructuration de Fret SNCF, annoncée pour répondre aux exigences européennes de concurrence, suscite une vive opposition. Les syndicats dénoncent une mesure précipitée qui risque de fragiliser un secteur essentiel à la transition écologique et à la réduction des émissions de CO2. Ils estiment que cette réforme, sous couvert de rationalisation, pourrait entraîner des suppressions de postes et une dégradation des conditions de travail.

Face à cet appel à la mobilisation, le ministre des Transports a exhorté à la responsabilité, qualifiant cette grève d’ »incompréhensible » dans le contexte d’un accord salarial signé et de bons résultats financiers. Cependant, son appel risque de ne pas suffire à apaiser la colère des cheminots, qui se sentent délaissés sur des dossiers jugés structurants pour leur avenir.



Notre-Dame : les vestiges, un trésor archéologique

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Alors que Notre-Dame de Paris s’apprête à rouvrir après cinq ans de restauration, les vestiges de l’incendie de 2019 révèlent une autre facette de cette tragédie. Fragments de bois, de pierre et de métal sont devenus les témoins silencieux d’une histoire à la croisée du drame, de l’archéologie et de la science.

Une collecte archéologique sans précédent : entre urgence et précision

Dès les premiers jours qui ont suivi l’incendie, les autorités ont décidé de traiter les débris comme des vestiges archéologiques. Un choix inédit par son ampleur : plus de 10 000 morceaux de bois, des blocs de pierre noircis et des fragments métalliques ont été collectés. Ce travail de sauvetage a impliqué des mesures drastiques, comme l’établissement d’un site sous tentes sur le parvis pour inventorier les débris.

L’instabilité de la cathédrale et les risques d’effondrement ont empêché les archéologues d’intervenir directement sur le site. Ils ont dû recourir à des relevés photogrammétriques et à des outils télécommandés pour extraire chaque élément. Les fragments situés sur les voûtes ont été récupérés par des cordistes, dans une opération minutieuse mêlant archéologie et expertise technique.

Chaque pièce a été numérotée et classée avec précision. Ces informations ont permis de nourrir le projet de reconstruction. Les architectes ont, par exemple, étudié les éléments calcinés pour comprendre les techniques d’assemblage de la charpente du XIIIe siècle. Ce travail a aussi servi à reproduire fidèlement la flèche de Viollet-le-Duc, détruite par les flammes.

Les vestiges : des témoins silencieux au service de la science

Les vestiges sont entreposés dans un lieu tenu secret, sous haute sécurité en raison des risques de contamination au plomb. Seules quelques personnes autorisées, équipées de combinaisons intégrales, peuvent accéder à ces fragments : des poutres partiellement calcinées, des clous en métal tordus, et même une cloche miraculeusement intacte.

Certains vestiges se démarquent par leur état de conservation. Parmi eux, une tête d’ange encore ornée de polychromie rouge et bleue, ou des morceaux de frises sculptées. Ces éléments, souvent invisibles avant l’incendie, offrent une vision unique des techniques artistiques et architecturales utilisées à différentes époques.

Les chercheurs étudient ces fragments pour remonter le temps. Les poutres calcinées permettent d’identifier l’origine des forêts médiévales utilisées pour la charpente, tandis que les cernes des bois aident à comprendre les évolutions climatiques passées. À plus long terme, ces vestiges pourraient révéler de nouvelles données grâce aux progrès techniques futurs.

Préserver pour l’avenir : un défi patrimonial et scientifique

Si certains fragments seront exposés dans des musées, une grande partie restera destinée à la recherche. Ce choix illustre une volonté de transmettre aux générations futures une ressource patrimoniale unique, en préservant l’intégralité des vestiges de l’incendie.

L’analyse des vestiges a permis de confirmer des techniques de construction anciennes, comme l’usage du bois vert pour la charpente. Cette approche contribue à adapter les méthodes actuelles aux savoir-faire médiévaux et à respecter l’authenticité de Notre-Dame.

Laurent Roturier, directeur de la Drac, souligne que ces vestiges représentent une opportunité unique pour l’archéologie. Les catastrophes patrimoniales ont souvent été des révélateurs de connaissances nouvelles, mais l’ampleur de celle de Notre-Dame en fait un cas sans précédent. Ce trésor archéologique ouvre des perspectives pour comprendre non seulement l’histoire de la cathédrale, mais aussi celle de l’architecture gothique et des restaurations du XIXe siècle.



Le luxe français : entre ralentissement et avenir prometteur

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Le secteur du luxe français, après une croissance exceptionnelle, fait face à un ralentissement, mais reste un acteur clé de l’économie mondiale. En dépit des défis, la France maintient sa position de leader grâce à ses marques emblématiques et une forte demande locale et internationale.

Un ralentissement qui reste sous contrôle

Après le rebond spectaculaire du secteur post-Covid, le marché du luxe a atteint des niveaux inédits, notamment en 2021, avec une croissance supérieure à celle de 2019. Cette euphorie s’est poursuivie jusqu’en 2022, mais la première partie de l’année 2023 a marqué un ralentissement. Si le secteur a encore enregistré un taux de croissance de 10 % au premier trimestre 2023, cette décélération est davantage perçue comme une normalisation que comme une crise profonde. Le ralentissement a d’ailleurs commencé dès la fin 2022, bien que les groupes de luxe aient encore enregistré de bons résultats.

L’inflation et le climat d’incertitude économique ont particulièrement affecté les clients « aspirationnels », ceux qui achètent du luxe de façon ponctuelle, souvent sur des produits d’entrée de gamme. Les États-Unis ont observé ce phénomène de manière marquée, car après le rebond post-Covid, l’assouplissement des mesures économiques a freiné la demande. Cela démontre que la croissance rapide du secteur était en partie soutenue par des politiques économiques temporaires, dont la disparition a contribué à cette normalisation.

Le luxe est un secteur clé pour l’économie française. Il représente plus de 3 % de la population active en France, avec plus d’un million d’emplois directs et indirects liés à cette industrie. En raison de la demande constante, les maisons de luxe françaises prévoient de pourvoir 20 000 emplois d’ici 2025, notamment pour compenser les départs à la retraite. Ces emplois couvrent une large gamme de professions allant de la production à la distribution, en passant par la gestion des boutiques de luxe.

La France : un leader mondial du luxe

La France reste le leader mondial du luxe, à la fois grâce à ses marques emblématiques et ses groupes influents. Des entreprises comme LVMH, Kering, Hermès et Chanel figurent parmi les plus grandes marques du secteur. La France occupe ainsi la première place mondiale, avec cinq des sept premières maisons du marché du luxe. En comparaison, des pays comme la Suisse ou l’Italie sont particulièrement forts dans des segments spécifiques, comme l’horlogerie et la chaussure, mais peinent à égaler l’influence des marques françaises.

Si le marché français reste un pilier important, la majorité des achats de luxe dans l’Hexagone ne proviennent plus des touristes étrangers, notamment asiatiques, mais des clients locaux. Avant la pandémie, près de 60 % des achats de luxe en France étaient réalisés par des touristes. Depuis le retour de la clientèle locale, notamment française, après le Covid, la dynamique s’est rééquilibrée. Cependant, le marché mondial reste dominé par une forte demande internationale.

Dans le panorama mondial, les consommateurs américains dominent avec environ 30 à 35 % des achats de luxe, suivis par la Chine, dont la part a chuté après la pandémie. Avant celle-ci, les consommateurs chinois représentaient environ 30 % du marché mondial, mais leur influence a diminué, atteignant seulement 18 % en 2022. Toutefois, des prévisions optimistes suggèrent que la Chine pourrait bientôt retrouver sa place de leader sur le marché, atteignant entre 38 et 40 % des achats mondiaux d’ici 2030.

La compétitivité du marché et les défis à venir

Le secteur du luxe reste soumis à une forte concurrence, non seulement entre les grandes marques établies, mais aussi avec l’émergence de nouveaux acteurs. Si la France conserve une position dominante, des pays comme la Suisse et l’Italie restent des compétiteurs de taille, particulièrement dans certains segments comme l’horlogerie et la maroquinerie de luxe. Les maisons françaises doivent donc continuellement innover pour maintenir leur prééminence face à ces défis.

L’évolution des attentes des consommateurs, notamment des jeunes générations, oblige les maisons de luxe à s’adapter. La quête d’authenticité, la conscience sociale et écologique et l’intérêt pour des expériences uniques deviennent des facteurs déterminants dans le choix des consommateurs. La manière dont les maisons répondent à ces nouvelles demandes pourrait bien déterminer leur avenir sur le marché mondial.

Enfin, l’industrie du luxe se distingue par sa capacité à résister aux crises économiques. Si le ralentissement actuel est noté, il s’inscrit dans un cycle normal de croissance, et la solidité des grandes maisons leur permet de surmonter des périodes difficiles. Les marques françaises, en particulier, bénéficient d’une expertise unique qui leur permet de rester en tête de course, tout en naviguant habilement entre les défis économiques et les nouvelles attentes des consommateurs.


Trump : l’Europe face aux nouveaux défis économiques

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La réélection de Donald Trump aux États-Unis suscite de vives inquiétudes en Europe. Protectionnisme, hausse des droits de douane, et renouveau de la fracturation hydraulique marquent un tournant qui pourrait peser lourdement sur les entreprises européennes. 

Une dépendance énergétique renforcée

Depuis la guerre en Ukraine et la fin des importations de gaz russe, les pays européens se tournent massivement vers le gaz naturel liquéfié (GNL) des États-Unis, un choix coûteux. Avec le retour de Donald Trump, la production américaine de gaz pourrait être relancée grâce à la fracturation hydraulique, une technique controversée. Cette décision pourrait renforcer l’approvisionnement en gaz pour l’Europe, mais sans forcément faire baisser les prix, car le GNL reste cher une fois liquéfié, transporté, et regazéifié.

Si ce gaz est une solution transitoire pour certains, notamment en Allemagne qui souhaite s’éloigner du charbon, il n’en reste pas moins une énergie fossile. Pour Pierre-André de Chalendar, bien que le gaz soit plus respectueux du climat que le charbon, ce recours ne répond pas aux objectifs européens de décarbonation. En France, moins dépendante grâce à l’énergie nucléaire, l’impact est moindre, mais la dépendance au gaz américain pose une question cruciale pour l’avenir de la transition énergétique européenne.

En relançant la production de gaz, Donald Trump pourrait réduire les prix aux États-Unis, ce qui pourrait indirectement alléger les coûts pour les importations européennes. Néanmoins, en l’absence de production propre et d’une dépendance accrue aux importations, les industries européennes restent vulnérables aux fluctuations des prix de l’énergie, avec un impact majeur sur leur compétitivité mondiale.

Un protectionnisme américain préoccupant pour les entreprises européennes

Dans le cadre de sa politique protectionniste, Donald Trump entend augmenter les droits de douane sur tous les produits importés aux États-Unis. Pour les exportateurs français, bien que moins exposés que les Allemands, cette mesure pourrait avoir des conséquences, notamment pour les industries du luxe, de l’agroalimentaire (vin), et de la haute technologie. Si les consommateurs américains optent pour des produits locaux, cela pourrait réduire la demande de biens européens, augmentant ainsi la pression sur les entreprises exportatrices.

Selon Pierre-André de Chalendar, l’instabilité générée par cette politique protectionniste pourrait renforcer la concurrence des produits chinois en Europe. Face à des États-Unis plus fermés, la Chine pourrait en effet se tourner davantage vers l’Europe pour écouler ses produits, ce qui accentuerait la pression sur les entreprises européennes, déjà affaiblies par les restrictions énergétiques et la crise économique.

Face à l’offensive protectionniste de Trump, la réaction de l’Union européenne reste incertaine. D’après Chalendar, un sursaut d’unité européenne est nécessaire pour défendre les intérêts de l’industrie européenne. Si l’Europe répondait fermement, Trump pourrait revoir sa politique, mais une telle réaction nécessite une entente politique et une vision commune, encore trop souvent absentes.

Pressions fiscales et instabilité budgétaire en France

Dans le budget français pour 2025, le gouvernement prévoit une augmentation des impôts pour les grandes entreprises qui font des bénéfices. Bien que ce projet de loi soit encore en cours de discussion à l’Assemblée nationale, il suscite déjà des inquiétudes parmi les dirigeants d’entreprises, qui redoutent un climat économique encore plus difficile, en particulier dans un contexte international tendu.

Le budget 2025 envisage aussi une réduction des allègements de cotisations, augmentant ainsi le coût du travail pour les entreprises. Pour les chefs d’entreprise, cela pourrait limiter les embauches et affecter l’investissement, ce qui pourrait affaiblir davantage les entreprises françaises face à leurs concurrents internationaux. Pierre-André de Chalendar souligne que cette hausse de la pression fiscale pourrait être tolérable si elle s’accompagnait de réformes structurelles sur la dépense publique, nécessaires pour améliorer la compétitivité nationale.

La cacophonie à l’Assemblée nationale autour de ce budget accentue l’incertitude pour les entreprises. « L’incertitude n’est jamais bonne pour l’économie« , rappelle Chalendar. En effet, pour l’industrie française, déjà en difficulté, ce manque de clarté crée un climat instable qui retarde les prises de décisions et entrave les stratégies de croissance.

Plastique à la demande : une révolution ?

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Une machine capable de transformer des objets en plastique en quelques heures sur simple demande pourrait bouleverser notre gestion des ressources et notre consommation. Cette innovation, encore à l’état de concept, ouvre la voie à des applications prometteuses dans la lutte contre la pollution plastique et pour une économie plus circulaire.

Une solution écologique aux déchets plastiques

Avec cette technologie, le plastique jeté pourrait être recyclé directement, sans passer par les étapes de collecte, de tri ou de traitement industriel. Au lieu de finir dans des décharges ou dans les océans, les objets en plastique usagés seraient insérés dans la machine, puis transformés en matières premières prêtes à être réutilisées. Ce concept pourrait ainsi réduire significativement les volumes de déchets plastiques et leur impact environnemental.

Contrairement au recyclage conventionnel, cette machine transformerait le plastique en circuit fermé et local. Les usines de recyclage et les lourds processus industriels pourraient être allégés, réduisant à la fois les coûts de transport et la consommation d’énergie. Les utilisateurs pourraient eux-mêmes alimenter leur machine avec leurs objets inutilisés, ce qui en ferait une solution plus accessible et durable pour tous, des particuliers aux entreprises.

Cette technologie permettrait aussi de répondre aux besoins individuels et aux petites séries. Les utilisateurs pourraient produire des objets personnalisés, en fonction de leurs besoins et de leurs préférences, à partir de plastique usagé. Cette production localisée contribuerait ainsi à diminuer la dépendance aux chaînes d’approvisionnement internationales et favoriserait une fabrication plus écoresponsable et adaptée aux nécessités locales.

Vers une économie circulaire et durable

Avec cette machine, le plastique pourrait être réutilisé à l’infini, donnant naissance à une nouvelle génération d’objets recyclés. Au lieu de jeter et de racheter, les consommateurs auraient la possibilité de transformer leurs produits obsolètes en de nouveaux objets utiles. Cela participerait à la création d’une véritable économie circulaire où chaque produit aurait un cycle de vie prolongé et des applications variées.

Une machine capable de recycler le plastique sur demande pourrait encourager la créativité et l’innovation. Les designers, artisans et petites entreprises pourraient concevoir des objets à partir de plastique usagé, favorisant des créations uniques et écoresponsables. En donnant aux matériaux une nouvelle vie, cette technologie renforcerait les initiatives locales et les entreprises engagées dans la valorisation des ressources.

Installer cette technologie dans les écoles, les entreprises ou les espaces publics serait une manière d’éduquer les citoyens au recyclage et à la réduction des déchets. En permettant à chacun de voir directement le processus de transformation, la machine deviendrait un outil pédagogique et sensibilisateur puissant, incitant le public à réfléchir à sa consommation de plastique et aux solutions de recyclage.

Les défis techniques et sociaux à surmonter

Pour que cette machine soit opérationnelle, elle devra être capable de traiter une grande diversité de plastiques, avec des compositions chimiques et des qualités variées. Les plastiques comme le PVC, le PET et le polypropylène exigent des températures et des méthodes de traitement différentes. Ce défi technique implique des recherches avancées pour s’assurer que le recyclage à domicile reste efficace et sécuritaire pour les utilisateurs.

Une telle innovation pourrait avoir un coût élevé, ce qui limiterait son accessibilité aux particuliers et petites entreprises. Cependant, des partenariats publics ou des subventions pourraient permettre une large diffusion de cette technologie, tout en réduisant progressivement les coûts de fabrication. Cette machine pourrait devenir un investissement attractif pour les collectivités locales ou les entreprises soucieuses de leur impact écologique.

Pour que cette machine atteigne son plein potentiel, les citoyens devront adopter une nouvelle façon de penser et d’agir vis-à-vis du plastique et de la consommation. Une éducation sur les bénéfices du recyclage en circuit fermé sera nécessaire pour encourager l’utilisation régulière de cette machine. Cette approche pourrait représenter un tournant pour les consommateurs, en renforçant l’idée que chaque objet en plastique peut être une ressource à revaloriser.



Fraude financière : quand l’IA se retourne contre nous

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L’intelligence artificielle, initialement conçue pour sécuriser les transactions et détecter les fraudes, devient aujourd’hui un outil prisé des cybercriminels. Entre deepfakes et arnaques automatisées, les fraudes financières par IA prennent de l’ampleur et soulèvent de nouveaux défis pour les institutions. Comment se prémunir contre ces menaces numériques qui évoluent aussi vite que la technologie elle-même ?

L’essor des fraudes par intelligence artificielle

L’intelligence artificielle, développée pour analyser d’importantes quantités de données et repérer les anomalies, se retourne aujourd’hui contre ses propres concepteurs. Des logiciels sophistiqués permettent désormais de créer des deepfakes vidéo et audio capables de reproduire la voix et l’image de personnalités publiques ou d’employés d’entreprise. Par exemple, en 2019, des fraudeurs ont utilisé un deepfake vocal pour usurper l’identité d’un PDG britannique, dérobant ainsi 220 000 euros en moins d’une heure.

Les campagnes de phishing, ou hameçonnage, se perfectionnent grâce à l’IA. Les systèmes d’intelligence artificielle analysent les comportements en ligne des cibles pour créer des messages personnalisés et convaincants. Une étude de la société Cybereason montre que les attaques de phishing augmentent de 20 % chaque année depuis l’intégration de l’IA dans les processus de cybercriminalité, rendant les pièges de plus en plus difficiles à identifier.

L’IA permet également d’analyser les données personnelles des individus, collectées sur les réseaux sociaux et autres plateformes en ligne, pour élaborer des arnaques sophistiquées. En exploitant des informations disponibles publiquement, les cybercriminels peuvent simuler des conversations crédibles et cibler des victimes avec des scénarios spécifiquement adaptés. Selon Europol, ce type d’arnaque a causé plus de 1,5 milliard de dollars de pertes en 2022.

Les conséquences de la fraude par IA pour les particuliers et les entreprises

Les fraudes par IA coûtent des milliards de dollars aux entreprises et aux particuliers chaque année. En 2023, la Commission européenne a estimé que les fraudes financières via deepfake et hameçonnage pourraient atteindre les 5 milliards d’euros annuels en Europe d’ici 2025 si aucune mesure efficace n’est prise. Ces pertes, largement supportées par les consommateurs, créent un climat de méfiance envers les nouvelles technologies.

Les entreprises touchées par des fraudes par IA subissent également des dommages réputationnels. Lorsque des clients sont victimes d’arnaques impliquant des voix ou des vidéos de représentants de l’entreprise, la confiance dans la marque s’effondre. La banque suisse UBS a récemment été victime d’un scandale de deepfake impliquant une fraude de 500 000 euros, ce qui a généré une perte de crédibilité significative.

Les attaques menées par IA soulèvent également des questions sur la sécurité des données personnelles, qui alimentent ces arnaques sophistiquées. Les entreprises et les particuliers craignent de plus en plus que leurs données ne soient détournées pour des fins frauduleuses. En 2022, 65 % des personnes interrogées dans une étude de Deloitte ont déclaré craindre que leurs données personnelles soient utilisées pour créer des deepfakes, accentuant l’urgence de renforcer les mesures de protection.

Les efforts de lutte contre la fraude par IA

Face à la menace croissante des deepfakes, les entreprises et les gouvernements investissent dans des solutions technologiques pour repérer les contenus falsifiés. Par exemple, Microsoft et Facebook ont récemment lancé des outils de détection d’images et de voix deepfake. Cependant, les fraudeurs affinent leurs techniques pour contourner ces barrières, posant la question de l’efficacité de telles initiatives à long terme.

Les entreprises mettent de plus en plus l’accent sur la formation de leurs employés et de leurs clients pour les aider à identifier les tentatives de fraude. En France, le ministère de l’Économie a lancé en 2023 une campagne nationale de sensibilisation pour informer les citoyens des nouvelles méthodes d’arnaque par IA. Bien que ces efforts permettent de limiter certains risques, ils ne suffisent pas à contrer des attaques de plus en plus sophistiquées.

Pour endiguer les fraudes financières liées à l’intelligence artificielle, les gouvernements et les organisations internationales doivent renforcer la réglementation de l’IA. Le Parlement européen a proposé une législation pour encadrer les applications de l’IA dans les transactions financières. Si cette initiative est un premier pas, la nature transfrontalière des cyberattaques nécessite une coopération mondiale, ainsi qu’une mise en commun des ressources et des technologies pour protéger efficacement les données et les finances des citoyens.



Carlo veut booster l’économie bordelaise

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La startup Carlo s’est lancée le 1er octobre à Bordeaux avec une ambition claire : redynamiser les commerces locaux grâce à son application de cashback. Après Monaco et Aix-en-Provence, l’application espère séduire les Bordelais avec son programme alliant pouvoir d’achat et consommation locale.

Carlo, la première application de cashback immédiat en France, poursuit son expansion en s’implantant à Bordeaux. Sur chaque achat effectué dans 30 commerces partenaires, Carlo permet de cumuler 5 % du prix en cashback, utilisables dans les mêmes commerces, favorisant ainsi la consommation locale.

Forte de son succès à Monaco et à Aix-en-Provence, la startup vise à renforcer le pouvoir d’achat des consommateurs bordelais tout en soutenant le commerce de proximité.

Une solution innovante pour les Bordelais

Depuis sa création en 2019, Carlo s’impose comme un soutien clé aux commerces de proximité, avec plus de 150 millions d’euros réinjectés dans l’économie locale. À Bordeaux, l’application espère toucher un public friand des boutiques de quartier, comme l’explique Antoine Bahri, le fondateur de l’entreprise : « Bordeaux, avec son tissu commercial dynamique et une population attachée à ses commerces de proximité, était la ville idéale pour répliquer notre modèle ». Trois personnes ont été recrutées à Bordeaux pour s’occuper de l’application.

L’inscription sur Carlo est simple et gratuite : il suffit de télécharger l’application via iOS ou Android, de lier sa carte bancaire, puis de scanner un QR code aux caisses des commerces partenaires pour bénéficier de 5 % de cashback immédiat. Ce montant est ajouté à un portefeuille virtuel que les utilisateurs peuvent utiliser pour de futurs achats. Parmi les 30 premiers points de vente bordelais à adopter Carlo figurent la fleuriste Mimosa, la pâtisserie Be My Cookie, ou encore le caviste Maison Lejeune.

Carlo soutient les consommateurs et les commerçants

Carlo se distingue par des fonctionnalités facilitant le quotidien des utilisateurs, comme le transfert de cagnotte à un ami, le paiement à distance Quick Pay et la possibilité de partager une addition. Plus de 80 000 utilisateurs se servent d’ores et déjà de l’application.

Pour les commerçants, le programme se veut être un outil de fidélisation et de captation de clientèle sans frais d’abonnement. Selon des études menées par la startup, 94 % des utilisateurs de Carlo déclarent consommer davantage en centre-ville grâce au programme de cashback, et 45 % affirment dépenser plus lorsqu’ils utilisent l’application.

Face à la concurrence des ventes en ligne et à l’attractivité des grandes surfaces, Carlo apporte une solution de taille pour les commerçants locaux. Elle leur permet d’attirer de nouveaux consommateurs, d’augmenter le panier moyen, et de fidéliser leur clientèle.

Un modèle de réussite et des ambitions à long terme

Les projets de la startup ne s’arrêtent pas à Bordeaux : elle souhaite s’implanter dans dix nouvelles villes françaises dans les années à venir et introduire des fonctionnalités telles que « Pay by Bank » et « Buy Now Pay Later ». L’objectif est d’atteindre 1 million d’utilisateurs et 5 000 commerces partenaires d’ici 2029, tout en multipliant par dix le nombre de transactions quotidiennes. « Notre fil rouge reste notre impact sociétal en local. Nous sommes plus que jamais déterminés à favoriser le développement économique des commerces de proximité », affirme Antoine Bahri.

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