Dette française : la crainte d’un déclassement durable

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Les incertitudes politiques nourrissent l’inquiétude des marchés et font planer le spectre d’un affaiblissement structurel de l’économie française.
La défiance des marchés face à l’instabilité

Depuis la dissolution de juin 2024, les marchés observent la France avec circonspection. La menace d’une nouvelle crise politique fragilise encore davantage la confiance des investisseurs, qui redoutent l’incapacité du pays à stabiliser ses finances publiques.

La Bourse de Paris affiche un retard croissant par rapport aux indices européens. La chute de 1,60 % enregistrée le 25 août symbolise cette défiance. Les capitaux internationaux préfèrent se tourner vers des économies jugées plus stables, accentuant la fragilité française.

Les taux d’emprunt à dix ans, proches de 3,50 %, rejoignent désormais les niveaux italiens, bien au-dessus de ceux de l’Espagne ou du Portugal. Ce signe inquiétant indique que la dette française est perçue comme risquée, malgré la taille et la puissance économique du pays.

Un avenir budgétaire préoccupant

Les perspectives pour 2026 sont alarmantes : la France pourrait devenir le plus mauvais élève de l’Union européenne en matière de déficit, dépassant même la Roumanie. Les promesses de ramener le déficit sous les 3 % semblent hors d’atteinte, ce qui mine encore la crédibilité du gouvernement.

Près de 56 % de la dette française appartient à des investisseurs étrangers. Cette dépendance fragilise la souveraineté économique, car la France est exposée aux humeurs des marchés internationaux. La moindre instabilité politique se traduit immédiatement par une prime de risque accrue.

En 2026, la France devra emprunter 310 milliards d’euros, presque autant que l’Allemagne. Mais tandis que Berlin attire les investisseurs grâce à sa réputation de rigueur, Paris inspire méfiance. Cette différence de perception accentue le déclassement français sur la scène financière.

Le spectre d’un déclassement économique

Une hausse durable des taux d’intérêt plomberait la charge de la dette et rendrait impossible toute réduction du déficit. Cette spirale pourrait étouffer la capacité d’action des gouvernements successifs, piégeant la France dans une dépendance financière croissante.

La plupart des économistes ne croient pas à une explosion soudaine de la dette française. Mais le danger est plus insidieux : celui d’un lent déclin, marqué par des taux plus élevés que chez les voisins européens et une perte de compétitivité durable.

Quel que soit le gouvernement en place, l’horizon sera étroit. Les marges de manœuvre budgétaires disparaissent, laissant peu de place aux investissements d’avenir. La France risque ainsi de voir son destin dicté non par ses choix politiques, mais par la pression constante des marchés.



Cybersécurité : un enjeu vital pour l’économie des entreprises

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Les cyberattaques se multiplient et fragilisent les organisations. La cybersécurité n’est plus un simple poste technique : elle est devenue un levier stratégique, conditionnant la compétitivité et la survie des entreprises.

Une menace qui coûte cher

Chaque année, les cyberattaques coûtent des milliards d’euros à l’économie mondiale. En France, une entreprise sur deux déclare avoir déjà subi une intrusion ou une tentative d’attaque. Les conséquences sont multiples : paralysie des systèmes informatiques, pertes de données sensibles, interruption de la production, sans compter les frais de remise en état et les rançons parfois exigées par les hackers.

Au-delà des coûts directs, l’impact peut être désastreux sur le long terme. Une attaque réussie peut entacher la réputation d’une entreprise, briser la confiance des clients et entraîner une chute brutale du chiffre d’affaires. Certaines PME, incapables de se relever après un piratage, doivent même mettre la clé sous la porte.

Un facteur de compétitivité

La cybersécurité ne doit plus être perçue comme une contrainte, mais comme un investissement stratégique. Les entreprises qui anticipent les risques et mettent en place des systèmes robustes protègent non seulement leurs actifs numériques, mais aussi leur valeur économique.

Un environnement numérique sécurisé facilite les échanges commerciaux, renforce la confiance des partenaires et attire les investisseurs. À l’inverse, une entreprise jugée vulnérable peut voir ses opportunités de croissance freinées. Dans un monde où la donnée est devenue un capital aussi précieux que les biens matériels, la sécurité numérique conditionne directement la compétitivité.

Une responsabilité qui engage toute l’organisation

Longtemps cantonnée aux services informatiques, la cybersécurité concerne aujourd’hui l’ensemble des collaborateurs. Une simple erreur humaine – un clic sur un mail frauduleux, un mot de passe trop faible – peut suffire à ouvrir une brèche. La sensibilisation et la formation sont donc cruciales.

Les dirigeants doivent aussi être en première ligne. Intégrer la cybersécurité dans la stratégie d’entreprise, définir des plans de réponse aux incidents et investir dans des solutions adaptées ne relèvent plus du luxe, mais de la gouvernance responsable.

Un enjeu macroéconomique

Au-delà des entreprises individuelles, la cybersécurité impacte l’économie nationale et internationale. Les cyberattaques contre des infrastructures critiques – réseaux d’énergie, hôpitaux, transports – peuvent paralyser des secteurs entiers et fragiliser la stabilité d’un pays. La protection des entreprises devient donc aussi un enjeu de souveraineté économique.

Les États encouragent désormais les investissements privés en cybersécurité, via des réglementations renforcées, des obligations de conformité et parfois des aides. Mais l’essentiel repose encore sur la capacité des entreprises à prendre conscience que la sécurité numérique n’est pas un coût, mais un investissement indispensable.

La cybersécurité, assurance vie des entreprises

Dans une économie mondialisée et digitalisée, aucune organisation n’est à l’abri. Start-up, PME ou grands groupes : toutes doivent intégrer la cybersécurité comme une priorité. C’est à ce prix qu’elles pourront garantir la continuité de leur activité, protéger leur capital immatériel et préserver leur compétitivité.

La cybersécurité n’est plus seulement un enjeu technique : c’est une véritable assurance vie pour les entreprises et, à travers elles, pour l’économie toute entière.

Ryanair coupe des lignes en France face à la nouvelle taxe

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La low-cost irlandaise va quitter trois aéroports régionaux et menace d’aller plus loin, dénonçant une taxe écologique de 5 euros par billet.
Une décision brutale aux répercussions régionales

Depuis deux semaines, la compagnie a annoncé qu’elle ne desservira plus Bergerac, Brive et Strasbourg. Ces retraits représentent à eux seuls 13 % de la capacité totale de Ryanair en France. Michael O’Leary, PDG connu pour ses coups d’éclat médiatiques, a même laissé entendre, dans un entretien au Parisien, qu’il pourrait réduire davantage encore la présence du groupe dans l’Hexagone. S’il a le sens de la provocation, ses décisions reposent aussi sur un calcul strictement économique.

Avec un prix moyen de billet autour de 40 euros — contre 150 euros pour des compagnies classiques comme Air France ou Lufthansa — Ryanair vit sur des marges extrêmement fines. L’ajout d’une taxe écologique de 5 euros par billet bouleverse cet équilibre : impossible, selon la direction, de répercuter ce surcoût sans entamer l’attractivité tarifaire qui fonde le succès du low-cost. Dès lors, les lignes les moins rentables deviennent des candidates naturelles à la fermeture.

Au-delà de la fiscalité française, Ryanair doit composer avec un déficit de flotte. Le groupe attend des livraisons de Boeing, retardées par les difficultés industrielles de l’avionneur américain. En attendant, la compagnie réalloue ses appareils aux lignes jugées les plus profitables, au détriment des dessertes régionales françaises, cinquième marché européen seulement pour Ryanair.

Une taxe verte qui interroge son efficacité

Officiellement, la nouvelle taxe de 5 euros a pour vocation d’inciter les voyageurs à privilégier des modes de transport moins polluants, notamment le train. Selon l’Ademe, un Paris-Barcelone émet 70 fois plus de gaz à effet de serre en avion qu’en rail. L’idée est donc de créer un signal-prix pour réduire la demande sur les vols courts.

Pour Arnaud Aymé, spécialiste du secteur aérien, la taxe aura peu d’effet sur les grands hubs comme Paris ou Nice, mais risque de fragiliser fortement les petites plateformes. Les avions retirés des lignes régionales françaises ne resteront pas cloués au sol : ils seront déployés ailleurs, dans des pays plus accueillants fiscalement. De fait, l’impact environnemental global pourrait être nul, voire négatif, si ces avions opèrent sur des distances plus longues.

Problème supplémentaire : ces 5 euros n’iront ni à la transition écologique du transport aérien, ni au financement du rail. Leur affectation actuelle sert uniquement à réduire le déficit budgétaire. Pour les défenseurs d’une fiscalité verte efficace, ce choix neutralise l’effet incitatif de la mesure et alimente le scepticisme des acteurs économiques comme du grand public.

Vers un effet domino sur l’aérien régional

Si Ryanair donne le ton, d’autres compagnies pourraient suivre. Les transporteurs opérant sur des bases régionales et aux marges limitées pourraient juger que l’environnement fiscal français n’est plus compétitif, entraînant un désengagement progressif des low-cost en dehors des grandes métropoles.

La fermeture de lignes entraîne mécaniquement une perte de trafic passagers, avec un impact direct sur les emplois aéroportuaires et les revenus des commerces locaux. L’Union des aéroports français a déjà exprimé ses inquiétudes, soulignant que ces suppressions pourraient freiner le développement économique de régions dépendantes du tourisme aérien.

La mesure fiscale, conçue comme un outil de transition, s’invite désormais dans le débat sur l’aménagement du territoire et la compétitivité du transport aérien français. Entre impératifs écologiques, contraintes budgétaires et réalités économiques des compagnies, la France pourrait se retrouver face à un dilemme : maintenir ses ambitions vertes ou préserver l’accessibilité de ses régions.



Khartoum accuse Abou Dhabi de financer des mercenaires

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Le gouvernement soudanais affirme que les Émirats arabes unis recrutent des mercenaires étrangers pour soutenir les Forces de soutien rapide, en guerre contre l’armée nationale.
Des accusations lourdes au cœur du conflit soudanais

Dans un communiqué diffusé lundi 4 août, le gouvernement soudanais a accusé les Émirats arabes unis de financer des mercenaires étrangers, notamment colombiens, afin de renforcer les rangs des Forces de soutien rapide (RSF), engagées depuis avril 2023 dans une guerre meurtrière contre l’armée régulière. Le ministère des Affaires étrangères affirme disposer de « preuves irréfutables » sur le recrutement de ces combattants, sans toutefois avancer de noms ou de documents à l’appui.

Le communiqué évoque un « phénomène sans précédent » impliquant plusieurs centaines de milliers de mercenaires, recrutés dans toute l’Afrique. Pour Khartoum, ce soutien indirect aux RSF représente une « menace grave pour la paix et la sécurité » non seulement au Soudan, mais dans toute la région. L’ampleur supposée de ces recrutements soulève de vives inquiétudes sur l’internationalisation du conflit et l’implication d’acteurs extérieurs dans l’enlisement de la guerre.

Les autorités soudanaises avaient déjà pointé du doigt Abou Dhabi dans le passé, l’accusant de fournir des armes aux paramilitaires. En novembre, Amnesty International publiait un rapport révélant la présence de véhicules blindés d’origine émiratie, équipés de systèmes français, sur les lignes des RSF. Une accusation que les Émirats avaient rejetée, dénonçant une « campagne de désinformation ». L’escalade verbale entre les deux pays franchit désormais un nouveau cap.

Une riposte ferme des Émirats face à des « allégations infondées »

Le ministère émirati des Affaires étrangères a catégoriquement rejeté les accusations soudanaises. Dans une déclaration transmise à l’agence Associated Press, les Émirats dénoncent des « allégations infondées » visant, selon eux, à détourner l’attention des responsabilités propres aux autorités de Khartoum. Abou Dhabi affirme rester engagé en faveur du processus de paix et accuse le gouvernement soudanais de chercher à saboter les efforts diplomatiques régionaux.

Déjà mis en cause dans d’autres conflits régionaux, notamment au Yémen ou en Libye, les Émirats arabes unis cherchent à éviter toute nouvelle stigmatisation sur la scène internationale. Ce démenti rapide et formel s’inscrit dans une stratégie de défense diplomatique : préserver leur rôle d’acteur économique et politique majeur dans la région, tout en niant toute forme de soutien militaire aux factions engagées dans le conflit soudanais.

Les relations entre Abou Dhabi et Khartoum se sont considérablement détériorées depuis le début de la guerre civile en avril 2023. Chaque épisode d’escalade, chaque accusation, contribue à éloigner les perspectives de médiation régionale. Si les canaux diplomatiques restent ouverts, la méfiance mutuelle et la surenchère médiatique rendent désormais toute reprise des pourparlers de paix de plus en plus hypothétique.

Une guerre civile meurtrière aux conséquences dramatiques

Le conflit entre l’armée soudanaise et les RSF a déjà fait plus de 40 000 morts. Près de 12 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays ou au-delà des frontières, faisant du Soudan l’un des théâtres de crise humanitaire les plus graves au monde. Les infrastructures civiles sont détruites, les services de base anéantis, et des millions de personnes se retrouvent aujourd’hui menacées par la famine.

Les deux camps sont accusés de crimes de guerre. Les organisations internationales documentent des violences sexuelles systématiques, des exécutions sommaires et des opérations de nettoyage ethnique dans plusieurs régions du pays. Le chaos militaire alimente une impunité généralisée, dans un pays désormais fragmenté, où l’État peine à exercer la moindre forme d’autorité légitime sur de vastes territoires.

L’implication présumée de puissances étrangères – qu’il s’agisse de livraisons d’armes ou de recrutement de mercenaires – accentue le risque de régionalisation du conflit. En agitant la menace d’un front africain dominé par des acteurs non étatiques instrumentalisés par des États tiers, Khartoum cherche à alerter la communauté internationale. Mais faute de mécanismes de pression efficaces, le Soudan s’enfonce dans une guerre durable, où les alliances souterraines semblent désormais aussi déterminantes que les affrontements sur le terrain.



Déficit public : sept ans de cadeaux fiscaux aux puissants

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Suppression de l’ISF, aides massives aux entreprises, explosion du recours aux cabinets privés : où est passé l’argent public depuis 2017 ?

Une fiscalité sabordée : les recettes sacrifiées sans contrepartie

Dès son arrivée au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron a entrepris une série de réformes fiscales qui ont considérablement allégé la pression sur les ménages les plus fortunés. La suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), remplacé par un impôt limité à l’immobilier (IFI), a fait perdre environ 4 milliards d’euros par an à l’État. S’y est ajoutée la « flat tax » à 30 %, un prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital. Résultat : selon Bercy, les cent foyers les plus riches ont empoché 1,5 million d’euros de gains annuels chacun. France Stratégie, organisme gouvernemental, conclut que l’effet économique de ces mesures est nul : ni croissance, ni investissement, ni emploi supplémentaire. Il ne s’agissait donc pas de réorienter l’épargne, mais bien d’alléger l’impôt des plus fortunés.

Ces mesures, censées encourager les investissements productifs, n’ont généré aucun effet macroéconomique notable. Ni les flux d’investissement, ni la croissance, ni l’emploi ne se sont redressés. Pire : elles ont entériné une logique de transfert de richesse vers les possédants. Le discours gouvernemental vantant le « ruissellement » s’est effondré devant les rapports de France Stratégie ou de l’IPP, qui attestent de l’inefficacité patente de ces baisses d’impôts.

Le plus grave n’est pas tant le creusement de la dette publique – qui peut être conjoncturellement justifié – mais l’usage qui en a été fait. Car les 40 à 50 milliards d’euros à trouver en urgence aujourd’hui, selon le ministre de l’Économie Eric Lombard, ne correspondent pas à des investissements dans les infrastructures, la santé ou l’école. Ils financent, en réalité, une accumulation de mesures inefficaces, voire régressives, qui ont massivement profité aux ménages les plus aisés.

Les aides aux entreprises : 200 milliards dilapidés sans effet

Macron n’a pas inventé l’allègement des charges : il a simplement porté à son comble le processus initié par François Hollande avec le Pacte de responsabilité. La suppression progressive de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), la transformation du CICE en exonérations pérennes de cotisations patronales, ou encore les multiples crédits d’impôt comme le CIR ont constitué un transfert massif de ressources publiques. Chaque année, ce sont plus de 200 milliards d’euros d’aides qui sont versés aux entreprises – soit plus que le budget de l’Éducation nationale.

Les études successives de l’Institut des politiques publiques (IPP) et de l’IRES l’affirment : ces aides n’ont eu aucun impact mesurable sur l’emploi, l’investissement ou la valeur ajoutée. Le CICE, en particulier, n’a pas incité les entreprises bénéficiaires à embaucher davantage. En réalité, les marges reconstituées ont essentiellement été redistribuées sous forme de dividendes – au profit quasi exclusif des 1 % de foyers fiscaux les plus riches.

Derrière l’explosion du nombre d’apprentis – passé d’environ 300 000 à plus d’un million en six ans – se cache une logique d’aubaine. Chaque contrat donne lieu à une aide publique de 6 000 euros. Pour les entreprises, embaucher un apprenti mineur ne coûte rien la première année. Les abus sont nombreux : absence de tuteurs, formations défaillantes, faible encadrement. L’OFCE parle aujourd’hui d’une « bulle de l’apprentissage » : 200 000 à 250 000 emplois artificiels auraient été créés à la place de CDD ou CDI traditionnels. Coût de la manœuvre en 2024 ? Environ 25 milliards d’euros.

Cabinets privés, privilèges fiscaux et insubordination oligarchique

En 2022, une commission d’enquête du Sénat révèle que l’État a dépensé plus d’un milliard d’euros en prestations de cabinets de conseil privés. McKinsey, Boston Consulting Group, et d’autres ont été chargés de rédiger des rapports sans valeur ajoutée, voire inutilisés. Une étude sur le métier d’enseignant facturée 496 800 €, une convention de managers annulée mais facturée 558 900 € : les exemples foisonnent. Ce recours massif à des consultants externes, souvent en doublon de compétences existantes dans l’administration, illustre un État qui se vide de ses fonctions tout en enrichissant ses partenaires privés.

En réponse aux Gilets jaunes, Emmanuel Macron a préféré augmenter la prime d’activité plutôt que le SMIC. Résultat : 10 milliards d’euros de dépenses publiques annuelles pour suppléer l’insuffisance salariale des entreprises. Une fois de plus, c’est le contribuable qui paie à la place des employeurs, sans exigence de revalorisation salariale ou de contribution plus équitable du capital.

En 2025, une timide tentative de surtaxer les bénéfices des grandes entreprises pour deux ans – dans un budget porté par Michel Barnier – est écourtée à une seule année, après une intervention directe de Bernard Arnault. Montant « épargné » : 4 milliards d’euros. Dans le même temps, l’État affirme avoir besoin de 40 milliards de coupes budgétaires. Le message est clair : il est interdit de toucher aux profits des puissants. Et pourtant, la dette publique est brandie comme un fardeau collectif, alors même que son origine est claire : une politique fiscale et budgétaire exclusivement orientée vers la rente.



Trump relance la guerre commerciale avec l’Europe

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Face à la surtaxe de 30 % annoncée par Donald Trump sur les importations européennes, l’UE est prise entre fermeté stratégique et recherche d’un compromis.

Une offensive tarifaire américaine qui fait voler en éclats les négociations

C’est une annonce tonitruante qui tombe en pleine torpeur estivale : Donald Trump a décrété, à partir du 1er août 2025, une surtaxe de 30 % sur les importations européennes, après plusieurs mois d’atermoiements. Le président américain avait d’abord évoqué en avril des « droits de douane réciproques » à 10 %, puis 24 % pour l’Union européenne, avant de suspendre l’application face aux marchés inquiets. La nouvelle salve tarifaire, plus agressive encore, constitue un camouflet pour Bruxelles, qui négocie avec la Maison Blanche depuis le printemps.

Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, s’était rendu à Washington début juillet dans l’espoir de conclure un accord à taux réduit, sur le modèle de celui obtenu par Londres. Las, les Européens tablaient sur une base de discussion à 10 %, assortie d’exemptions ciblées. En imposant unilatéralement 30 % de droits de douane, Trump torpille ces efforts et fragilise le rôle de l’Union comme interlocuteur crédible en matière commerciale.

En 2024, l’UE a exporté 532,3 milliards d’euros de biens vers les États-Unis, un chiffre majeur pour la santé de l’économie continentale. L’application de ces nouvelles taxes pourrait perturber profondément les chaînes de valeur, notamment dans l’automobile, la chimie ou l’agroalimentaire. Le différentiel commercial – encore favorable à l’Europe – est aujourd’hui au cœur de la rhétorique protectionniste du président américain, en quête de soutien électoral interne.

Bruxelles entre retenue stratégique et montée en tension

Malgré la provocation américaine, la Commission européenne continue de prôner la retenue. Ursula von der Leyen a rappelé samedi que « l’UE a toujours donné la priorité à une solution négociée ». Bruxelles a même prolongé la suspension des contre-mesures douanières prises en réponse aux taxes américaines sur l’acier et l’aluminium. Ce choix vise à éviter une réaction à chaud, et à laisser le président américain s’enfermer dans ses propres contradictions.

La prudence de la Commission repose aussi sur la vulnérabilité de l’économie européenne. Dans un contexte de croissance molle, d’inflation persistante et de désindustrialisation partielle, une guerre commerciale ouverte avec les États-Unis serait dévastatrice. « Elle n’est pas pressée et préfère ne pas réagir de façon impulsive », résume l’économiste Sébastien Jean, qui voit dans l’attitude européenne une tentative de laisser Trump se décrédibiliser.

L’UE reste fidèle à sa doctrine fondée sur le droit international et le libre-échange. Elle répugne à dégainer la riposte, même en réponse à une agression manifeste. Mais cette ligne modérée commence à fissurer l’unité politique des Vingt-Sept, alors que les appels à une posture plus ferme se multiplient, en particulier du côté français.

Vers une réponse européenne ? Le dilemme stratégique

Ursula von der Leyen a confirmé que la Commission prépare des contre-mesures ciblées, estimées à 21 milliards d’euros, en cas de rupture définitive des négociations. Il s’agirait de surtaxer des produits américains de manière symétrique. D’autres pistes sont à l’étude, notamment dans les secteurs agricoles ou numériques, mais rien n’est encore acté. L’Europe joue la montre, sans renoncer à ses options.

Face à l’inaction apparente de Bruxelles, Paris hausse le ton. Le ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, a exhorté la Commission à « se défendre sans naïveté », tandis qu’Emmanuel Macron a réclamé « des contre-mesures crédibles et rapides ». L’Italie, de son côté, milite pour la négociation, quitte à accepter certains compromis. L’Allemagne, longtemps modérée, commence à durcir sa position, évoquant désormais des « mesures décisives » si Trump ne recule pas.

L’ancien directeur du commerce à la Commission, Rupert Schlegelmilch, résume l’enjeu : « Même si des représailles peuvent être économiquement absurdes, elles deviennent stratégiquement indispensables ». Dans ce bras de fer transatlantique, la crédibilité de l’UE comme puissance commerciale est en jeu. Si elle ne riposte pas, elle risque de passer pour une puissance soumise. Si elle riposte trop vite, elle pourrait aggraver le ralentissement économique.



Temu bouscule le discount en France

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Temu
Temu

« Qui peut arrêter la course folle de Temu ? » s’interroge l’étude publiée par Joko, après avoir analysé les transactions bancaires d’un million de Français âgés de 18 à 64 ans. Arrivée discrètement en France en 2023, la plateforme chinoise Temu spécialisée dans le shopping en ligne ultra low-cost a connu une ascension fulgurante. En l’espace de deux ans, sa part de marché dans le secteur du discount est passée de 8 % à 19 %, reléguant certains poids lourds du secteur au second plan.

Cette montée en puissance ne relève pas du hasard : elle est le fruit d’une stratégie redoutablement efficace, mêlant renouvellement constant de l’offre, communication massive sur les réseaux sociaux — notamment TikTok — et une politique tarifaire imbattable. Une combinaison qui a su séduire une clientèle de plus en plus attentive à ses dépenses dans un contexte économique tendu.

L’année 2024 : l’explosion des ventes

C’est en 2024 que Temu a véritablement changé d’échelle. Selon l’étude, ses ventes ont bondi de 129 % en un an, dépassant largement la croissance de ses concurrents directs : Shein (+57 %), Normal (+42 %), Action (+20 %) ou encore AliExpress (+20 %). Face à cette dynamique, certaines enseignes traditionnelles du discount ont reculé, à l’image de La Foir’Fouille (-1 %), Gifi (-5 %) ou Stokomani (-8 %), dans un marché global pourtant en progression de 23 %.

La marque a su capter une clientèle jeune et mobile, friande de nouveautés et d’expériences d’achat ludiques. L’interface de Temu, inspirée des codes du jeu vidéo et de la récompense immédiate, pousse à l’achat impulsif. Couplée à une livraison gratuite et des prix cassés, la recette séduit massivement.

Une offensive européenne stratégique

Alors que les surtaxes douanières imposées par Donald Trump freinent désormais les importations chinoises vers les États-Unis, Temu a su réorienter habilement sa stratégie vers l’Europe, et notamment la France. Ce recentrage opéré dès février 2025 s’est révélé particulièrement payant : en mai, la plateforme enregistrait déjà une croissance supplémentaire de 47 %, avec une hausse de 10 % de sa base clients.

Temu a accompagné ce virage stratégique par un surinvestissement massif dans la publicité, multipliant les campagnes d’affichage, les spots sponsorisés sur les réseaux sociaux et les collaborations avec des influenceurs. Une démarche coûteuse, mais qui semble porter ses fruits. À tel point que, selon Yann Rivoallan, président de la fédération française du prêt-à-porter féminin, ce boom publicitaire des plateformes asiatiques entraîne aujourd’hui des surcoûts de 15 à 50 % pour les marques traditionnelles, contraintes de lutter pour conserver leur visibilité.

Une menace pour les acteurs établis du e-commerce

Longtemps perçue comme une alternative parmi d’autres dans le discount en ligne, Temu change aujourd’hui de statut. « Temu n’est plus perçue comme une option low cost, mais comme une marketplace généraliste crédible », note l’étude de Joko. Elle marche désormais sur les platebandes de géants bien installés comme Cdiscount, Micromania, Conforama, But, La Redoute ou même Ikea, en grignotant des parts de marché dans l’électronique, la maison, ou encore la mode.

La plateforme profite de son écosystème d’approvisionnement chinois, qui lui permet de proposer une offre très diversifiée à des prix difficilement concurrençables. De quoi sérieusement inquiéter les enseignes françaises et européennes, qui peinent à rivaliser sur le terrain du tarif tout en supportant des coûts logistiques et salariaux bien plus élevés.

Un modèle durable ou une bulle spéculative ?

Face à cette montée en puissance, des voix s’élèvent pour questionner la pérennité du modèle Temu. Derrière les prix cassés, se cachent des interrogations sur les conditions de fabrication, la durabilité des produits, ou encore l’empreinte écologique d’un système basé sur le transport rapide et à grande échelle depuis la Chine. Si l’attrait du prix reste un levier puissant, le retour en force de la consommation responsable pourrait ralentir cette dynamique à long terme.

Mais pour l’heure, Temu semble inarrêtable. Sa capacité à capter l’air du temps, à innover dans son approche commerciale et à imposer sa marque dans les habitudes d’achat en font un acteur incontournable du paysage commercial français.

Israël : l’économie tient sous le feu, mais à quel prix ?

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Après 600 jours de conflit, Israël conserve une étonnante solidité économique. Mais cette résilience a un coût social et humain croissant, selon l’économiste Jacques Bendelac.
Une économie de guerre taillée pour la survie

Depuis sa création, Israël s’est bâti sur un paradigme unique : celui d’une économie capable de fonctionner sous la pression permanente de la guerre. Jacques Bendelac, spécialiste de l’économie israélienne, évoque un « modèle unique au monde » qui a su conjuguer production, innovation technologique et sécurité nationale. Cette organisation repose sur une flexibilité institutionnelle, un tissu entrepreneurial solide et une culture de l’urgence, inscrite dans la durée.

Au cœur de cette résilience, un trésor de guerre : les 210 milliards de dollars de réserves de la Banque d’Israël. Alimentées en partie par les revenus du gaz naturel, ces ressources pourraient — selon Bendelac — financer une guerre pendant dix années. Ce chiffre symbolise autant la robustesse du système financier que l’ampleur de l’effort budgétaire dédié à la défense nationale. Un arsenal économique dissuasif, mais non infini.

L’économie israélienne continue de fonctionner, mais sous contrainte. La production industrielle s’ajuste, les exportations résistent, et l’innovation technologique reste active, notamment dans les secteurs liés à la défense et à la cybersécurité. Toutefois, cette résistance repose sur un fragile équilibre : la stabilité des marchés, la confiance des investisseurs, et l’absence d’extension du conflit à grande échelle.

Le coût intérieur d’une guerre sans fin

Si l’économie globale tient, la population, elle, s’essouffle. L’année 2024 est, selon Bendelac, « la plus mauvaise depuis 40 ans » sur le plan économique. La hausse continue des prix, l’envolée des taux d’intérêt et l’alourdissement de la fiscalité étranglent les classes moyennes. Le conflit pèse sur la consommation, sur l’investissement privé et surtout sur le moral des ménages.

Les populations du nord et du sud, les plus exposées aux hostilités, sont également les plus fragiles sur le plan économique. Appauvrissement, pertes d’emplois, destructions d’habitations : le conflit amplifie les inégalités territoriales et sociales. Des milliers d’Israéliens doivent être indemnisés, hébergés, soutenus, mettant à rude épreuve les dispositifs de solidarité.

Deux piliers essentiels de l’économie israélienne — l’agriculture et le tourisme — sont à l’agonie. L’incertitude sécuritaire a vidé les hôtels, les sites religieux, les marchés. Les agriculteurs, souvent proches des zones sensibles, peinent à maintenir leur production. Cette désorganisation sectorielle risque de laisser des cicatrices durables sur l’économie réelle.

Entre espoir économique et dépendance militaire

Malgré tout, Jacques Bendelac reste confiant : en cas de cessez-le-feu durable, l’économie israélienne pourrait rebondir rapidement. La demande intérieure repartirait, les flux touristiques reviendraient, et les investissements étrangers pourraient affluer à nouveau. L’histoire économique d’Israël montre que les périodes de guerre ont souvent été suivies de croissances soutenues.

L’économiste salue l’approche « business-oriented » de Donald Trump, pour qui l’argument économique prime dans toute négociation stratégique. Cette perspective, bien que controversée, repose sur une idée simple : il est plus coûteux de faire la guerre que de conclure un accord. Selon Bendelac, cette logique pourrait s’imposer dans le dialogue régional, y compris face à l’Iran.

Enfin, Bendelac insiste sur un impératif : « que l’économie reprenne le dessus sur le militaire ». Car si Israël a su survivre économiquement dans la guerre, ce modèle n’est pas soutenable indéfiniment. Replacer la prospérité collective, la justice sociale et le développement à long terme au cœur du projet israélien est la condition d’un avenir viable — et d’un espoir de paix durable.



La fibre optique : un atout stratégique pour les entreprises connectées

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Vitesse, fiabilité, compétitivité : la fibre optique s’impose aujourd’hui comme un levier de performance incontournable pour les entreprises. Bien au-delà du simple confort de navigation, elle structure désormais l’ensemble des usages numériques professionnels. Tour d’horizon des avantages et des opportunités offerts par cette connectivité très haut débit.

La fibre optique booste la productivité

La digitalisation croissante de l’économie impose aux entreprises une connectivité sans faille. Qu’il s’agisse de télétravail, de visioconférences, d’hébergement cloud, de cybersécurité ou encore de gestion des données, tous les processus critiques reposent aujourd’hui sur une connexion internet rapide et stable. La fibre optique répond parfaitement à ces exigences, bien plus efficacement que les connexions ADSL traditionnelles ou même les réseaux 4G/5G.

Avec ses débits symétriques pouvant atteindre 1 Gbit/s, voire davantage selon les offres professionnelles, la fibre permet des transferts de données ultra-rapides, sans latence ni coupure. Ce gain de temps se traduit par une productivité accrue au quotidien. Finis les ralentissements en plein envoi de fichiers lourds ou les appels vidéo hachés : la continuité des activités est assurée, même en période de forte sollicitation.

Un vecteur de compétitivité pour les PME comme pour les grands groupes

Contrairement aux idées reçues, la fibre optique ne s’adresse pas uniquement aux grands groupes. Les PME, start-up et entreprises de taille intermédiaire en tirent également de nombreux bénéfices, dans un environnement concurrentiel de plus en plus exigeant.

Elle permet notamment de déployer efficacement des outils collaboratifs en ligne (comme Microsoft Teams ou Google Workspace), d’accéder rapidement à des plateformes SaaS, de sécuriser les flux via des solutions de sauvegarde en temps réel, ou encore de connecter des systèmes de production à distance. Autant de fonctionnalités qui modernisent le fonctionnement interne tout en optimisant les coûts.

Les entreprises disposant de plusieurs sites profitent aussi d’une interconnexion fluide entre leurs établissements. Grâce à la fibre, elles peuvent centraliser leurs données, mutualiser leurs ressources informatiques et piloter leurs activités en temps réel, quel que soit leur domaine d’activité.

FTTO : la fibre dédiée pour les entreprises exigeantes

Toutes les fibres ne se valent pas. Si les offres FTTH (Fiber To The Home) peuvent suffire à certains usages, les entreprises ayant des besoins critiques privilégieront la FTTO (Fiber To The Office). Cette technologie repose sur une fibre dédiée, entièrement isolée du réseau grand public, garantissant ainsi des débits symétriques, constants et hautement sécurisés.

Bon nombre d’opérateurs télécoms commercialisent des offres FTTO performantes. On peut notamment citer Stelogy, qui propose une fibre dédiée pensée pour les entreprises recherchant une infrastructure fiable, puissante et évolutive. Ce type d’offre garantit une qualité de service premium.

La FTTO est particulièrement recommandée pour les structures manipulant de gros volumes de données, les métiers de l’audiovisuel, les centres d’appels, les bureaux d’études ou encore les établissements de santé, mais pas que car elle permet d’obtenir une qualité de service très élevée. Il s’agit là d’un investissement stratégique, souvent déterminant pour le bon fonctionnement de l’activité.

Une opportunité pour les professionnels du numérique

Dans ce contexte porteur, les acteurs de l’écosystème numérique ont tout intérêt à intégrer la fibre optique dans leur gamme de services. De plus en plus de prestataires informatiques, intégrateurs ou revendeurs IT choisissent ainsi de devenir distributeur télécom, afin de répondre aux attentes croissantes de leurs clients en matière de connectivité.

Ce positionnement leur permet de diversifier leurs sources de revenus, de proposer des solutions clés en main, et de renforcer la fidélité de leur clientèle. En collaborant avec des opérateurs comme Stelogy, les revendeurs de service télécom ont accès à des offres fibre pro sur mesure, accompagnées d’un soutien technique et commercial dédié. Une stratégie gagnante à une époque où les entreprises recherchent des prestataires capables de leur fournir un service global, de l’installation à la maintenance.

 

En définitive, la fibre optique ne se résume pas à une simple amélioration du débit internet. Elle est devenue un pilier de la transformation numérique des entreprises, en leur offrant les moyens techniques à la hauteur de leurs ambitions stratégiques. Productivité, sécurité, agilité : ses bénéfices sont nombreux, concrets et durables.

Tourisme : un été 2025 prometteur sous l’effet des JO de Paris

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Porté par l’attractivité post-olympique et la fréquentation étrangère, l’été 2025 s’annonce dynamique pour le tourisme en France, malgré un contexte incertain.
Un début d’année solide qui rassure les professionnels

Au 30 avril 2025, les visiteurs étrangers avaient déjà généré 21,4 milliards d’euros de recettes touristiques, soit une hausse de 8 % par rapport à l’année précédente. Ce chiffre confirme un début d’année robuste, en particulier grâce à la clientèle européenne. Le ministère du Tourisme et Atout France se félicitent de ces performances, qui laissent augurer une saison estivale très favorable.

Les clientèles allemandes, néerlandaises et espagnoles sont à l’origine de la plus forte progression : +25 % pour les Allemands, +24 % pour les Néerlandais et +15 % pour les Espagnols. Seule exception notable : la baisse de 18 % des visiteurs britanniques, une tendance attribuée à l’effet combiné de l’inflation outre-Manche et du recul de la livre sterling. La fréquentation européenne reste néanmoins le socle solide de la dynamique française.

Malgré une conjoncture géopolitique complexe – tensions au Proche-Orient, élections incertaines aux États-Unis, prudence des tour-opérateurs – le tourisme en France reste stable. La confiance des acteurs du secteur repose sur une réputation d’accueil, une diversité d’offres culturelles et naturelles, et une accessibilité géographique qui continue de séduire les clientèles internationales.

Un « effet Jeux » toujours visible dans les réservations

Les réservations de locations saisonnières pour l’été 2025 affichent une hausse de 16 % entre juin et août par rapport à 2024 (source FTO-LightHouse). Cette augmentation se confirme dans l’hôtellerie de plein air, avec une progression prévue de 1,7 % des nuitées pour les mois de juillet et août. Cette tendance, amorcée dès le printemps, s’explique par l’attrait post-olympique des sites liés aux Jeux de Paris 2024.

Les prévisions d’arrivées aériennes pour juin-août 2025 annoncent une hausse de 4,7 % par rapport à l’année précédente (source ForwardKeys). Les touristes venus de Scandinavie, du Canada, de Chine et d’Australie seront plus nombreux cet été. L’intérêt pour la destination France se maintient également auprès des Américains, avec une croissance plus modeste (+3 %), mais constante depuis trois ans.

Le « soft power » des Jeux de Paris 2024 continue de produire ses effets. Les infrastructures améliorées, la couverture médiatique mondiale et la mise en avant du patrimoine français lors des cérémonies ont laissé une empreinte favorable dans l’imaginaire touristique. Paris et sa région captent toujours une large part de la fréquentation, mais les régions, notamment la Côte d’Azur, l’Occitanie et la Bretagne, tirent aussi leur épingle du jeu.

Vers une stratégie de valeur pour un tourisme plus rentable

La ministre du Tourisme Nathalie Delattre a souligné dans Les Échos la nécessité de « travailler sur notre stratégie de valeur ». L’objectif n’est plus seulement quantitatif : il s’agit de faire en sorte que chaque touriste dépense davantage, en privilégiant des offres à haute valeur ajoutée. Ce recentrage stratégique vise à renforcer la rentabilité du secteur tout en limitant la pression sur les infrastructures.

La croissance du tourisme ne va pas sans interrogations environnementales. Quels marchés prioriser pour maximiser les recettes sans aggraver le bilan carbone ? Comment limiter la saturation de certains sites tout en favorisant le développement de nouveaux territoires ? Le ministère et Atout France travaillent à une refonte du modèle touristique français, plus sélectif, mieux réparti et plus durable.

Un plan d’action visant à simplifier les démarches administratives pour les acteurs du tourisme est attendu d’ici fin juillet. Il devrait inclure des mesures de soutien à l’investissement, de modernisation des structures d’accueil, et de promotion ciblée sur les marchés émergents. L’enjeu : maintenir l’excellence française dans un environnement mondial de plus en plus concurrentiel.



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