Informatique : en grandes difficultés, Atos secouru par ses propres créanciers

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Atos

Le groupe informatique français Atos, en difficultés financières ces dernières années, a trouvé dimanche un accord de restructuration avec des créanciers et des banques. Une semaine plus tôt, le consortium Onepoint, qui avait été choisi comme repreneur, s’est désisté à la surprise générale.

Atos enfin sauvé ? Le groupe informatique français, en difficultés financières ces dernières années, a annoncé dimanche avoir conclu un accord de restructuration avec un groupe de banques et de détenteurs d’obligations. Parmi ces derniers figurent Blackrock, Boussard & Gavaudan, Tresidor, Syquant, SPG, Fidera et AG2R.

Les créanciers veulent réduire la dette de 3,1 milliards d’euros

Cet accord prévoit une augmentation de capital de 233 millions d’euros et un apport supplémentaire de 1,5 à 1,675 milliard d’euros d’argent frais, à repartir à part égale entre les créanciers bancaires et porteurs d’obligations. Aussi, les créanciers devraient convertir 2,9 milliards d’euros de dette en capital (2,8 milliards d’euros, augmenté des intérêts non payés). En outre, ils s’engagent à réduire la dette du groupe de 3,1 milliards d’euros, sur les 4,8 milliards dus.

Onepoint a reculé après avoir été choisi par Atos

Pour ce qui concerne le calendrier, l’accord prévoit l’ouverture d’une procédure accélérée ce mois-ci, avec un objectif de réalisation effective de toutes les opérations de restructuration d’ici la fin de cette année. Les actionnaires ont donné toutes les garanties d’une reprise en bonne et due forme, pour éviter le revirement effectué par le précédent repreneur. Il y a une semaine, Atos avait choisi l’offre de restructuration de Onepoint, en concurrence avec le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.

Pour Onepoint, les conditions n’étaient pas réunies

Atos avait jugé que sa proposition était en phase avec ses objectifs. Onepoint promettait d’effacer la dette à hauteur de 3,2 milliards d’euros, en plus d’un apport de 1,8 milliard d’euros, dont 350 millions d’argent frais. Contre toute attente, le consortium mené par David Layani s’est désisté la semaine dernière. Il a expliqué dans un communiqué publié le 25 juin que les conditions n’étaient pas réunies pour conclure cet accord. Sa défection surprise a remis en selle Daniel Kretinsky. Mais le milliardaire tchèque a très vite été refroidi par les détenteurs d’obligations.

Atos doit garantir la cybersécurité des Jeux

Notons que l’Etat français souhaite aussi racheter les activités stratégiques d’Atos pour ne pas qu’elles tombent entre les mains d’acteurs étrangers. La firme tricolore est une pièce maitresse de la souveraineté numérique de la France. D’ailleurs, elle a été choisie par le Cojo (Comité d’organisation des jeux olympiques) pour assurer la chaîne logistique et numérique des Jeux, et garantir la cybersécurité de l’événement.

Atos, partenaire informatique mondial du CIO depuis 2002

Atos doit aussi gérer plus de 300.000 accréditations et se charger de la transmission des images aux télévisions. Par ailleurs, l’entreprise intégrera l’ensemble des partenaires technologiques, comme Orange, Intel et Cisco. Pour relever le défi, elle mobilisera ses 95 000 salariés, dont 300 seront disponibles 24h/24 et 7j/7 pendant toute la durée des compétitions. En tant partenaire informatique mondial du CIO depuis les Jeux de Salt Lake City en 2002, la société a l’expertise nécessaire pour la réussite de cette mission.

Attention aux hackers pro-russes

Mais Atos devra faire preuve de vigilance durant toute la période des JO, à cause des menaces cyber qui planent sur l’évènement. Les groupes de hackers russes, en particulier, pourraient nuire au bon fonctionnement des institutions nationales et à la bonne organisation de la compétition. Des groupes de hackers comme Anonymous Sudan et NoName057 s’attaqueront certainement au dispositif cyber.  Moscou souhaite discréditer la France et le CIO, qui l’a écarté des JO pour sa guerre contre l’Ukraine.

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