Royaume-Uni : bientôt une peinture vivante et « verte » ?

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Photo de David Pisnoy sur Unsplash

Des scientifiques de l’Université de Surrey, au Royaume-Uni, annoncent la mise au point d’une peinture vivante et « verte ». En effet, ce revêtement produit de l’oxygène tout en capturant le carbone. Il pourrait servir sur Terre, voire sur Mars.

Une équipe de l’Université de Surrey, au Royaume-Uni, a créé une peinture vivante, capable d’émettre de l’oxygène tout en captant le dioxyde de carbone (CO2) présent dans l’air alentour. Il s’agit en fait d’un bio-revêtement, c’est-à-dire d’un type de peinture à base d’eau qui enferme des bactéries vivantes dans des couches.

Créée à partir d’un micro-organisme « extrémophile »

Pour produire leur bio-peinture, baptisée « Green Living Paint » (« Peinture Verte Vivante »), les chercheurs britanniques ont travaillé avec le Chroococcidiopsis cubana. Cette bactérie rare se trouve uniquement dans des environnements extrêmes sur Terre, où la vie semble impossible. En particulier dans les déserts arides ou dans les profondeurs rocheuses. Comme ce micro-organisme est « extrémophile », c’est-à-dire habituée aux conditions chaudes et sèches, il consomme très peu d’eau. Aussi, il n’a pas besoin de beaucoup de lumière pour effectuer sa photosynthèse.

Application de couches successives de bactéries

Dans le cadre de leurs travaux, les chercheurs ont immobilisé des bactéries Chroococcidiopsis cubana dans un bio-revêtement mécaniquement robuste. Celui-ci se composait de particules de polymère dans de l’eau. Il a été entièrement séché avant d’être réhydraté. Les scientifiques ont réussi à incorporer dans cette matière, les bactéries par couches successives. Ce qui représentait un défi. En effet, il fallait que la peinture soit solide, mais sans utiliser d’ingrédients susceptibles de tuer ou de nuire aux organismes vivants.

400 g d’oxygène produit pour un kg de peinture

Par ailleurs, les chercheurs ont eu la brillante idée de mélanger du latex et des particules d’argile nanométriques afin d’obtenir une texture poreuse. Cette dernière permet la circulation et l’hydratation des organismes, mais reste stable. Selon les résultats de l’étude publiée dans la revue Microbiology Spectrum, les bactéries produisaient chaque jour 400 grammes d’oxygène pour un kilogramme de peinture, tout en capturant du CO2. Aussi, l’activité des Chroococcidiopsis cubana était constante tout au long de l’expérience, qui a duré un mois.

Echecs des expériences avec d’autres bactéries

Les chercheurs ont tenté de reproduire l’expérience avec d’autres microorganismes similaires. En particulier Synechocystis sp., une autre cyanobactérie habituellement présente en eau douce. Mais, contrairement à son homologue du désert, rien ne marchait. Cette bactérie était incapable de produire de l’oxygène à l’intérieur du bio-revêtement. Selon Simone Krings, autrice principale des travaux, les Chroococcidiopsis photosynthétiques pourraient constituer les seuls candidats potentiels pour la colonisation de Mars.

Une utilité sur Mars et sur Terre

« Elles ont une capacité extraordinaire à survivre dans des environnements extrêmes, comme les sécheresses et après une forte exposition aux rayons UV », relève la scientifique. La NASA pourrait ainsi utiliser cette peinture vivante sur la planète rouge pour faciliter l’implantation des astronautes, voire des colons humains. Les Chroococcidiopsis pourraient déjà servir sur Terre, confrontée au réchauffement climatique à cause de l’augmentation des gaz à effet de serre tel que le CO2. En outre, ces micro-organismes sont capables de réduire la consommation d’eau dans les processus à base de bioréacteurs.

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