Paradis fiscaux : une enquête entache la campagne d’Emmanuel Macron

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Le président français Emmanuel Macron manipulant un smartphone.

 

Deux journalistes français ont publié mardi une enquête qui jette de sérieux soupçons sur le patrimoine d’Emmanuel Macron à moins de deux semaines du premier tour de la présidentielle. Le chef de l’Etat aurait caché de l’argent dans un paradis fiscal depuis son passage à la banque Rothschild and co. Une accusation que la holding franco-britannique et le mis en cause ont rejeté en bloc.

Disparition d’une bonne partie du patrimoine de Macron

Les journalistes Jean-Baptiste Rivoire et Gauthier Mesnier ont publié, le mardi 20 mars 2022, une enquête sur le patrimoine d’Emmanuel Macron sur le site «Off Investigation ». Ce doc suggère que le président français a caché de l’argent dans un paradis fiscal lors de son passage à la banque Rothschild and co. entre 2008 et 2012. Il aurait profité d’un système permettant à la holding franco-britannique de payer partiellement ses associés-gérants dans des paradis fiscaux.

Dans leur enquête, les journalistes français se sont d’abord penchés sur les déclarations d’Emmanuel Macron à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). L’actuel locataire de l’Elysée n’a déclaré que 156 000 euros de patrimoine en 2014. Pourtant, il avait fait part d’un gain de 3 millions entre 2009 et 2013. Une grosse partie de cette somme semble donc s’être volatilisée.

Entre 5 et 10 millions pour Macron dans le deal entre Pfizer et Nestlé

C’est en détricotant cette mystérieuse disparition de fortune que Jean-Baptiste Rivoire et Gauthier Mesnier sont remontés aux années passées à la banque Rothschild. En 2012, alors employé de ce groupe, Emmanuel Macron avait magistralement conduit le rachat, par le groupe Nestlé, de la branche nutrition infantile de Pfizer. Ce dossier aurait permis à Rothschild d’empocher entre 45 et 135 millions d’euros et à Macron de toucher entre 5 et 10 millions.

Le dirigeant LREM n’a jamais déclaré ce gain à la HATVP. Il aurait plutôt pris soin de le placer autre part… Ceci grâce à une tricherie qui permettait à la banque Rothschild de verser une part importante de ce type de rémunération sur des structures opaques dans des paradis fiscaux. Cet arrangement aurait été convenu avec Bercy dans les années 2000 afin d’éviter la fiscalisation en France des honoraires des associés gérants.

Pas un acte fiscalement répréhensible, mais un manquement moral 

Les enquêteurs précisent n’avoir pas trouvé de trace d’un trust au nom d’Emmanuel Macron. Mais ils pensent qu’il existe des raisons de nourrir de gros soupçons à ce sujet. Ils précisent cependant que le fait de demander le placement dans un paradis fiscal n’est pas un acte fiscalement répréhensible. Il y a toutefois un manquement moral dans cette affaire. En effet, en tant président de la République, Emmanuel Macron a l’obligation de déclarer la totalité de son patrimoine. Ne pas le faire l’expose à un délit d’omission.

« Pas de fraude, pas de faits, pas de preuve »

Cité dans ce dossier, la banque Rothschild and co a démenti jeudi la rémunération partielle de ses associés français à l’étranger. « Les banquiers en France sont rémunérés en France », a-t-elle soutenu dans un communiqué transmis à l’AFP. De son côté, l’Elysée dénonce une tentative malveillante de saboter la campagne du président sortant.

« Pas de fraude, pas de faits, pas de preuve », a lancé l’équipe de Macron. Le ministère de l’Économie et des Finances ajoute qu’ il n’existe aucun accord fiscal entre Bercy et la banque Rothschild qui permettrait de défiscaliser hors de France les honoraires de ses banquiers français. Si cette riposte semble avoir tué le scandale, cette affaire laissera certainement des traces dans l’isoloir…

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