Guerre en Ukraine : un risque réel de pénurie de métaux pour l’industrie française

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De l'aluminium
Ph: Unsplash

 

En raison des sanctions économiques contre la Russie, l’industrie européenne, et plus particulièrement française, pourrait faire face à une pénurie de métaux stratégiques. Parmi lesquels le palladium, l’aluminium, le nickel et le cuivre, dont la Russie est un grand producteur. Par prudence, les autorités étudient la possibilité de se rapprocher d’autres fournisseurs et d’ouvrir davantage de mines en Hexagone.

La France très exposée

Plusieurs semaines après avoir fait peser la menace d’une invasion, la Russie a finalement lancé une grande offensive militaire contre l’Ukraine le jeudi 24 février. Aux premières heures de l’agression, l’Union européenne et les grandes puissances occidentales ont adopté une série de sanctions contre le pays de Vladimir Poutine. Ces mesures économiques sévères menacent les approvisionnements dans plusieurs secteurs. Particulièrement ceux qui dépendent fortement des matières premières venues de Russie et d’Ukraine.

L’industrie française se prépare ainsi à faire face à des risques de pénuries sur certains métaux. Il s’agit notamment de l’aluminium, très utilisé dans les technologies de la transition bas carbone (fabrication de batteries, de panneaux photovoltaïques, etc.). La France importe 50% de ses besoins en aluminium de la Russie, qui pèse pour 6 % de l’approvisionnement mondial. Cette dépendance est encore plus forte pour l’alumine (élément servant à la production d’aluminium primaire) puisque le géant russe Rusal fournit 80% des besoins de l’industrie française.

Titane, palladium, nickel, cobalt…

L’industrie craint aussi des pénuries au niveau du palladium. C’est un métal servant à la composition de semi-conducteurs et de pots catalytiques des véhicules dans le but de limiter notamment les émissions nocives. La Russie fournit 40% de la production mondiale de cette matière première. Cette part devrait augmenter avec le développement de la pile à combustible pour les voitures électriques.

Il y a en outre des inquiétudes quant à la production de titane, un élément chimique très important pour le secteur aéronautique. Pour ce métal, le russe VSMPO-Avisma est le principal producteur mondial. L’industrie française peut en outre craindre une rupture dans l’approvisionnement du cuivre, du nickel et du cobalt, dont la Russie est respectivement deuxième, troisième et septième producteur mondial. On peut enfin penser à des pénuries de terres rares comme le ruthénium, l’iridium et le rhodium. Ces métaux rentrent dans la fabrication des catalyseurs automobiles, des produits électroniques et des électrolyseurs d’hydrogène, entre autres.

Une chance pour la transition énergétique ?

Pour anticiper tout problème dans la fourniture des métaux, la France étudie actuellement plusieurs solutions. Elle évoque la possibilité d’ouvrir des mines de lithium sur son territoire, tandis que les industriels tricolores demandent à Eramet d’augmenter ses cadences de production de nickel, de cuivre et de cobalt. La France planche aussi et surtout sur le besoin de diversifier ses sources d’approvisionnement. Elle pourrait se tourner vers d’autres grands producteurs de métaux comme la Chine, le Chili, le Pérou, la RDC et l’Afrique du Sud. Mais cette crise ukrainienne pourrait surtout propulser le développement des énergies renouvelables et de la voiture électrique.

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