Le ministre de l’Agriculture a annoncé mercredi son intention de rendre obligatoire l’inscription de l’origine des viandes servies dans les restaurants français. Objectif : mettre fin aux mentions trompeuses et stimuler le consommer-local chez les consommateurs.
Il devrait être prochainement possible de déterminer avec précision de quelle destination provient la viande servie au repas dans la restauration collective et commerciale grâce à la volonté des autorités étatiques, en l’occurrence le ministre de l’Agriculture. Ce dernier a en effet décidé mercredi de rendre cela obligatoire sur toute l’étendue du territoire national après avoir obtenu le quitus de Bruxelles sur ce sujet de l’étiquetage qui embarque plusieurs enjeux.
À en croire Julien Denormandie, cette réglementation dont il espère l’entrée en vigueur dès que possible, devrait permettre de lever quelques équivoques caractéristiques du secteur de la restauration française.
Porte ouverte aux manquements
Même si certains le font épisodiquement, aucune loi n’oblige actuellement les restaurateurs à mentionner l’origine des viandes présentes dans leur plat, à l’exception de celle bovine dont l’étiquetage a été rendu obligatoire à la faveur de la crise de la vache folle. Un tel vide juridique peut s’avérer préjudiciable à bien des égards. D’autant que l’existence d’une réglementation à ce propos dans les grandes et moyennes surfaces ainsi que dans les boucheries n’empêche pas les dérives, comme le montrent régulièrement les contrôles de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Le dernier révélé fin août 2020 a notamment fait état de plusieurs anomalies qui ont entre autres noms : mention trompeuse de l’origine des viandes, traçabilité douteuse, tromperie sur la qualité.
Enjeux de souveraineté
Dans ces conditions, c’est le public pourtant de plus en plus en quête de transparence sur les produits de consommation, qui en paie le prix. Et cela n’est pas seulement financier. Les scandales sanitaires sont très vite arrivés sachant l’importance de l’étiquetage alimentaire.
La filière industrielle locale de la viande se voit également léser par cette situation. Les chiffres indiquent à cet effet qu’au moins la moitié du volume de la viande consommée actuellement dans les restaurants tricolores vient de l’étranger. Au grand dam du ministre de l’Agriculture qui met en avant la qualité de la viande provenant de l’industrie française. Il insiste notamment sur la promotion du consommer-local dans les cantines scolaires et autres types de restaurants collectifs, comme recommandé par la nouvelle loi Climat. Le made in France ne s’en porterait que mieux.