Air France-KLM joue sa survie à Bruxelles

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La compagnie aérienne franco-néerlandaise très endettée à cause de la crise du coronavirus a plus que jamais besoin du soutien des États pour stopper l’hémorragie. Mais ces derniers n’entendent pas intervenir sans contreparties.

Le secteur aérien est au plus mal en ces temps de restrictions des déplacements dues à la pandémie du Coronavirus. Air France-KLM n’échappe pas à cette conjoncture morose, à l’image de tous ses concurrents à travers le monde. Selon les analystes, le groupe franco-néerlandais devrait enregistrer une perte cumulée d’au moins 7 milliards d’euros pour l’année écoulée. Cela va naturellement influer sur le chiffre d’affaires de l’entreprise que des prévisions estiment à 11 milliards d’euros sur la même période, soit deux fois moins qu’en 2019. La situation du groupe est d’autant plus préoccupante que la compagnie a dû faire l’impasse sur une large majorité de ses revenus depuis le début de la crise.

Comme plusieurs de ses concurrents, Air France-KLM qui assure aussi le fret et la réparation d’avions entre autres, dépend énormément du transport des passagers, notamment sur les destinations longs-courriers. Or, la clientèle se fait rare depuis plus d’un an et l’apparition du Covid-19. Conséquence : des avions volent à perte. La trésorerie en prend un sacré coup et la réduction des effectifs ne suffit pas à amoindrir le choc, selon la patronne d’Air France, Anne Rigail.

Une aide d’urgence, mais à quelles conditions ?

Dans ce contexte, sauver l’une des plus importantes compagnies aériennes d’Europe de la morosité s’avère urgent. Surtout que le brouillard reste épais concernant les perspectives d’une reprise normale des activités aériennes. Les États français et néerlandais s’y sont bien entendu attelés il y a quelques mois, soit par des prêts directs, soit par des garanties, à hauteur de 10 milliards d’euros, mais sans grand succès. Le spectre de la faillite s’est éloigné du moins pour l’année en cours, mais Air France-KLM continue de broyer du noir financièrement. D’où l’intervention souhaitée par les responsables du groupe, de l’Union européenne. Cette dernière semble disposée à apporter sa contribution, mais pas sans contreparties de la part de la compagnie sinistrée.

Au nombre des conditions posées par Bruxelles pour mettre la main à la poche, figure le renoncement par Air France-KLM de certains créneaux aéroportuaires à l’aéroport d’Orly. Pas question, rétorquent les responsables et les leaders syndicaux du groupe qui n’entendent pas sacrifier une de leur position stratégique.

Le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, dont le pays détient 14,3% des actions de la compagnie, a indiqué lundi que les conditions d’une aide publique à Air France par l’UE devaient être soutenables.

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