Hydrogène : un marché équivalent à celui du pétrole d’ici 2050

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D’ici 2050, le marché mondial de l’hydrogène devrait connaître une croissance exponentielle pour atteindre la taille actuelle de celui du pétrole. C’est ce qu’indique un récent pronostic de Bank of America, une des plus grandes banques américaines en termes de dépôt et de capitalisation boursière.

Après plusieurs années passées dans l’antichambre des énergies renouvelables, l’hydrogène a été véritablement propulsé au-devant de la scène en 2020 dans le cadre de la transition énergétique. Cette année-là a été marquée par d’importants engagements pris par les gouvernements. L’Allemagne notamment a annoncé en juin dernier un investissement de 9 milliards pour devenir numéro Un de l’hydrogène (vert) d’ici 2040. La France, elle, a présenté en septembre 2020 un plan à 7,2 milliards d’euros d’ici à 2030 pour le développement d’une production d’hydrogène « vert » rentable. Ailleurs dans le monde des pays comme le Canada et l’Australie ont lancé des stratégies pour l’hydrogène à des horizons divers. Même les Etats Unis et la Chine, les deux plus gros pollueurs, n’ont pas résisté à cette vague.

Un marché potentiel de 9.000 milliards d’euros d’ici 2050

Flairant les bonnes affaires, les patrons des grandes sociétés de l’énergie et des transports ont pris l’engagement de s’investir dans la production d’hydrogène vert pour répondre à la future demande. Le PDG de Total, Patrick Pouyanné, a notamment indiqué que « La filière hydrogène mérite d’être regardée de plus près ». La course est donc lancée ! Selon Bank of America, qui a fait un pronostic début janvier, le marché de l’hydrogène va exploser (une hausse de 5000 %) pour atteindre 9.000 milliards d’euros d’ici 2050. Une taille équivalente à celle du marché actuel du pétrole, une ressource destinée à régresser contre tenue de son impact négatif sur l’environnement.

Cette prévision concerne uniquement l’hydrogène vert, plus propre que le gris, le bleu et le turquoise. Mais une autre forme existe sous nos pieds, totalement vertueuse contrairement aux imitations industrielles. Il s’agit de l’hydrogène naturel. Des recherches de géophysiciens, notamment les Français Alain Prinzhofer et Eric Derville, ont permis de mettre à jour d’importantes réserves de cette ressource dans plusieurs pays. Citons la Russie, l’Australie, le Canada, le Brésil et le Mali, où l’exploitation de l’hydrogène naturel est bien avancée.

Importer de l’hydrogène depuis l’Afrique ?

Dans cet Etat d’Afrique de l’ouest, la société Hydroma, fondée en 2010 par le milliardaire malien Aliou Boubacar Diallo, transforme l’hydrogène naturel en électricité verte. Ce, grâce à une unité pilote installée près du village de Bourakébougou. Ayant constaté la réussite de ce test, Aliou Diallo a récemment lancé l’exploitation à grande échelle pour approvisionner tout le Mali, puis la sous-région ouest africaine. A terme, il entend exporter son hydrogène naturel dans toute l’Afrique et surtout en Europe. Pour cela, il envisage construire un pipeline de 4700 kilomètres qui partira de Bourakébougou jusqu’aux portes de l’Europe, en passant par la Mauritanie et le Maroc.

« Ce n’est pas un rêve, c’est une réalisation tout à fait faisable. L’Europe même est en train de construire 23.000 kilomètres de pipeline pour le transport de l’hydrogène », a révélé Aliou Diallo dans une interview sur Africable Télévision en octobre 2020. « Là ils vont transporter un kilo d’hydrogène sur 2500 kilomètres, environ 0,20 cent le kilo. Nous avec moins de 5000 kilomètres de pipeline, nous pouvons transporter de l’hydrogène à moins de 0,50 cent de l’Euro. Ce qui peut nous permettre d’envoyer notre hydrogène sur le marché européen, tout en restant compétitif par rapport à l’hydrogène gris sur le marché européen aujourd’hui », a ajouté le promoteur malien.

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