Energie : Engie veut céder sa filiale Endel

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Deux techniciens d'Engie sur une plateforme du groupe (Photo : Engie)..

 

Dans le cadre de son recentrage, le groupe Engie a annoncé son intention de céder sa filiale Endel, spécialisée dans la maintenance industrielle. Les salariés redoutent un affaiblissement de leurs capacités dans la maintenance nucléaire.

Engie a dévoilé le 15 octobre son projet de vente d’Endel, sa filiale spécialisée dans la maintenance industrielle. Elle intervient notamment dans la sidérurgie, la pétrochimie, l’agroalimentaire, la pharmacie, la cosmétique et même la défense. Endel se spécialise surtout dans la maintenance des centrales nucléaires d’EDF. Ce pôle regroupe 2 200 salariés.

La décision d’Engie a été communiquée deux jours plus tôt aux 7 000 salariés de l’entreprise. Cette opération s’inscrit dans la nouvelle stratégie d’Engie présentée en juillet. Le groupe industriel français avait engagé une revue stratégique de ses nombreuses activités de service pour se concentrer sur les infrastructures et les énergies renouvelables.

Deux entités d’Endel pas concernées

Engie souhaite se séparer à terme d’une partie de ses activités de services – qui pourront être vendues ou mises en Bourse – et de certaines participations jugées non essentielles. Dans ce cadre, il vient de vendre l’essentiel de sa participation dans le groupe d’eau et de déchets Suez au grand rival de ce dernier, Veolia.

La procédure, qui doit se dérouler sur plusieurs mois, ne concerne pas les deux entités CNN MCO (60 salariés), un spécialiste du maintien en condition opérationnelle de navires basé à Guipavas (Finistère) ; et Pierre Guérin (400 salariés), une société d’ingénierie installée à Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres) et intervenant dans les biotechnologies, la pharmacie et l’agroalimentaire.

La CGT inquiète du projet

Pour les syndicats, la vente de la filiale va peser sur l’emploi. « Endel devrait rester dans le giron de l’État », estime Frédérik Conseil, délégué syndical central de la CGT Endel Engie, contacté par L’Usine Nouvelle. « Les entreprises sous-traitent de plus en plus. On voit déjà des écarts de qualité dans les chantiers lambda. Cela finira pareil dans le nucléaire », redoute-t-il.

« Les réflexions menées n’induisent pas, en tant que telles, d’impacts en matière d’emplois », rassure Engie dans une déclaration. Mais, les représentants des salariés rappellent tout de même que des suppressions de postes ont déjà eu lieu de facto depuis janvier, quand Engie a exprimé ses intentions. La CGT décompte 100 départs naturels non remplacés. Une rupture conventionnelle collective prévoit également la suppression d’environ 320 postes.

EDF intéressé par la reprise d’Endel ?  

La CGT craint également un « démantèlement d’Endel » avec une vente à la découpe de ses activités. Il se murmure que Framatome (détenu à 75,5 % par EDF) ou Spie (spécialiste français du génie électrique) pourraient prendre des parts. Là aussi, la maison-mère d’Endel se veut rassurante. « Le groupe Engie sera exigeant sur la qualité du projet stratégique et industriel d’éventuels acquéreurs, qui devront démontrer que leur projet est attractif pour les clients, les salariés et les managers de l’entreprise », assure l’énergéticien.

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