Gouvernement : Jean Castex, le « Monsieur déconfinement », s’installe à Matignon

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Jean Castex a été nommé nouveau premier ministre français le vendredi 3 juillet 2020.

 

L’Elysée a nommé vendredi Jean Castex comme premier ministre, en remplacement d’Edouard Philippe démissionnaire. Celui qu’on appelle affectueusement « Monsieur déconfinement » conduira le « nouveau cap » du quinquennat d’Emmanuel Macron. Mais que sait-on de lui ?

Le palais de l’Elysée a nommé vendredi Jean Castex comme premier ministre, en remplacement d’Edouard Philippe qui a démissionné dans la matinée. Alors qu’il doit former un nouveau gouvernement avant le mercredi 8 juillet prochain, ce haut fonctionnaire a d’ores et déjà exprimé son intention de relancer « les concertations » avec la nation, afin d’élaborer un « nouveau pacte social ». Objectif : apaiser un pays marqué par plusieurs crises sociales et confronté à une crise économique mondiale.

Un proche de Nicolas Sarkozy

Inconnu jusque récemment, Jean Castex s’est révélé au français à l’occasion de la crise du coronavirus. Emmanuel Macron l’a chargé de déployer le plan de déconfinement, l’opération la plus complexe depuis la deuxième guerre mondiale. Entouré de hauts fonctionnaires, d’anciens directeurs généraux de la Santé et en contact direct avec la plupart des grands ministres, il s’est penché sur tous les domaines (éducation, transports, santé…) pour permettre à la France de sortir de la crise.

A 55 ans, ce natif du Gers a un long parcours dans la haute fonction publique. Expert du monde de la Santé, Jean Castex a longtemps été directeur de cabinet de Xavier Bertrand, dans les différents ministères occupés par celui-ci sous Nicolas Sarkozy. En 2011, il est nommé secrétaire général adjoint de l’Elysée. Il connaît aussi le secteur hospitalier pour avoir été directeur de la Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (DHOS) au ministère de la Santé et des solidarités.

Cité en 2018 pour remplacer Gérard Collomb au ministère de l’Intérieur

Un temps, Jean Castex a fait figure de favori pour diriger la campagne présidentielle de Sarkozy en 2012. Finalement, le président sortant a choisi le préfet Guillaume Lambert, mis en examen ensuite dans l’affaire Bygmalion. Le nouveau premier ministre aurait aussi pu être député. Déjà maire et conseiller régional de Languedoc-Roussillon, il a été poussé par Nicolas Sarkozy à se présenter aux élections législatives de 2012 dans la troisième circonscription des Pyrénées-Orientales. Mais il avait été battu au second tour par la socialiste Ségolène Neuville, future secrétaire d’Etat de François Hollande.

Plus récemment, en septembre 2017, Jean Castex a été nommé délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 et président de l’Agence nationale du sport. A ce titre, selon sa déclaration d’intérêt publiée sur le site de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, il a touché 160.467 euros nets. Dans cette même déclaration, il assure également dirigé l’Agence nationale du sport et Solideo, la société de livraison des ouvrages olympiques, à titre gracieux. En 2018, son nom avait déjà circulé au ministère de l’Intérieur pour remplacer Gérard Collomb. Mais on lui préférera Christophe Castaner. Une décision qui a déçu ses parents Gersois.

La politique, un héritage de grand-père

Maire de Prades (Pyrénées-Orientales) depuis 2008, Jean Castex a été réélu avec plus de 70 % des suffrages en 2014, puis avec 75,7 % des voix en 2020. A Vic, où il revient parfois à l’occasion de la Toussaint pour se recueillir sur les tombes familiales, les habitants se souviennent d’un enfant et d’un adolescent assez doué pour le tennis. En revanche, il n’avait pas l’amour du rugby, même si son père, qui dirigeait une entreprise de vente et de réparation de matériel agricole, fut longtemps président du club local. Jean Castex a plutôt suivi la voie de son grand-père. Selon des quotidiens locaux, celui-ci a été un élu important de la région. En effet, il fut maire de Vic-Fezensac (entre 1971 et 1989) et sénateur du département.

Jean Castex a fréquenté le lycée à Notre-Dame-de-Garaison, près de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées. Il y a obtenu son bac en 1982 et a ensuite fait des études d’histoire à Toulouse avant d’intégrer Sciences-Po Paris et l’ENA.

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