Entre les déconvenues du Parti communiste, le bilan mitigé des Républicains, le rebond du PS et une débâcle LREM, les Verts ont réalisé une belle percée dimanche dernier lors du second tour des élections municipales. Ils ont même remporté le scrutin dans de grandes métropoles comme Lyon.
Quinze semaines après le premier tour, qui s’était tenu alors que l’épidémie de Covid-19 gagnait en intensité, le second tour des élections municipales a eu lieu le dimanche 28 juin. Hormis le taux d’abstention record (58,4 %, selon les chiffres officiels du ministère de l’intérieur), ce scrutin a été marqué par une vague verte. Sur la lancée des élections européennes de 2019, les écologistes ont encore progressé dans le paysage politique français.
Lyon et Marseille dans la corbeille de l’EELV
Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a réalisé des coups d’éclat dans deux des plus grandes agglomérations de France après Paris. Il s’agit de Lyon, arraché à Gérard Collomb malgré son alliance avec le LR. Le candidat des Verts, Grégory Doucet a obtenu 52,4 % des suffrages et remporté la victoire dans sept des neuf arrondissements de la capitale des Gaules. Il offre ainsi à ses colistiers 51 des 73 sièges du conseil municipal central de Lyon. En sus, EELV s’offre le luxe de porter Bruno Bernard à la présidence de la métropole.
A Marseille, le Printemps marseillais, soutenu par un large arc de forces, a porté l’écologiste Michèle Rubirola (39,9 %) devant Martine Vassal (LR, 29,8 %). Par le jeu des alliances, la droite espère conserver la mairie de Marseille lors du « troisième tour » en rattrapant son retard de plus de 13 000 voix.
Victoire remarquable à Strasbourg et Bordeaux
Une autre belle surprise vient de Bordeaux où Pierre Hurmic, avec 46,48 % des voix, dépose le maire sortant, Nicolas Florian. L’écolo met ainsi fin à 73 ans de règne de la droite. Parmi les autres victoires des Verts notons celle d’Eric Piolle à Grenoble, de Jeanne Barseghian à Strasbourg, d’Emmanuel Denis à Tours, d’Anne Vignot à Besançon, Léonore Moncond’huy à Poitiers, Patrick Chaimovitch à Colombes (Hauts-de-Seine), Jean-Marc Defrémont à Savigny-sur-Orge (Essonne) et François Astorg à Annecy (Haute-Savoie).
La vague verte a même failli emporter les maires sortants de Lille et Toulouse. Dans la capitale des Flandres, Martine Aubry n’a dû son salut qu’aux voix que lui a apportées la commune associée de Lomme. A Toulouse, le maire sortant Jean-Luc Moudenc (LR, soutenu par LRM) s’en sort à bon compte avec 52% des voix.
L’EELV profite du printemps vert
Cette percée de l’EELV repose en grande partie sur une poussée de l’écologie en France, comme partout ailleurs en Europe. Les thématiques que les Verts défendent, comme la lutte contre le dérèglement climatique, le changement de modèle de production et la nécessaire « écologisation » des villes, occupent une très grande partie du débat politique français. Et l’écologie sera davantage au cœur de la politique nationale après la crise sanitaire du Covid-19. Les Verts devraient donc continuer de profiter de la tendance.