Matières premières : les cours vont continuer à baisser en 2020

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Un élévage de porcs.

 

Selon des données publiées lundi 20 janvier par l’institut Cyclope, les matières premières ont subi un reflux de 8 % en 2019. Pour 2020, il table sur un nouveau tassement avec une prévision d’un repli de 2 %.

Dans son rapport, publié lundi, l’institut européen de recherches Cyclope table sur un recul de 2 % des cours des matières premières en 2020 après un repli de 8 % en 2019. Cette anticipation part du principe que les conditions climatiques, sanitaires et géopolitiques demeurent « constantes ». L’on pense notamment à la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, aux tensions au Moyen-Orient et à la peste porcine africaine qui s’est abattue sur l’Asie. « Quelques étincelles n’ont pas suffi à déclencher un feu sur une terre humide », résume Philippe Chalmin, professeur à l’université Paris-Dauphine et fondateur de Cyclope.

« L’environnement macro-économique des marchés ne devrait pas trop surprendre »

En 2019, le palladium a vu son cours moyen s’envoler de 49 %. Une performance que la poudre de lait (+ 34 %), le minerai de fer (+ 23 %), le porc (+ 12 %) et l’or (+ 10 %) n’ont pu égaler. Mais ces cours ont été contrebalancés par la chute vertigineuse du gaz et du charbon.

Pour 2020, « L’environnement macro-économique des marchés ne devrait pas trop surprendre », pronostique Philippe Chalmin avant d’énumérer : « Pas de récession américaine, la poursuite d’un ralentissement maîtrisé de la Chine, […] une stagnation industrielle mondiale […], un dollar demeurant fort et des taux peut-être un peu moins négatifs ». Ainsi, les cours vont continuer à déprimer avec un repli de 2%. En excluant les métaux précieux et le pétrole, il devrait cependant progresser d’un petit 3 %.

Le sucre tirera son épingle du jeu en 2020, grâce un point bas

Dans ce contexte, et en ne prenant en compte que les fondamentaux du marché, Cyclope maintient sa ligne d’un cours moyen du pétrole proche de 60 dollars le baril. Et anticipe une poursuite du repli du prix du charbon et du gaz naturel liquéfié (GNL). « Même en tenant compte des engagements pris par l’Opep + et par l’Arabie saoudite, le marché devrait rester excédentaire de quelques centaines de milliers de barils par jour », précise l’économiste.

Quant aux marchés agricoles, ils « pourraient profiter en 2020 d’une légère embellie liée à la demande croissante des pays émergents ». Cependant, « l’ampleur des rebonds anticipés ne doit pas faire illusion » car les cours étaient trop faibles ces dernières années. Le sucre devrait justement tirer son épingle du jeu en 2020 parce qu’il a touché un point bas après de nombreuses années excédentaires.

Du côté du soja, la chute de la production américaine (dépassée par le Brésil devenu premier producteur au monde) alimentera la hausse des cours. Enfin, la fièvre porcine africaine risque de modifier les flux de viande au fil des importations chinoises.

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