Incendie de l’usine Lubrizol à Rouen : quels sont les risquent auxquels la population s’expose ?

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Une colonne de fumée s'élévant au dessus de l'usine Lubrizol à Rouen

 

Jeudi 27 septembre un important incendie s’est déclaré dans l’usine Lubrizol à Rouen, détruisant 5.253 tonnes de produits chimiques. Certains habitants n’ont pas attendu les analyses toxicologiques pour rejoindre des zones plus sures.

Un incendie a ravagé jeudi l’usine Lubrizol à Rouen, faisant craindre une importante pollution, compte tenu de la destruction de milliers de produits chimiques. Au lendemain de l’incendie, de nombreux Rouennais cherchaient déjà à quitter la zone par prudence. Des groupes Facebook ont même été créés pour héberger ces « sinistrés », le temps que les risques de pollution soient écartés.

160 produits chimiques toujours dans un « état délicat »

Moins d’une semaine après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, classée Seveso seuil haut, la préfecture de Seine-Maritime a publié sur son site, mardi, la liste des 5.253 tonnes de produits chimiques qui ont été détruits par le feu. Aussi, 1.000 fûts de produits chimiques étaient encore présents sur le site, parmi lesquels « 160 sont en état délicat ». Malgré tout, les autorités ont tenu à rassurer la population qu’elle ne courrait aucun risque, à l’heure actuelle. « Tous les produits ne sont pas dangereux. La dangerosité dépend de la quantité présente, du devenir des molécules après avoir brûlé et de la manière dont on est exposé », est-il précisé sur l’un des documents mis en ligne.

Présence de substances cancérigènes

Interviewé par le site « 20 Minutes », Fabrizio Pariselli, toxicologue à l’unité de prévention du risque chimique au CNRS, a indiqué que « Dans la liste donnée par la préfecture, il y a au moins deux produits qui peuvent émettre du formaldéhyde, une substance cancérigène avérée et mutagène. C’est une substance assez commune que l’on retrouve dans le mobilier, les peintures, les moquettes, et dans le cas de l’usine, dans les additifs pour carburants, les additifs multi-usages. Dans d’autres produits, on retrouve du naphtalène, un hydrocarbure aromatique polycyclique (HAP). Cette substance est suspectée d’être cancérigène ».

Risque d’allergies cutanées et de problèmes respiratoires

Le toxicologue cite en outre le phénol dodécyl, une substance toxique pour la fertilité et suspectée d’être un perturbateur endocrinien. Il a en outre noté la présence de « sensibilisants cutanés », qui peuvent provoquer des « allergies cutanées ». Enfin, « on retrouve des sensibilisants respiratoires, c’est-à-dire des substances qui peuvent entraîner des problèmes de respiration ». Selon Fabrizio Pariselli, « Le problème, dans ce genre d’incendie, c’est que les combustions ne sont pas complètes et entraînent la production de substances dégradées ». Il pense donc qu’il faut attendre les données d’exposition pour avoir une idée plus nette du degré de dangerosité du site.

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