Allemagne : l’économie pourrait entrer en récession au troisième trimestre

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Devant le siège du Bundesbank , la banque fédérale allemande

 

L’économie allemande pourrait entrer en récession au troisième trimestre 2019, a averti lundi la banque centrale nationale. Cette prévision est la suite logique d’une dégradation du PIB depuis deux trimestres.

« L’économie pourrait à nouveau se contracter » cet été après un recul de 0,1% du PIB allemand au deuxième trimestre, a indiqué la Bundesbank dans son rapport mensuel ce lundi. La récession se définissant sur le plan technique par deux trimestres d’affilée de recul du Produit intérieur brut.

Le pays remplit les conditions pour recourir à une dette

L’Allemagne a vu son PIB reculer cet été à cause notamment de la faiblesse de ses exportations dans le secteur industriel. Celui-ci a été fortement pénalisé par la guerre commerciale entre deux de ses principaux clients, que sont les Etats-Unis et la Chine. Cette dégradation économique nourrit depuis plusieurs jours à Berlin un débat entre conservateurs et socio-démocrates. Les premiers s’arcboutent sur le dogme allemand de l’équilibre budgétaire, tandis que les seconds souhaitent son abandon en recourant à la dette pour soutenir la conjoncture ou à défaut compenser les effets négatifs de la récession qui se profile.

En théorie, l’Allemagne peut se permettre de recourir à la dette car elle jouit de cinq années consécutives de comptes budgétaires excédentaires. Le pays bénéficie aussi de taux d’intérêts pour les emprunts à long terme extrêmement attractifs pour l’Etat fédéral. Officiellement, le gouvernement ne semble pas prêt à remettre en cause la politique menée depuis plusieurs années et prévue jusqu’à au moins 2021 d’un budget fédéral à l’équilibre, sans recours à de l’endettement supplémentaire.

Une option envisagée par Merkel et son ministre des Finances

Mais selon Der Spiegel, la chancelière conservatrice, Angela Merkel, et son ministre des Finances social-démocrate, Olaf Scholz, se seraient entendus pour renoncer au dogme allemand si le pays entre en récession. Olaf Scholz a d’ailleurs envoyé les signaux lors d’une journée porte ouverte à son ministère. Il a indiqué qu’« Il est parfois important, lorsque par exemple les choses changent du tout au tout, qu’on ait suffisamment de force pour réagir ». Le ministre allemand des Finances estime aussi que « Si nous avons en Allemagne un endettement qui est inférieur à 60% de notre PIB, il s’agit alors de la force dont nous avons besoin en cas de crise pour y faire face avec toute la vigueur nécessaire ». Il a donné à titre d’exemple la crise financière de 2008/09 pendant laquelle l’Allemagne avait été en mesure de dégager 50 milliards d’euros pour tirer son économie vers le haut.

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