Le géant agroalimentaire devrait licencier plus de 3 000 personnes d’ici la fin de l’année prochaine sur le Vieux Continent, en marge d’un plan destiné à relever ses perspectives économico-financières.
À Unilever, le temps est aux coupes. Chez le personnel européen notamment. La multinationale anglo-néerlandaise va supprimer entre 3 000 et 3 200 postes de ses ressources humaines basées en Europe au plus tard fin 2025.
Cela représente plus du tiers de l’effectif total du groupe alimentaire sur le Vieux Continent. Les branches ciblées comprennent les services administratifs, marketing, communication, finances entre autres, selon la directrice des ressources humaines citée par le Financial Times, premier média à dévoiler l’information, vendredi 12 juillet 2024.
Difficile de savoir dans quelle proportion les différentes structures de la société (Londres et Rotterdam principalement) seront impactées par ce programme de licenciement. Mais l’initiative suscite bien des rechignements en interne.
« Programme de productivité » décriée
Le Financial Times révèle à cet effet que les employés ont manifesté leur désapprobation lors d’une séance de questions-réponses web-vidéo organisée par la direction. Alors que l’entreprise met en avant une décision nécessaire afin de relever la productivité, le personnel reste peu convaincu.
Hermann Soggeberg, président du comité d’entreprise européen d’Unilever, relève dans une correspondance adressée à ses collègues et rapportée par Reuters l’incohérence d’évoquer le besoin de productivité pour licencier des employés pourtant parfaitement productifs.
« D’un point de vue actionnarial, un redressement était clairement nécessaire pour une entreprise sous-performante. La présence d’un activiste dans le registre des actionnaires est typiquement un indicateur évident de cela« , a commenté Jack Martin, directeur de portefeuille chez Oberon Investments, auprès de Reuters.
Des dirigeants marqués à la culotte
Il fait notamment référence à l’homme d’affaires américain Nelson Peltz, membre du conseil d’administration d’Unilever. Le richissime dont la fortune estimée à 1,4 milliard de dollars par le magazine Forbes, fait en effet pression pour une rationalisation des finances de l’entreprise.
En droite ligne de sa réputation « d’investisseur activiste », Peltz est connu pour influencer le sort des sociétés qui accueillent ses investissements. Unilever semble en l’occurrence, être une proie adéquate pour lui, à cause de ses récents résultats particulièrement décevants.
Selon Reuters, les responsables prévoient de mener des discussions avec les employés susceptibles d’être impactés par le plan de licenciement dans les prochaines semaines. L’issue de ces négociations reste incertaine, mais une chose est sûre : le processus qui devrait toucher jusqu’à 7 500 emplois à terme, est irréversible.