Selon une étude publiée jeudi dernier, les prix de l’alimentation grimperont dans les années à venir, à cause du réchauffement climatique et des vagues de chaleur. La hausse devrait être plus importante dans les pays du Sud par rapport à ceux du Nord, en raison des températures plus élevées.
Le réchauffement climatique et les vagues de chaleur vont provoquer une augmentation des prix de l’alimentation dans les années à venir. C’est que ce qu’indique une étude publiée jeudi dernier dans Communications Earth and Environnement, une revue de la société d’éditions scientifiques Springer Nature.
Les prix de l’alimentation plus haut en Afrique et en Amérique latine
Selon cette enquête, la hausse des températures prévue pour 2035 fera grimper les prix alimentaires d’au moins 1,49 point de pourcentage par an pour une inflation globale de 0,76. Mais l’impact du réchauffement climatique devrait varier fortement en fonction des saisons et des régions. Ainsi, l’Afrique et l’Amérique latine enregistreront les plus fortes inflations alimentaires dans les prochaines années en raison de températures plus élevées.
Comparaison des coûts alimentaires et des conditions climatiques
Pour déterminer l’impact du réchauffement climatique sur les prix de l’alimentation, les chercheurs de l’université de Potsdam et ceux de la Banque centrale européenne ont comparé les coûts alimentaires et les conditions climatiques de 121 pays entre 1996 et 2020. Ils ont constaté que des températures plus élevées rimaient systématiquement avec augmentation des prix alimentaires, en particulier en été et dans des régions chaudes.
Extrapolation des données et projections
Les scientifiques allemands et la BCE ont ensuite extrapolé ces données en se basant sur les conditions climatiques prévues à l’avenir, entre 2035 et 2060. Ils ont estimé que ces conditions climatiques entraîneront probablement des hausses de l’inflation alimentaire et de l’inflation globale dans le monde entier, en particulier dans les pays de l’hémisphère.
Aucun impact significatif sur les autres dépenses des ménages
Les chercheurs se sont également intéressés à l’impact du réchauffement climatique sur les autres composantes des dépenses des ménages. Ils n’ont trouvé aucun effet significatif, en dehors des prix de l’électricité qui devrait largement virer vers le solaire. D’après Maximilian Kotz, co-auteur de cette étude, ces résultats sont assez cohérents avec les études montrant que « l’agriculture est particulièrement sensible aux impacts climatiques ».
La vague de chaleur de 2022 a fait flamber les prix de l’alimentation
Notons que d’autres études ont déjà suggéré le lien entre inflation et réchauffement climatique. Elles ont notamment relevé que la vague de chaleur en Europe à l’été 2022 a fait flamber les prix alimentaires de 0,67 point de pourcentage, avec un impact plus important dans le sud de l’Europe. Cette vague de chaleur a entraîné une sécheresse pluviométrique, hydrologique et agricole jamais observée depuis plusieurs décennies.
Le changement climatique risque de s’amplifier
Cet événement a suscité de nombreuses interrogations sur les sécheresses à venir. Les gouvernements se sont notamment demandé quelles méthodes mettre en place pour les anticiper ainsi que les moyens à déployer pour y faire face. Ces réflexions s’avèrent d’autant indispensables que l’avenir semble très rouge. Selon Maximilian Kotz, « le changement climatique va amplifier l’ampleur de ces chaleurs extrêmes, et donc leur impact potentiel sur l’inflation».