Les consommateurs hexagonaux affectés par la hausse des prix voient leurs habitudes changer lors des courses sur les marchés. Avec entre autres moins de produits d’hygiène dans les chariots.
Les données sont sans équivoque et traduisent la réalité du consommateur français lambda à l’aune de l’inflation toujours prégnante dans le pays. À en croire la plateforme américaine d’étude des habitudes de consommation NielsenIQ, les Français achètent moins de produits d’hygiène personnelle et de produits ménagers.
Cela se reflète notamment par moins de gel de douche, moins de tampons, moins de détergent et autres produits de vaisselle dans la période bouclée le 17 septembre.
« Ce que vous voyez, c’est que certaines personnes mangent moins, se douchent moins, nettoient moins la maison ou utilisent un peu moins de produits pour leur lave-vaisselle ou leur machine à laver« , indique l’économiste en chef du groupe de commerce de détail Eurocommerce, Anton Delbarre, dans les colonnes de Reuters.
Recherche d’alternatives
À l’origine de cette situation : la flambée des prix d’une année à l’autre, notamment sur les produits provenant de grandes marques telles que Unilever ou encore Procter & Gamble, selon l’agence de presse basée à Londres, commanditaire de l’étude de NielsenIQ.
De quoi amener les consommateurs à reporter leurs dépenses sur des groupes aux produits jugés moins chers. » On constate un grand changement vers les marques de distributeur », renchérit Anton Delbarre, ajoutant que ces derniers sont perçus comme des alternatives moins ruineuses.
Cette situation profite aux marques privées dont les volumes de ventes augmentent, selon NielsenIQ. Parallèlement, les consommateurs souffrent de devoir faire l’impasse sur des produits non moins importants comme les tampons par exemple.
Le gouvernement en action
Le malaise des ménages préoccupe l’État qui a jusqu’ici, semblé incapable de juguler cette inflation. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a ainsi dit toute son impuissance le 31 août dernier, pointant du doigt Unilever, Pepsico et Nestlé comme des groupes industriels réfractaires à la baisse des prix.
Le patron de Bercy a toutefois averti les indélicats à propos des conséquences qui pourraient advenir. Alors que le débat enfle au sein de l’opinion, impliquant à la fois les acteurs commerciaux à divers niveaux, les pouvoirs publics et les populations, le gouvernement a décidé d’agir en conséquence.
Un nouveau projet de loi contre l’inflation devrait être présenté ce mercredi en Conseil des ministres. Avec en toile de fond, des négociations à venir entre les producteurs et les supermarchés et l’objectif d’une baisse effective des prix à compter du 15 janvier.