Le ministère de l’Économie engage depuis le 9 janvier, une réflexion populaire sur le secteur des influenceurs en France. Avec comme objectif à terme, d’assainir cette activité en plein essor grâce notamment au numérique.
L’activité d’influenceur bientôt régie par un code de bonne conduite sur le territoire français ? L’État serait en tout cas disposé à cela. Le ministère de l’Économie et des Finances a lancé ce lundi 9 janvier, une réflexion dans ce sens.
« J’ai besoin de vous ! », a lancé le ministre Bruno Le Maire dans une vidéo publiée sur Twitter, à l’endroit du public français. Le patron de Bercy souhaite ainsi consulter les populations sur les voies et moyens d’encadrer ce secteur, qui indique le ministère, prend une ampleur croissante.
Méthodes peu orthodoxes
Le ministère estime à cet effet le nombre d’influenceurs présents à France à 150 000. « Vous êtes des millions à consulter leurs avis, leurs recommandations dans le domaine de la mode, du transport, de la beauté, des voyages. Ils jouent un rôle dans notre vie quotidienne. Ça leur donne une responsabilité particulière », relève Le Maire à propos de ces créateurs de contenus sur internet dont certains des plus illustres émargent à des milliers d’euros de rémunération par activité.
Hélas, celle-ci manque aussi bien souvent de transparence. « Mais il y aussi certaines arnaques. Ou parfois tout simplement certains oublis. On n’oublie de dire qu’on a été payé pour recommander tel produit, tel site ou tel voyage », pointe Le Maire. Un constat renforcé par des pratiques peu orthodoxes ayant impliqué ces derniers temps bien d’influenceurs en France.
L’une d’entre elles concerne l’influenceuse Magali Berdah dont l’agence Shauna Events fait l’objet de plusieurs plaintes pour pratiques commerciales trompeuses, escroquerie, entre autres.
Une gageure
« Ce sont ces écarts, ces manquements, parfois ces tricheries que nous voulons corriger avec la régulation de ce secteur », indique le ministre. Il ajoute vouloir protéger les consommateurs, accompagner les influenceurs responsables en se mettant d’accord sur « un certain nombre de règles, un certain nombre de comportements » à adopter.
D’où les consultations en cours jusqu’au 31 janvier sur un site internet – www.concertation-influenceurs.make.org – spécialement dédié. Il reste cependant à voir comment l’État compte-t-il s’y prendre concrètement pour encadrer un secteur aussi poreux, d’autant plus avec le caractère permissif du web.
Une réussite de cette entreprise de la part des autorités françaises ferait incontestablement un effet boule de neige ailleurs. Tant les influenceurs pèsent désormais dans les prises de décision.