Enquête antitrust : l’UE revient à Apple

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Enseigne du siège d'Apple à New York.

Après avoir émis des accusations contre Apple en 2020, l’Union européenne pourrait bientôt engager des poursuites antitrust contre la marque à la pomme. Cette nouvelle mise en demeurre vise le fonctionnement monopolistique de son portefeuille numérique Apple Pay, qui ferait barrage aux concurrents sur ses appareils.

Un portefeuille mobile discriminatoire 

L’Union européenne ne lâche plus Apple. En effet, la Commission européenne pourrait bientôt lancer de nouvelles poursuites antitrust contre le géant de la tech américain. Elle l’accuse de refuser injustement l’accès de son système de portefeuille mobile aux concurrents. On parle d’Apple Pay, sa solution de paiement numérique disponible sur les appareils de la marque à savoir les iPhone, iPad, Apple Watch et Mac.

Pour régler leurs achats en magasins, les consommateurs utilisent la puce NFC des iPhone (ou puce de communication en champ proche), qu’ils lient à une carte de débit ou de crédit via Apple Pay. Ils peuvent ainsi payer sans contact, à une distance allant jusqu’à 10 cm. Simplement en tenant leurs téléphones près d’un lecteur de carte ou terminal de paiement.

Une amende jusqu’à 10% des revenus

La Commission européenne pointe du doigt le fonctionnement la cette puce NFC. Aucune application autre qu’Apple Pay ne peut utiliser cette technologie. Aussi, Apple doit impérativement approuver des tiers pour traiter les paiements via son système mobile. Ces applications tierces, comme PayPal, ont ainsi un accès très limité au service. Les autorités européennes estiment par ailleurs que cette pratique peut porter atteinte à la sécurité et à la confidentialité de ses utilisateurs.

Pour toutes ces raisons, la Commission européenne pourrait bientôt lancer des poursuites antitrust. Elle serait déterminée à agir très rapidement pour montrer l’exemple. En cas de maintien des accusations, Apple se verrait infliger une amende importante pouvant aller jusqu’à 10% de ses revenus mondiaux annuels. Rappelons que le groupe a généré 378,35 milliards de dollars de revenus l’an dernier, contre 294,1 milliards en 2020.

Apple attaquée de toutes parts

Cette offensive de l’UE répond à la nouvelle législation sur les marchés numériques, le Digital Markets Act. Introduit en décembre 2020 mais adopté le 23 avril dernier, le DMA doit permettre de contrôler les géants technologiques et d’empêcher le dérapage d’internet (discours haineux, contenus illégaux, etc.). La Commission a également engagé une enquête antitrust distincte contre Apple en avril dernier.

Cette accusation concerne les conditions de service de l’App Store, qui seraient anticoncurrentielles. Les législateurs européens cherchent à savoir si le groupe américain nuit à la concurrence dans les livres et les services de streaming musical sur sa boutique d’applications. Ils voudraient aussi savoir s’il met en avant ses propres produits au détriment des autres marques. Une enquête est attendue sur cette autre accusation.

Les lobbys n’y feront rien

Toutes ces offensives commencent sérieusement à agacer la marque à la pomme. Tim Cook, le directeur général du groupe, a critiqué l’adoption de la DMA et la batterie d’actions juridiques contre les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, etc.). Comme riposte, Apple intensifie ses efforts sur le lobbying afin de faire changer de direction aux régulateurs européens.

Mais il n’est pas sûr que la marque y parvienne tant l’UE reste déterminé à garder sa souveraineté face à ces géants américains. A l’instar d’Apple, Google, Facebook et tous les autres mastodontes ont des piles de dossiers qui les concernent sur les tables de Bruxelles. Chacun devra se débrouiller pour s’en sortir à bon compte, tout en apportant son soutien aux autres dans une sorte de coalition.

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