L’huile très appréciée des consommateurs voit son approvisionnement se raréfier depuis l’éclatement du conflit russo-ukrainien. Conséquence, les industriels alimentaires se retrouvent dans une position délicate quant à l’usage d’alternative pour leurs produits.
C’est parfois incroyable à quel point un événement certes lointain, mais de portée mondiale peut perturber toute une chaîne. En l’occurrence, la chaîne de l’industrie alimentaire française sens dessus dessous depuis le 24 février et le début de la guerre russo-ukrainienne. Les acteurs en proie à la pénurie de l’huile de tournesol dont Moscou et Kiev représentent les principaux exportateurs au monde ne savent plus à quel saint se vouer.
Non pas à cause de la recherche d’alternative. Bien qu’omniprésente dans l’alimentation en raison de sa forte teneur en vitamine E, elle peut être remplacée par d’autres huiles aux vertus similaires. À l’instar de l’huile de colza ou de soja. L’imbroglio ici concerne le respect de l’exigence d’information due aux consommateurs dans un tel cas de figure.
La problématique des étiquettes
La direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) fait en effet obligation aux industriels alimentaires, pour des raisons sanitaires entre autres, d’inscrire sur les produits, les ingrédients entrants dans leur composition. Il suffirait donc dans le cas d’espèce de procéder sur les différentes étiquettes à une actualisation des informations en fonction de l’huile utilisée comme alternative à celle de tournesol.
Problème, les emballages reçus de nombreux mois à l’avance par les industriels ne sont raisonnablement pas modifiables pour tous les produits concernés. Sans compter la situation de pénurie qui touche également le secteur du papier depuis la crise du Covid-19, comme le fait savoir Jérôme Foucault, patron de l’Association des entreprises de produits alimentaires élaborés, dans les colonnes du Figaro.
Recherche de compromis
L’heure est donc à la recherche de pistes de solution entre les acteurs concernés afin de sortir de l’impasse. Les industriels souhaitent à cet effet pouvoir être dispensés de l’obligation de mise en conformité des informations sur l’emballage avec la composition des produits. L’option de l’inscription sur un site internet dédié des produits composés d’huile autre que le tournesol est également envisagée par l’Adepale. Au même titre que l’usage d’un bout de papier ou des panneaux d’affichage pour mettre en exergue les aliments contenant de l’huile potentiellement allergène.
Mais à la charge de qui ? En attendant que la DGCCRF ne tranche la question, les réflexions se poursuivent afin de parvenir à un compromis.