Le précieux sésame déjà très critiqué au sein de la population s’est trouvé un nouvel ennemi : les acteurs de la grande distribution. Parmi eux, Michel-Edouard Leclerc, patron des supermarchés éponymes, qui estime que la mesure nuit au commerce.
La reprise économique tant souhaitée par le gouvernement français pourrait bien se heurter au pass sanitaire défendu par le même exécutif. C’est ce que redoutent les acteurs de la grande distribution à l’aune de l’évaluation des premières incidences de cette mesure applicable notamment dans les enseignes de plus de 20 000 mètres carrés, sur leurs activités. Et c’est peu dire que les chiffres ne sont pas bons. Du moins à en croire une figure majeure du secteur, Michel-Edouard Leclerc.
Au micro de BFTV vendredi, l’homme d’affaires et patron des supermarchés Leclerc a fait état d’une baisse notable des fréquentations dans 12 de ses magasins concernés. Cela équivaut à une chute du chiffre d’affaires de 25%, selon ses propos. Le dirigeant sexagénaire laisse par ailleurs entendre que les données auraient pu être pires si l’exigence de brandir le pass sanitaire concernait également ses 600 enseignes de modeste taille.
Imbroglio général
Au-delà du portefeuille, c’est le fonctionnement même des magasins qui se trouve paralysé, à en croire Michel-Edouard Leclerc. Car, fait-il remarquer, nombre d’employés ne disposant pas du précieux certificat ont été entravés dans leur travail. Il évoque pour ce qui concerne Leclerc, une diminution d’accès de l’ordre de 30 à 40%.
Du côté des clients contraints de reporter leurs courses pour défaut de pass sanitaire, la désolation se mêle bien souvent à la confusion. Une situation due selon le patron de Leclerc, au manque de coordination dans l’instauration de la mesure par les pouvoirs publics. Les préfets décident en effet dans chaque département selon la situation sanitaire en vigueur et cette dernière est en constante évolution. On assiste de fait à différentes mesures sur le territoire national selon l’appréciation des autorités préfectorales.
Uniformiser ou bannir
Une telle disparité n’est pas favorable à tous, fait remarquer Michel-Edouard Leclerc. Il plaide par conséquent pour que le pass sanitaire soit exigé partout ou nulle part sur le territoire. Les acteurs de la grande distribution prévoient de rencontrer le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire à cet effet, le 30 août prochain. Difficile cependant de prévoir si l’issue de cette réunion. Car si le patron de Bercy a récemment admis que le pass sanitaire pouvait être pénalisant pour certains grands centres commerciaux, le Covid l’est encore plus à ses yeux.