Le secteur du faux ne connait pas la crise en France. En témoigne le dernier bilan du service des Douanes qui a révélé une hausse de plus d’un million de produits contrefaisants interceptés par ses soins en 2020.
Les articles contrefaits inondent toujours autant le marché français. Malgré une veille de plus en plus renforcée, les acteurs du faux parviennent quand même à tromper la vigilance des autorités. Et 2020 n’y a pas échappé. La douane révèle en effet ce lundi, avoir mis la main sur au moins 5,6 millions de marchandises imitées rien que pour le compte de l’année écoulée. C’est un chiffre en progression de plus d’un million par rapport à 2019. Signe que le secteur aérien quasiment à l’arrêt depuis plusieurs mois n’empêche pas les marchandises de voyager, une majorité des produits interceptés l’ont été à l’aéroport de Roissy. Cela concerne entre autres, des articles de mode en tout genre, des consoles de jeux, des accessoires de téléphone et même des médicaments contrefaits.
Le secteur sanitaire a été particulièrement ciblé en cette période de pandémie, avec au moins 272 000 faux masques appréhendés. Selon les services douaniers, la forte demande de ces articles a renforcé l’offre des faussaires qui redoublent d’ingéniosité pour passer entre les mailles du filet. Le ministère de la Santé avait fait part il y a quelques semaines de la présence sur le territoire d’un nombre croissant de faux tests PCR Covid-19 malgré un protocole sanitaire strict.
Redoubler d’approche contre le fléau
Le trafic des produits contrefaits représente un manque à gagner non négligeable pour l’économie nationale, indépendamment de ses incidences sur le grand banditisme. Un rapport de l’Assemblée nationale indiquait en décembre dernier que 8 milliards d’euros échappent chaque année aux services fiscaux en raison de la contrefaçon. Les auteurs préconisaient à l’endroit des autorités, un renforcement en conséquence du dispositif de traque. D’autant plus que l’irruption d’internet dans le jeu depuis quelques années en a rajouté au fléau. Sur le web, nombreux sont les sites de e-commerce qui proposent de la contrefaçon au public.
Face à un trafic en expansion grâce à des moyens de plus en plus sophistiqués, le ministère de l’Économie a décidé de prendre le taureau par les cornes. Bercy a annoncé ce lundi l’évolution prochaine de son arsenal juridique et sécuritaire, avec notamment le renforcement du champ d’action des douaniers dédiés à la chasse aux faux sur internet.