Captage de CO2 solide : Total veut industrialiser le procédé de Svante

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Usine de fabrication de lubrifiants à Tuas (Photo : Total).

 

Total a inauguré en septembre une unité de démonstration de capture de CO2 solide de la startup canadienne Svante en vue de l’industrialiser. Une technologie que le groupe pétrolier et gazier français va aussi aider à installer dans une cimenterie LafargeHolcim aux Etats Unis.

Pour capter le dioxyde de carbone (CO2) des fumées industrielles, on peut utiliser la cryogénie (comme Air Liquide), des solvants liquides, des poudres ou des billes. La startup canadienne Svante, elle, a choisi de développer une technologie pour le séparer des autres gaz de combustion (azote, souffre, oxygène…). Le tout, en une seule opération de moins de soixante secondes, grâce à un capteur solide en nanomatériaux. L’entreprise a déjà installé une unité pilote d’une capacité de 10 tonnes de dioxyde de carbone par an au Canada, dans une centrale électrique combinée gaz d’Husky Energy. Mais l’installation est encombrante. La colonne de séparation du CO2 des autres gaz de fumées mesure 100 mètres de haut et le dispositif occupe tout un bâtiment.

Réduire la taille de 100 à 6 mètres

Total a décidé d’industrialiser cette solution, en la rendant plus compacte et moins chère. Pour ce faire, le groupe pétrolier et gazier français a inauguré en septembre, dans son centre de R&D de Lacq (Pyrénées-Atlantiques), une unité de démonstration d’une capacité de 100 kg de CO2 par an. Avec cette installation, Total vise à réduire la taille à 6 mètres afin de pouvoir l’intégrer plus facilement dans des installations industrielles existantes, centrales électriques combiné gaz, raffineries, cimenteries, usines d’engrais, unités de valorisation de déchets…

Dans la foulée, le groupe a annoncé dans un communiqué que le département de l’énergie américain va financer à hauteur de 1,5 million de dollars la construction d’une unité de captage de 2 millions de tonnes de CO2 par an pour une cimenterie LafargeHolcim, à Florence (Colorado), avec la même technologie. Si Total participe aussi à ce projet, c’est pour apprendre comment adapter la solution aux fumées d’une cimenterie qui contiennent de 15 à 20 % de dioxyde de carbone contre 4 % pour une centrale de gaz.

Une baisse du coût de stockage de CO2

Le Français envisage mettre sur le marché les premières unités vers 2025. Cela permettra de réduire le coût du captage dans les projets de stockage de CO2. Aujourd’hui, la capture solide représente environ 73 % du coût, contre 11 % pour la compression sous forme liquide, 3 % pour le transport, 8 % pour le stockage sous-terrain et 5 % pour le monitoring. « L’avantage du coût en capital de Svante, combiné à des politiques de crédit d’impôt progressif comme le crédit d’impôt 45Q aux États-Unis, peut rendre la capture du carbone rentable dans une gamme d’applications industrielles à grande échelle comme le ciment », fait valoir Claude Letourneau, président et chef de la direction de Svante Inc.

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