Les pensions complémentaires des anciens salariés du privé ne seront pas revalorisées au 1er novembre, en raison de la crise économique provoquée par le Covid-19. C’est la décision prise jeudi par le conseil d’administration de l’AGIRC-ARRCO, l’organisme gestionnaire.
La valeur du point de retraite reste stable
Cette année, les 13 millions de retraités du privé n’auront pas de revalorisation de leur retraite complémentaire. Le conseil d’administration de l’Agirc-Arrco (qui gère la caisse des pensions complémentaires) a décidé jeudi de ne pas augmenter la valeur de service des points de retraite au 1er novembre. Une valeur du point stable donc à 1,2714 euros. « L’évolution des salaires étant négative cette année, du fait du contexte économique exceptionnel lié à la crise sanitaire » et les pensions ne pouvant « en aucun cas diminuer en valeur absolue », les partenaires sociaux ont choisi de « maintenir le niveau des pensions » pour un an, explique l’Agirc-Arrco.
Cette décision répond à la stricte application de l’accord du 10 mai 2019 qui oblige les gestionnaires à se tenir aux critères fixés à toute revalorisation, notamment l’évolution des prix, comme le rappelle un communiqué de l’Agirc-Arrco et les partenaires sociaux. Les pensions peuvent notamment être revalorisées en fonction de l’inflation si cette dernière n’est pas supérieure à la masse salariale. Pour cette année, les prévisions d’inflation retenues par l’Insee dans le calcul sont de 0,1 %.
« L’important, c’est qu’on continue à payer les pensions »
L’an passé, au 1er novembre, les retraités avaient bénéficié d’une augmentation totale d’un point, soit 0,1 point de plus par rapport au chiffre définitif de l’inflation connu en fin d’année et qui était de 0,9 point. Cette année, il n’y aura donc aucune revalorisation. « C’est une situation de responsabilité. Comme la masse salariale baisse cette année, on ne peut pas revaloriser les pensions. L’important, c’est qu’on continue à payer les pensions rubis sur l’ongle, grâce à nos réserves », a justifié Pierre Roger, administrateur CFE-CGC à l’Agirc-Arrco aux Échos.
« Les dernières projections réalisées ne permettent plus de réunir les conditions » pour y parvenir, a ajouté l’Agirc-Arrco, qui a « saisi les partenaires sociaux » sur ce point. « Nous approuvons cette décision qui reste en faveur des retraités actuels ou futurs », a réagi de son côté, un responsable du syndicat Force ouvrière.