Festivités du 14 juillet : un gros pétard mouillé pour les artificiers

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Un feu d'artifice tiré lors de la ”Fête du Lac” en 2017 à Annecy, en France.

 

En raison de la crise du coronavirus, de nombreuses communes ont annulé les feux d’artifice du 14 Juillet. Cette décision jette un coup de froid sur les sociétés pyrotechniques qui font la quasi-totalité de leurs chiffres d’affaires en été.

Comme le sapin pour les fêtes de Noël, on n’imagine pas un 14 juillet sans pétards. Pourtant, c’est que la pandémie du coronavirus nous oblige à faire cette année. En effet, les festivités de la Fête nationale se feront sans spectacle pyrotechnique. La plus part des communes de France ont annulé l’évènement pour s’aligner sur les décisions du gouvernement. Seules quelques petites municipalités et Paris ont maintenu leur célébration, avec des conditions sanitaires très strictes.

« Nous allons faire moins de 10 % des feux d’artifice prévus les 13 et 14 juillet, soit 4.000 à travers la France. C’est une tradition, un spectacle gratuit, qui n’aura pas lieu, sauf dans certaines communes où les terrains sont assez grands pour mettre en place les gestes barrières », explique Jean-Michel Dambielle, directeur général opérationnel de la société pyrotechnique toulousaine Ruggieri, l’un des poids lourds du secteur.

80 à 90 % du chiffre d’affaires en été

Cette situation impacte sérieusement les activités et le chiffre d’affaires des près de 800 entreprises de pyrotechnie de France. « L’été, c’est 80 à 90 % de nos chiffres d’affaires, dont une bonne partie les 13 et 14 juillet », pointe Jean-Frédéric Dartigue-Peyrou, secrétaire général du Syndicat des fabricants d’explosifs, de pyrotechnie et d’artifices (Sfepa). « Près de 100 % du marché est concentré entre juin et septembre », ajoute Jean-Michel Dambielle, dont la société se retrouve avec un stock de 5 millions d’euros sur les bras.

Après avoir fait le deuil du 14 juillet, Jean-Michel Dambielle compte sur les parcs de loisirs pour sauver la fin de saison de Ruggieri. « Le Puy du Fou, rouvert depuis le 11 juin, va reprendre la Cinéscénie le 24 juillet. Ça nous laisse les deux tiers de la saison », se réjouit Jean-Michel Dambielle. En revanche, il ne mise pas sur Disneyland Paris dans les prochaines semaines. Son spectacle nocturne quotidien, dont Ruggieri a la charge, ne devrait pas reprendre avant l’automne, malgré la réouverture des parcs le 15 juillet. Au moins, « Cela devrait nous permettre de faire 20 %, peut-être 30 % de notre chiffre d’affaires cette année. », évalue Michel Dambielle.

Un plan d’aide nécessaire pour le secteur

Les sociétés pyrotechniques ont l’obligation de sauver les meubles car des charges importantes les attendent. Elles doivent notamment entretenir les sites de stockage des fusées, la plupart du temps classés Seveso, et payer le personnel qui s’occupe de cette tâche. Face au désastre économique à venir, les professionnels espèrent la mise en place effective d’un véritable plan d’aide au secteur de la culture et de l’événementiel. Tout le monde devrait en profiter : les prestataires techniques, les monteurs de chapiteaux ou de tentes, les artistes, les techniciens…

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