Le 29 septembre dernier à Chéserex (Suisse), 25 voitures de luxe de Teodorin Obiang, fils du président de la République équato-guinéenne, ont été mises aux enchères pour un montant de 23,4 millions de francs soit un équivalent de 21 millions d’euros. La plus part des bolides ont été acquises par un mystérieux collectionneur allemand.
Il achetait au-dessus des estimations
Lors de la vente aux enchères des voitures de luxe de Teodorin Obiang, les médias qui ont assisté à l’opérateur ont indiqué qu’un collectionneur privé international, qui disposait d’un représentant dans la salle mais dont l’identité n’a pas été dévoilée, s’est adjugé une grande partie des bolides. Il s’agissait notamment d’une Lamborghini Veneno Roadster blanc cassé acquise à 7,6 millions d’euros, un prix largement supérieur à l’estimation haute, qui était de 5,7 millions d’euros. D’une Koenigsegg One bleu et noir carbone arraché à 4,2 millions d’euros, alors que son prix était estimé à entre 1,7 et 2,1 millions d’euros. Ou encore d’une Aston Martin One-77 rouge, évaluée entre 1,3 et 1,7 million d’euros. Celle-ci a été adjugée à près de 1,4 million d’euros. Benjamin de Rothschild n’a pu mettre la main que sur une Bugatti bleue…
« Qui d’autre serait prêt à mettre autant d’argent ? »
La Tribune de Genève, qui a vécu en live cette vente, décrit l’acheteur comme un jeune Allemand d’une trentaine d’années, barbu et aux cheveux gominés, portant une oreillette. L’on ne sait rien d’autres de lui. Le journal suisse s’étonne du montant mis en jeu par lui pour remporter les bolides, surtout la Lamborghini Veneno. « Jamais une voiture de cette marque n’a été vendue aux enchères à un tel prix », écrit le quotidien, qui laisse entendre que ce mystérieux acheteur ne serait vraisemblablement que le faux nez de la famille Obiang. « Qui d’autre serait prêt à mettre autant d’argent ? », interroge La Tribune de Genève.
Preuve que le jeune acheteur est en mission pour Theodoro Obiang, le président équato-guinéen et son épouse ont effectué un voyage à Genève juste au lendemain de la vente aux enchères. Or, depuis les ennuis judiciaires de son sulfureux fils, remontant en 2016, Obiang père a préféré éviter les bords du lac Léman.
Quand un yacht est pris pour un navire de guerre
Il reste maintenant à espérer que le fruit de cette vente aux enchères aille bien à un projet social en Guinée équatoriale, comme l’a souhaité Genève. Et non encore dans les poches du clan au pouvoir. Les véhicules, au nombre de 25, ont été vendus à un montant évalué à 23,4 millions de francs soit un équivalent de 21 millions d’euros. Cette vente s’inscrit dans le cadre de l’affaire des « Biens mal acquis » éclatée en France. Les autorités équato-guinéennes avaient juré que les véhicules confisquées étaient la propriété de l’Etat et non de Teodorin Obiang. Un procureur genevois n’a pas manqué de s’étonner que ces voitures de grand luxe puissent être effectivement destinées au gouvernement « dans un pays dont la population vit sous le seuil de pauvreté et dont les routes ne sont probablement pas adaptées aux véhicules séquestrés ». Sans doute un autre argument farfelu de la famille Obiang. Par exemple, lorsque la Suisse avait séquestré l’un de ses yachts de luxe, Teodorin Obiang avait prétendu qu’il s’agissait d’un navire de guerre de son pays…