Jeudi 12 avril, Emmanuel Macron, président de la République depuis presque un an, est sorti du silence. Depuis le début du mouvement de grève des cheminots de la SNCF, il ne s’était pas exprimé. C’est maintenant chose faite.
Cette entrevue avait été annoncée dès le début de semaine dernière. Emmanuel Macron, chef de l’Etat depuis mai 2016, s’est enfin exprimé sur TF1, première chaine d’informations en France. Il a choisi le journal de 13 heures, aux côtés du présentateur phare, Jean-Pierre Pernaut.
Selon les chiffres de Médiamétrie, société spécialisée dans la mesure d’audience et les études marketing des médias audiovisuels et interactifs en France, l’interview aurait rassemblé près de 6,4 millions de téléspectateurs.
Interrogé pendant plus d’une heure par Jean-Pierre Pernaut, Emmanuel Macron a fait le tour des questions problématiques dans la société actuelle. Grève SNCF, sélection à l’entrée en cycle supérieur, hôpitaux ou encore la situation en Syrie étaient au programme.
Le chef de l’Etat a souhaité faire comprendre aux Français qu’il entendait les critiques et surtout, qu’il avait conscience des tensions provoquées par la politique de son gouvernement.
Interrogé sur la grève des cheminots entamée le deux avril dernier, Emmanuel Macron s’est exprimé pour la première fois, en affirmant que lui et son gouvernement iront jusqu’au bout de la réforme. « La SNCF restera publique, les cheminots resteront cheminots ». La SNCF « sera une entreprise publique à capitaux publics », « ce sera dans la loi : 100 % de capitaux d’Etat », a-t-il affirmé devant les caméras de TF1.
Les cheminots, nombreux devant leurs télévisions, ont affirmé qu’ils iraient eux aussi, jusqu’au bout pour faire entendre leur colère.
Egalement questionné sur la question de l’Enseignement Supérieur, le président de la République n’a pas semblé vouloir faire machine arrière. Il a affirmé que très peu d’universités étaient bloquées par le mouvement de contestation des lycéens. « Ils doivent comprendre que, s’ils veulent avoir les examens en fin d’année, c’est mieux de les réviser, parce qu’il n’y aura pas d’examen en chocolat dans la République ». Un message on ne peut plus clair pour des étudiants, face auxquels Emmanuel Macron ne semble pas présenter une onde d’indulgence.
D’autres questions de société ont été abordées, notamment la question de la suppression de la taxe d’habitation pour 2020, ou encore la situation en Syrie. Il affirme que son gouvernent « a la preuve formelle que, la semaine dernière, des armes chimiques ont été utilisées par régime de Bachar Al-Assad ».
Cet entretien, suivi par près de 6,7 millions de téléspectateurs, ne laisse que peu de doutes quant à la détermination du président Emmanuel Macron.