Les consultations préalables à la réforme des retraites ont été lancés, mardi 21 novembre. Elles annoncent le début d’un vaste chantier politique, qui devrait secouer la vie sociale du pays cet automne…
Il s’agit là d’un sujet extrêmement sensible. Il y a quasiment 30 ans, déjà, Alain Juppé perdait sa place de Premier ministre à la suite d’une réforme des retraites avortée. Alors qu’il voulait tenir bon face « à la rue » et aux mouvement sociaux massifs qui avaient été causés par son projet de réforme, le président de la république de l’époque, Jacques Chirac, avait préféré sacrifier son protégé, pour « apaiser » le pays.
On ne sait pas encore quelle allure aura la réforme voulu par le président Macron, mais il s’est engagé à effectuer une réforme de fond, qui permettrait à notre système de perdurer.
Deux explications permettent de comprendre la sensibilité du dossier.
D’une part, à la base, le système français est condamné, car il fonctionne en faisant payer aux travailleurs actifs les retraites de leurs aînés. Avec l’arrivée en retraite des baby boomers et les évolutions démographiques (notamment la hausse de la durée de vie), il sera bientôt impossible de financer les retraites, puisque les retraités seront deux fois plus nombreux que les actifs.
D’autre part, les régimes spéciaux des fonctionnaires sont souvent ciblés car injustes et chers. En France, la mobilisation syndicale est surtout le fait des salariés du secteur public, qui seraient les victimes d’un projet visant à mettre tous les français sur un pied d’égalité.