Blocage des prix : la nouvelle bataille des magasins Leclerc

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Le patron de la firme de grande distribution a promis de bloquer prochainement les prix de certains produits de grande consommation en France afin d’éviter une trop forte inflation. Reste à convaincre les industriels du bien-fondé d’une telle décision.

Leclerc n’est pas prêt à céder sa couronne de garant des prix bas en France. Surtout dans ce contexte de possible poussée inflationniste. Une éventualité fortement redoutée par le patron de l’enseigne de grande distribution, Michel-Edouard Leclerc. Ce dernier a indiqué ce vendredi au micro de BFMTV que les prix risquent de monter jusqu’à 7% pour certains produits dans les mois à venir. La raison ? Une hausse du coût des matières premières et de l’énergie entre autres, corrélée à la crise d’approvisionnement due au Covid.

Il faut par conséquent, aux dires du sexagénaire chef d’entreprise, protéger le pouvoir d’achat des consommateurs en bloquant les prix de quelques produits parmi les plus présents dans leurs caddies au supermarché.

Disparité dans le diagnostic

La démarche reste louable, mais elle se fonde sur un postulat comportant quelques biais, et pas des moindres. La hausse des prix a bien touché certains produits des rayons des supermarchés. À cet effet, l’Insee note dans son dernier bulletin, une flambée de 2,8% sur un an au plan national. Avec des marges de plus de 5% sur les pâtes alimentaires et les pommes de terre. Les fruits surgelés eux combinent jusqu’à 21% de hausse. Des chiffres importants, mais provenant de la moyenne d’un ensemble de produits et de services, conformément à la méthode de travail de l’Institut, basée sur un simple relèvement des prix dans les enseignes de grande distribution et autres.

D’où la dissonance observée avec les données de l’IRI, qui elle procède à une analyse des tickets de caisse des consommateurs dans le cadre de ses travaux. L’entreprise estime en effet que le niveau des prix est demeuré globalement stable ces douze derniers mois en France. Même si la flambée n’a pas épargné des marques « premiers prix », à près de 1,6% en moyenne.

Intenses débats

L’enjeu de l’initiative de Michel-Edouard Leclerc sera donc de convaincre les industriels sur la base de ses constatations. Lui dont les magasins ont également réévalué les prix à la hausse il y a peu. Or les fabricants militent activement pour une flambée des coûts dans les rayons.

Les négociations à venir promettent d’être intenses. Mais le responsable de Leclerc a déjà prouvé par le passé sa capacité d’action. « Je suis responsable des 18 millions de clients Leclerc« , a-t-il notamment signifié ce vendredi matin.

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