Certains produits de grande consommation sont particulièrement prisés outre-Manche en cette période de veille des fêtes de fin d’année. En cause, une pénurie sans précédente de la main d’œuvre chez les industriels due entre autres à une réglementation post-Brexit plutôt drastique.
C’est la course à la dinde au Royaume-Uni actuellement. Très présente dans les repas de Noel notamment, la précieuse volaille est devenue rare sur le marché britannique en raison d’un manque d’approvisionnement des industriels locaux. Ces derniers sont en effet pénalisés par une perte massive de leur main-d’œuvre dans la foulée de la pandémie du Covid-19 consécutive à l’entrée en vigueur du Brexit. Des milliers de travailleurs européens sont ainsi partis du territoire britannique sans y revenir ces derniers mois par crainte de tomber sur le coup des nouvelles réglementations de travail sur place.
Conséquence, des pans entiers de l’économie nationale sont au ralenti, causant une hausse des prix. Le secteur de la dinde devrait ainsi approvisionner le pays moins que d’habitude dans un peu plus de deux mois lors de la période des fêtes de d’année. Un manque de volaille estimée à un million que les acteurs tentent de combler en sollicitant le marché européen. En attendant, les quelques rares enseignes de grande distribution qui en proposent sont prises d’assaut. À l’image de l’Allemand Aldi qui estime en écouler jusqu’à 1 500 par jour en ce moment, dans les colonnes du Guardian.
État sous-pression
Les rayons pâtisserie et ceux consacrés aux jouets de fin d’année sont également très fréquentés. Signe d’une situation de panique généralisée quant à la disponibilité de certains produits très demandés dans la période festive à venir. Au grand dam des autorités plus que jamais sous la pression de l’opinion publique nationale. À tel point que le Premier ministre Boris Johnson s’est récemment résolu à accorder quelques dix mille visas de travail temporaires aux camionneurs étrangers, en première ligne de la pénurie qui étreint le pays.
Ce geste de grande portée pour un gouvernement ayant ardemment milité pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne a toutefois été jugée insuffisante par les acteurs économiques en souffrance dans le pays. Las d’attendre de nouvelles forces de travail, ces derniers ont dû procéder à des augmentations salariales substantielles décrites comme une des plus hausses en 24 ans d’histoire sur le marché du travail britannique par une étude de la Banque d’Angleterre citée par l’agence Reuters.