Le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt a annoncé dimanche que le déficit public s’établira à 248 milliards d’euros cette année. Ce trou s’expliquerait par les pertes de recettes fiscales et les nouvelles mesures prises pour amortir l’impact économique du deuxième confinement en France.
Le déficit a quadruplé en dix mois
Le déficit public français, qui mesure le niveau auquel les dépenses publiques dépassent les recettes, devrait s’établir à 11,3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2020. Il « est prévu à 248 milliards d’euros en 2020 », a précisé le ministre des comptes publics, Olivier Dussopt au Journal du dimanche (JDD) du 1er novembre. C’est donc un chiffre plus mauvais que la dernière estimation en date qui tablait sur 10,2 %. Cette prévision s’explique par les nouvelles mesures prises pour amortir l’impact économique du reconfinement en France. Au début de l’année, avant le scénario de la pandémie du coronavirus, le déficit public s’élevait à 53,5 milliards. Il a donc quadruplé en seulement dix mois.
Vendredi, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, avait déjà annoncé que la dette publique devrait atteindre 119,8 % du PIB cette année, et non plus 117,5 %, soit un niveau jamais vu. Et là encore, c’est bien le reconfinement qui explique cette aggravation des comptes publics. « On va avoir un quatrième trimestre qui va être difficile, forcément, on est confiné, l’économie française va tourner moins fort que d’habitude », a prévenu vendredi Bruno Le Maire.
20 milliards d’euros du quatrième PLFR de 2020 pour « finir l’année »
Dans ce contexte, le gouvernement a annoncé qu’un nouveau projet de loi de finances rectificative (PLFR) inclurait 20 milliards d’euros de nouvelles mesures de soutien à l’économie. « Depuis mars dernier, le Covid nous a coûté 186 milliards d’euros : 100 milliards de pertes de recettes du fait de la chute d’activité, et 86 milliards de mesures d’urgence sanitaires et économiques », a souligné Olivier Dussopt au JDD. Il précise que les 20 milliards d’euros du quatrième PLFR de 2020 doivent permettre de « finir l’année » en portant notamment les crédits du fonds de solidarité de 8,5 à 19,4 milliards d’euros et les exonérations de charges de 5,2 à 8,2 milliards.
Ces nouvelles mesures viennent s’ajouter au plan « France Relance », déjà doté de 100 milliards d’euros, et les 470 milliards engagés depuis le confinement pour financer l’activité partielle, le prêt garanti par l’Etat et les divers plans sectoriels (aéronautique, automobile, tourisme…).