Coronavirus : plus de 10 millions de salariés maintenant au chômage partiel

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Des employés en entreprise, Groningen, Pays-Bas.

 

Plus de 10 millions de salariés du secteur privé bénéficient désormais du dispositif de chômage partiel mis en place dans le cadre des mesures de soutien à l’économie dans le contexte de crise liée au coronavirus, a annoncé mercredi la ministre du Travail Muriel Pénicaud. Elle a également indiqué que la pandémie a entraîné une chute des embauches dans le privé.

Plus de 820.000 entreprises ont déjà recours au dispositif

D’abord 1,2 million le 25 mars, 3,9 millions le 31 mars, 6,3 millions le 7 avril, 8,7 millions le 14 avril et maintenant plus de 10 millions. « Ce matin en France, il y a 10.200.000 salariés du secteur privé (…) qui sont au chômage partiel », a déclaré Muriel Pénicaud sur BFM Business. « C’est plus d’un salarié sur deux et c’est six entreprises sur dix (…) parce que c’est plus de 820.000 entreprises » qui ont recours à ce dispositif, un chiffre « considérable », mais qui continue à augmenter « jour après jour ».

Le chômage partiel est un dispositif mis en place par l’Etat français dans le but de prendre en charge 84 % du salaire net de chaque travailleur temporairement mis à l’arrêt. Pour tous ceux qui sont payés au Smic, l’indemnisation couvre même 100 % des revenus. Selon les derniers calculs de Bercy, le dispositif devrait coûter au total au moins 24 milliards d’euros.

Les embauches accusent un recul

La crise du coronavirus a mis un sérieux coup d’arrêt à de nombreux secteurs professionnels, notamment l’hôtellerie-restauration, où 9 salariés sur 10 se retrouvent au chômage partiel, et le BTP, où 93% des salariés sont concernés, a détaillé Muriel Pénicaud. Selon les données publiées mercredi par l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss), le nombre de déclarations d’embauche de plus d’un mois dans le secteur privé, hors intérim, a par ailleurs plongé de 22,6% le mois dernier (après un recul de 0,5% en février),

Le recul des embauches s’établit à 19,3% sur trois mois et atteint 23,0% sur un an.

Le soutien à l’emploi ne s’arrêtera pas d’un seul coup après le 11 mai

« On voit l’ampleur de la tâche pour le retour au travail dans le déconfinement (…) Plus la crise dure, plus les lendemains seront difficiles », a averti Mme Pénicaud. La ministre du Travail dit vouloir « travailler avec toutes les professions, les syndicats, pour que le travail puisse reprendre progressivement, en respectant pleinement les conditions de sécurité ». Pour Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT interviewé dans Le Figaro, « le dispositif de chômage partiel ne devra pas être arrêté du jour au lendemain et la politique de soutien à l’emploi devra être maintenue bien après le début du déconfinement ». Car il y a un risque que « les entreprises les plus en difficulté, notamment dans le secteur des bars, hôtels et restaurants aujourd’hui totalement à l’arrêt, suppriment des emplois ».

Mme Pénicaud a rassuré lundi que le mécanisme actuel ne sera pas « fermé » d’un seul coup le 11 mai, date du début du déconfinement. « Sinon, dit-elle, il y aurait des catastrophes ». Elle opte pour une « progressivité » ou « dégressivité » du déconfinement.

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