Le Revenu de solidarité active (RSA), une reforme lancée par Emmanuel Macron, pourrait s’étendre aux 18-24 ans dès 2023. Cette mesure risque de coûter cher au gouvernement car elle signifierait plus d’aides sociales pour les plus jeunes.
Après les aides au logement et la prime d’activité, les 18-24 pourraient bénéficier du Revenu de solidarité active (RSA). Selon les Echos, cette réforme, dont le projet de loi devrait être élaboré en 2020, sera applicable dans quatre ans, soit en 2023. Comme elle implique plus d’aides sociales pour les plus jeunes, elle risque de devenir très coûteuse. On estime aujourd’hui à 1,3 million, le nombre jeunes adultes qui pourraient prétendre au RSA, dont 800.000 étudiants. Pour amortir les 1,5 milliards d’euros que nécessitera cette réforme, Fabrice Lenglart, rapporteur général à la réforme du RUA, étudie plusieurs scénarios, dont 3 principaux.
Faire respecter l’obligation alimentaire parentale
Le premier scenario serait de faire respecter l’obligation alimentaire parentale. Les jeunes qui ont fini leurs études et n’habitent plus chez leurs parents (ne sont plus fiscalement liés à eux) forment une population d’1 million de personnes, dont 170.000 au chômage. Le rapport Lenglart préconise de faire respecter l’obligation alimentaire des parents envers les enfants majeurs. En cas de non-respect de cette obligation, ils pourraient être pénalisés sur leurs impôts. Le versement de l’allocation sociale unique (ASU) viendrait alors en complément de l’aide parentale versée chaque mois. Le gouvernement réalisera ainsi des économies. Petite précision : la pension alimentaire ne donnera pas aux parents le droit à une réduction d’impôt supérieure au revenu garanti par l’aide sociale
Si le compte n’y est toujours pas, l’Etat aura la possibilité de fixer une allocation moins élevée ou d’ouvrir des droits à partir de 21 ans et non 18 ans comme initialement prévu.
Un supplément étudiant
Le second scenario serait d’aider les jeunes étudiants (plus de 1,3 million de personnes, dont 240.000 boursiers) à s’insérer dans le milieu professionnel en leur accordant, un « supplément étudiant » à l’ASU. Cette aide prendrait en compte les bourses d’études et permettrait de « traiter avec équité » les apprentis, les parcours professionnalisant et le cumul emploi-études supérieures, sans effet de seuil. Par ailleurs, le montant diminuerait si, grâce à ses petits boulots, l’étudiant touche plus d’un tiers du SMIC.
Un supplément personne à charge
Dernier scénario, la création d’un « supplément personne à charge », assorti d’un dispositif d’aide à l’insertion. Celui-ci est destiné aux jeunes qui ne sont plus étudiants, mais résident toujours chez leurs parents. Ils sont 1,8 million dans cette situation dont 790.000 au chômage et sans enfant.