Il y a quelques semaines, la plateforme de location entre particuliers Airbnb était au cœur d’une polémique intense. En effet, la plupart des locations proposées seraient illégales. Afin de rectifier le tire, Ian Mossat, adjoint chargé du logement à la mairie de Paris, propose un encadrement strict d’Airbnb dans la capitale.
Un logement sur quatre ne sert plus à loger les Parisiens
Ce jeudi, Ian Mossat présente sa requête. Dans quatre arrondissements de la capitale, il souhaite que les locations d’appartements via Airbnb soit interdites. En effet, il déplore la situation, qui devient critique pour les Parisiens eux-mêmes. « Un logement sur quatre ne sert plus à loger des Parisiens. Si on ne fait rien dans le centre, il n’y aura plus d’habitants : comme sur l’île Saint-Louis, on va finir par avoir un nombre d’habitants en déclin, des commerces de bouche transformés en boutique de fringues ou de souvenirs. On sera dans un musée à ciel ouvert !« , a-t-il déclaré.
Interviewé par le journal le Parisien, l’adjoint au logement a déclaré constater une perte sèche de 20 000 logements, principalement dans les arrondissements du centre de Paris. « Sous la pression d’Airbnb, des quartiers entiers se métamorphosent. Les commerces de bouche sont remplacés par des boutiques de fringues. La spéculation immobilière prend de l’ampleur. Airbnb menace l’âme et l’identité d’un certain nombre de quartiers. Nous ne pouvons pas rester inertes face à cette situation. Toutes les grandes villes du monde sont confrontées à ce problème. Si nous ne régulons pas Airbnb, nous n’aurons plus d’habitants dans nos centres-villes« , déplore-t-il.
Quelles mesures sont prévues ?
Afin de lutter contre cette désertification des Parisiens dans leur propre ville, les élus ont conjointement décidé de mettre en place certaines mesures, visant à réguler le marché Airbnb. « Désormais, un propriétaire n’a pas le droit de louer son logement plus de 120 jours par an. Nous avons renforcé les contrôles avec pour résultat un peu plus de 1,3 M€ d’amendes depuis janvier 2018 et une baisse du nombre d’annonces. Mais il faut aussi responsabiliser les plateformes. Nous avons plaidé auprès du gouvernement pour que celles qui continuent à publier des annonces illégales, au-delà de 120 nuits par an, soient pénalisées. Elles sont complices et doivent être frappées au porte-monnaie pour les remettre au pas. Ce sera le cas avec la loi Elan qui doit être prochainement adoptée« , explique-t-il.