La bière américaine à la dérive

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La consommation de la bière est à son plus bas niveau depuis plusieurs années aux États-Unis. La conséquence d’une conjonction de facteurs, forçant les industriels du secteur à se réinventer.

Aux États-Unis, la crise de la bière est profonde. Après avoir connu son âge d’or dans les années 1990-2000, portée notamment par l’essor des microbrasseries et l’engouement des Millennials pour les bières artisanales, la consommation est actuellement au plus bas.

En fait, elle n’avait jamais autant baissé depuis plus de 20 ans, à en croire les données de l’année dernière. Selon la plateforme américaine d’informations sur les industries de la bière et des boissons, Beer Marketer’s Insights (BMI), les expéditions de bière sont passées sous la barre des 200 millions de barils pour la première fois depuis 1999.

En conséquence, les acteurs du secteur tirent la langue, à commencer par les plus grands. Le Belge Anheuser-Busch InBev, premier brasseur mondial, peine à doper ses ventes aux États-Unis. Une situation que les épisodes de boycott sur fond de « guerre culturelle » n’arrangent pas les choses.

Un environnement de plus en plus défavorable

Le tableau n’est pas meilleur chez le Néerlandais Heineken incapable de se remettre d’un millésime 2023 chaotique où l’économie fragile a plombé sa rentabilité. À l’origine de cet état de fait, plusieurs facteurs, dont l’évolution des modes de consommation, selon un dossier consacré au sujet par le magazine Fortune.

Désireux de faire la fête autrement, les jeunes se tournent de plus en plus vers les spiritueux, les cocktails prêts-à-boire de même que les alternatives sans alcool. Viennent ensuite les effets de la pandémie toujours prégnants.

De quoi détourner les Américains des traditionnels lieux de consommation comme les bars et les restaurants. La hausse des prix (+5,9 % entre avril 2022 et avril 2023 et +72 % depuis 2000, selon le Bureau américain du Travail) liée à l’inflation a également rogné le pouvoir d’achat des ménages.

Le défi de l’innovation et de l’adaptation

« On voit des brasseries fermer à un rythme assez soutenu par rapport aux années précédentes. Malheureusement, je ne vois pas cela ralentir ou s’arrêter« , estime Adam Romanow, PDG et fondateur de Castle Island Brewing Co. dans le Massachusetts, cité par Fortune Magazine.

Pour espérer survivre à cette situation, les industriels devront faire évoluer leurs offres, en se diversifiant dans les boissons sans alcool par exemple. « Pour celles et ceux qui survivront, et ceux qui décideront de se lancer sur le marché, ils devront vraiment affûter leurs outils », prévient Romanow.

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