Présidentielle américaine : Michael Bloomberg, l’autre Trump ?

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Michael Bloomberg lors d'un déplacement dans le New Hampshire en janvier 2019.

 

Candidat à l’investiture démocrate pour la présidentielle américaine de novembre 2020, Michael Bloomberg apparait, pour bon nombre d’Américains, comme le pendant démocrate de Donald Trump. A l’instar du locataire de la Maison Blanche, c’est un milliardaire en conflits avec les minorités et il serait un sexiste en puissance. Les ressemblances ne s’arrêteraient pas là.

Un magnat des médias

« J’aimerais parler de notre adversaire. Un milliardaire qui traite les femmes de grosses nanas et de lesbiennes à tête de cheval. Et non je ne parle pas de Donald Trump. Je parle de Michael Bloomberg », a taclé la sénatrice progressiste Elizabeth Warren, lors du premier débat démocrate mercredi 19 février 2020. Si elle n’avait pas cité Michael Bloomberg, la plus part des Américains auraient effectivement pensé qu’il s’agissait de Donald Trump.

Comme le président américain, magnat de l’immobilier, Michael Bloomberg est un homme extrêmement riche. Le magazine Forbes estime sa fortune à 54 milliards de dollars (49 milliards d’euros), faisant de lui le neuvième homme le plus riche du monde. Il avait occupé la première place du classement pendant plusieurs années.

L’ancien maire de New York est un magnat des médias. Il est le fondateur de Bloomberg L.P., une société de services et d’informations financières. Sa compagnie possède un réseau de radio dont la principale est « 1130 WBBR-AM » (fréquence de New York). Avant de fonder sa compagnie, il était associé dans la banque d’affaires Salomon Brothers, où il dirigeait les services de courtage d’actions et, plus tard, le développement des systèmes.

« Avec 60 milliards de dollars, vous pouvez faire campagne pour devenir président »

Comme Donald Trump, il a un rapport très particulier avec l’argent. Dans le cadre de sa campagne pour la primaire électorale, il a déjà dépensé, en publicités invasives, plus de 338,7 millions de dollars (environ 313,7 millions d’euros) en trois mois et demi. C’est plus que les 338,3 millions de dollars (environ 313,3 millions d’euros) que l’ancien président Barack Obama a sorti pour l’ensemble de sa campagne de réélection de 2012. Ce qui lui attire les critiques de ses adversaires démocrates, l’accusant d’influencer l’électorat. Bernie Sanders, vainqueur du caucus du Nevada s’était attaqué à lui mercredi dernier en ces termes : « Qui que vous soyez, avec 60 milliards de dollars, vous pouvez faire campagne pour devenir président et vous payer les faisceaux hertziens. Cela s’appelle l’oligarchie, pas la démocratie. ».

Bloomberg et les futures casseroles  

Mais, il n’y a pas que l’insolence de la fortune de Bloomberg qui gêne. Sa politique même reste problématique. Lorsqu’il était maire de New York, entre 2002 et 2013, il a mis en place le « stop-and-frisk », une politique de contrôle au faciès qui visait essentiellement les Afro-Américains et les Hispaniques de façon indécente. En cela, il se rapproche de Donald Trump qui a visiblement un problème avec les minorités, en particulier les Hispaniques. Il les accuse de tous les maux de la société américaine (banditisme, meurtre, trafic de drogues etc.). Ainsi, n’a-t-il pas hésité à lancer la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique.

Bloomberg partage également certaines grossièretés avec Donald Trump. Mercredi, il a d’ailleurs dû se justifier sur des accusations de sexisme émanant d’ex-employées, sur les accords de non-divulgation passés avec des femmes agressées. Il a en outre fait face à des accusations sur son manque de transparence financière. Les candidats démocrates estiment par conséquent qu’il n’est pas le candidat idéal pour battre Donald Trump.

Seul un Trump peut-il battre un autre ?

Michael Bloomberg (78 ans), lui, est persuadé du contraire : « Qui peut battre Donald Trump? Et qui peut faire le travail s’il arrive à la Maison Blanche? Je dirais que je suis le candidat qui peut faire ces deux choses », a-t-il affirmé.

Ce fils d’immigrés juifs ashkénazes n’a peut-être pas tort. En tant qu’ancien républicain, milliardaire et personnage polémique, il ne peut que renvoyer à Trump sa propre image. Ce qui pourrait rebuter le locataire de la Maison Blanche et lui faire perdre pied.

Le 3 novembre prochain, les Américains pourraient vraisemblablement voter un autre Trump, qui ferait face à une kyrielle d’accusations dès son installation.

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