Nissan a annoncé jeudi qu’il allait supprimer 12.500 emplois à travers le monde d’ici 2022 et réduire sa production. Le constructeur automobile espère ainsi se relancer, alors qu’il est frappé par un marasme financier. Il prépare également la succession de son patron actuel, Hiroto Saikawa, fragilisé par l’affaire Ghosn et des résultats catastrophiques.
Nissan, le partenaire d’alliance de Renault, ne va pas du tout bien. La compagnie nippone a annoncé jeudi des mesures drastiques pour redresser ses comptes. Elle prévoit d’ici 2022 la suppression de 12.500 postes dans le monde, en Amérique du sud notamment et dans d’autres régions où la rentabilité de la firme est faible, selon la firme. Serait également concernée, l’Amérique du Nord, un marché important où il doit faire face à une inflation de ses coûts liés aux rabais accordés aux automobilistes pour tenter de suivre le rythme des ventes de ses concurrents.
Le nécessaire départ de Hiroto Saikawa
Le constructeur nippon prévoit également une réduction significative de sa production. Son directeur général, Hiroto Saikawa, a précisé que l’essentiel des réductions de capacités de production concerneraient des usines du groupe situées à l’étranger. Au premier trimestre déjà, le pionnier de la technologie électrique a moins vendu de véhicules qu’un an plus tôt (− 6 %), avec un recul aux Etats-Unis (− 3,7 %), en Europe (− 16,3 %) mais aussi au Japon (− 2,6 %). Le dirigeant a ajouté qu’il assumait la responsabilité de devoir atteindre les objectifs du groupe en 2022 et qu’une nouvelle génération de dirigeants serait préparée pour prendre les rênes du groupe au-delà de cette échéance. Fragilisé par l’affaire Ghosn et des résultats catastrophiques, le patron de Nissan devait logiquement céder la place. Mais le potentiel successeur n’était toujours pas connu au sein de l’administration du groupe.
Les résultats de Nissan continuent de dégringoler
Nissan est confronté à d’énormes difficultés en ce moment. Le groupe a vu son bénéfice d’exploitation plonger de 98,5% au premier trimestre de l’exercice en cours, à 1,6 milliard de yens (13,3 millions d’euros), alors que les analystes tablaient en moyenne sur un bénéfice de 39,52 milliards de yens. Nissan a cependant confirmé sa prévision de bénéfice de 230 milliards de yens pour l’exercice en cours, qui sera clos en mars. Ce montant, inférieur de 28% au résultat du précédent exercice, constituerait sa plus mauvaise performance financière depuis plus d’une décennie.